L’European Free Alliance ou « Alliance Libre Européenne » (ALE) est un regroupement de partis autonomistes, nationalistes ou indépendantistes à l’échelle européenne. Cette formation rassemble 46 partis sans considération de poids électoral. Les Gallois du Plaid Cymru qui est l’une des principales forces politiques du Pays de Galles y côtoie, par exemple, le Mouvement Région Savoie rebaptisé Sabaudia, à l’audience beaucoup plus confidentiel.
Situé au centre, centre-gauche/centre-droit, l’ALE compte un représentant breton : l’Union Démocratique Bretonne (UDB), petit parti autonomiste de gauche ayant bien du mal à avoir des élus autre qu’à un stade municipal et ce plus de 60 ans après sa création.
Au niveau européen, l’ALE est traditionnellement allié avec les partis écologiques, formations pratiquant la « rotation des élus ». C’est sur ce principe que l’UDBiste de Pontivy Lydie Massard s’est miraculeusement retrouvée députée européenne durant 9 mois entre 2023 et 2024 suite à la démission de l’écologiste Yannick Jadot quittant le parlement européen pour devenir sénateur. Lydie Massard était 14è sur la liste écologiste mais, « rotation des élus » oblige et démissions opportunes, celle-ci s’était retrouvée députée à Strasbourg aux côtés d’un autre autonomiste présent sur la liste écologiste : le Corse François Alfonsi (Femu a Corsica).
Ce week-end du 08 mai, entre le 08 et le 10 mai exactement, l’ALE tient son congrès à Nantes. Et c’est l’occasion, pour les observateurs, de constater à quel point le wokisme a gangrené les mouvements autonomistes européens axés à gauche.
Féminisme oblige, les festivités ont, par exemple, commencé par un « Women Forum » où ces dames ont pu papoter sur les terribles discriminations dont elles souffraient dans leur vie quotidienne, notamment au sein des partis autonomistes.
Fait étrange : alors que le congrès de l’ALE est organisé à Nantes, aucune mention du gallo, pourtant historiquement beaucoup plus parlé en Loire-Atlantique et notamment à Nantes que le breton, n’est présente. « Naoned », « Komz evit Bezañ » sont ainsi visibles, mais pas leurs équivalents en gallo. De cette façon, l’UDB peut tranquillement dénoncer face à des délégués qui ne connaissent pas la situation locale l’odieux jacobinisme français tout en pratiquant son petit jacobinisme breton à lui.
Avant cela, en avril, l’ALE s’est mis en tête de célébrer le 25 avril qui marque la chute du régime fasciste italien en 1945 et la fin du régime de Salazar au Portugal en 1974. Dates importantes, il est vrai mais le même zèle n’est pas mis pour célébrer la fin des régimes communistes responsables de centaine de milliers de victimes et d’oppression des minorités dans une bonne moitié de l’Europe. Hélas, à gauche, « la lutte contre le fascisme » est toujours plus payante que la lutte contre le communisme.
Dans son rapport d’activité 2018-2024, l’ALE revient d’ailleurs sur « le danger fasciste » avec des mots fleurant bon l’alignement sur l’aveuglement antifa.
Concernant le conflit Israël-Hamas, l’ALE s’est également totalement alignée sur la position gauchiste en dénonçant la « colonisation » et le « génocide » des Palestiniens. Et l’islamisme du Hamas sinon ?
Idem pour Cuba. Même si l’île communiste est la dictature préférée des gauchistes européennes qui se souviennent du poster Che Guevara dans leur chambre d’étudiants, elle reste une dictature. Sauf pour l’ALE qui, par la voie de sa députée galicienne Ana Miranda dénonçait encore début mai le « traitement injuste réservé à Cuba » au sein des institutions européennes. Et la famille Castro au pouvoir depuis 1959 ?
Le féminisme tient également une place de choix dans le wokisme de l’ALE. Il est vrai qu’en 2025, le sujet est tellement osé !
Et le sujet des femmes ne pouvant étrangement pas être dissocié de celui des LGBT+, l’ELA ne peut s’empêcher de, lui aussi, mettre sa petite dose de moraline « rainbow family » dans un débat aussi essentiel :
Par contre, il existe un sujet où l’ALE est beaucoup plus discret : le sort des malheureux migrants qui ont un droit naturel à venir s’installer chez nous « par amour » ! Diversité d’opinions oblige au sein de la formation, l’ALE ne parle, dans son document, des « demandeurs d’asile » que pour l’Ukraine !
Par contre, en fouillant un peu, on s’aperçoit que l’ALE demande, dans son manifeste européen de 2019, la fin de l’émigration et à toute forme de fuite des cerveaux. Pratiquement un discours d’extrême-droite !
Position nuancée, loin du wokisme et de l’immigrationnisme exacerbé de l’UDB, notamment de l’UDB jeunes, sur le sujet donc… Il faut dire qu’un frémissement de réalisme commence à se faire sentir au sein des mouvements nationalitaires européens sur la question migratoire et l’ALE n’est pas exempt de ce réveil des nationalistes « régionaux » sur le sujet.
Lydie Massard, passionaria des migrants à Pontivy, présente ce week-end à Nantes pourra toujours essayer d’aborder le sujet avec ses nouvelles copines !
Crédit photo : ALE, UDB
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