Nommé secrétaire à la Santé dans l’administration Trump, Robert F. Kennedy Jr. a lancé en soixante jours une réforme radicale du ministère de la Santé américain. Une offensive inédite contre l’empire bureaucratique et l’influence des géants pharmaceutiques.
Dans un entretien exclusif à American Thought Leaders, David Mansdoerfer, ancien cadre du ministère de la Santé sous Donald Trump, dévoile les coulisses d’une transformation qui secoue les fondations mêmes du système sanitaire fédéral. Un bouleversement qui, selon lui, marque la fin d’une époque dominée par les intérêts de l’industrie pharmaceutique.
Une machine fédérale confrontée à sa refondation
Avec ses 80 000 fonctionnaires, le Department of Health and Human Services (HHS) est l’un des plus lourds appareils administratifs de Washington. Et pourtant, en deux mois à peine, Kennedy Jr. semble avoir imposé un tournant décisif : restructuration des agences sanitaires, audit des financements liés à l’industrie, suspension de certains programmes jugés “idéologisés” ou “inféodés”.
« Ce n’est pas une réforme. C’est une réinitialisation complète », affirme David Mansdoerfer, aujourd’hui stratège de l’Alliance Médicale Indépendante. Pour lui, il ne s’agit pas d’un ajustement administratif, mais bien d’un changement de paradigme.
La dynamique actuelle ne se limite pas à un simple retour du trumpisme. Elle s’inscrit dans une convergence entre les partisans du mouvement MAGA (Make America Great Again) et ceux de MAHA (Make American Health Affordable), un courant de médecins, chercheurs et patients engagés contre le poids de Big Pharma, pour une médecine plus libre et accessible.
L’objectif : désengager la santé publique des logiques de rente, remettre les soignants au cœur du système, restaurer la transparence scientifique et rendre le patient à nouveau maître de ses choix.
Mansdoerfer revient aussi sur l’héritage de la crise du Covid-19. Il dénonce « une captation sans précédent » des politiques sanitaires par des intérêts privés, au détriment du débat médical et de la liberté thérapeutique. Le scandale des traitements précoces écartés, la gestion opaque des données, les pressions exercées sur les professionnels de santé sont autant de fractures encore vives dans l’opinion américaine.
La réforme engagée par Kennedy Jr. vise à répondre à cette crise de confiance. Mais elle se heurte déjà à une opposition déterminée : celle des grands groupes pharmaceutiques, des agences fédérales verrouillées, et d’une partie du Congrès.
Vers une nouvelle souveraineté sanitaire ?
Le chantier est colossal, et les résistances nombreuses. Mais Kennedy Jr., figure médiatique longtemps marginalisée pour ses prises de position anti-vaccins obligatoires, incarne désormais un courant qui gagne du terrain : celui d’une médecine libérée de la technocratie, recentrée sur l’humain, et affranchie des dogmes sanitaires imposés d’en haut.
Dans une Amérique divisée, ce « grand reset » de la santé pourrait bien devenir un des marqueurs majeurs du second mandat Trump. Une tentative audacieuse de reconquête de souveraineté, non plus seulement politique ou économique, mais biologique et morale.
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Une réponse à “Santé publique aux États-Unis : Robert F. Kennedy Jr. et le « Grand Reset” contre Big Pharma”
Le concept même de « grand reset » est absurde dans un domaine comme la santé : il est impossible de faire table rase de l’état de la science, de celui des malades et de celui des institutions existantes. Robert Kennedy Jr. lui-même ne part pas de zéro (mais peut-être y revient-il ?). Il a multiplié les déclarations contradictoires ou disparates ; il a expliqué devant le Sénat des Etats-Unis qu’il n’était pas « antivax », alors qu’il a dit l’inverse ailleurs. Bien entendu, les Etats-Unis ont énormément à faire dans le domaine de la santé, pour des raisons à la fois négatives et positives (les progrès des thérapies dépassent peut-être les capacités des sociétés à les mettre en oeuvre…). Pour cela, il leur faut des hommes énergiques et déterminés. Kennedy, plutôt du genre grande gueule, ne répond sûrement pas au portrait robot.