George Simion est le candidat nationaliste au deuxième tour de l’élection présidentielle roumaine. Ayant obtenu près de 41 % des voix lors du premier tour le 4 mai 2025, il affrontera le dimanche 18 mai le candidat indépendant libéral Nicușor Dan qui a décroché près de 21 %. Lionel Baland a interrogé, une nouvelle fois, en exclusivité pour Breizh-info, George Simion qui pourrait devenir le prochain président de la Roumanie et qui dirige le parti Alliance pour l’unité des Roumains (AUR), afin de faire le point sur la situation actuelle.
Breizh-info : Comment expliquez-vous l’incroyable résultat électoral que vous avez obtenu à l’issue du premier tour des élections présidentielles ?
George Simion : Le vote du 4 mai 2025 montre que les Roumains veulent, plus que tout, un vrai changement. J’ai obtenu deux fois plus de voix que mon adversaire, le représentant des mondialistes et de l’agenda de George Soros et partisan du coup d’État de décembre 2024 Nicușor Dan.
L’annulation des élections présidentielles de novembre et décembre 2024 a été un acte violent, inconstitutionnel et totalitaire. Nous n’aurions jamais pensé qu’un tel événement soit possible et que, de plus, cela puisse se produire dans un État membre de l’Union européenne. Mais ce phénomène a eu lieu et les Roumains ont réagi.
J’ai été très impressionné par la mobilisation des Roumains de la diaspora, des gens qui travaillent à l’étranger depuis de nombreuses années maintenant mais qui veulent un pays dans lequel ils peuvent retourner avec amour et sans craindre d’être étouffés par la bureaucratie ou par les énormes problèmes que rencontrent le secteur de la santé et celui de l’enseignement. Nous avons montré que, ensemble, nous formons une force extraordinaire.
Breizh-info : La campagne électorale du premier tour a-t-elle été équitable ?
George Simion : C’était un autre type de campagne, qui s’est déroulé en grande partie sur Internet.
De nombreuses personnes s’attendaient à des manifestations massives dans les rues, mais cela ne s’est pas produit. Auparavant, nous avions organisé d’énormes défilés avec des centaines de milliers de participants.
Bien sûr, dans une campagne électorale, chaque acteur politique dénonce le comportement de ses adversaires. Il n’y a rien d’extraordinaire à cela.
Breizh-info : Quelles sont les différences fondamentales entre vos idées et celles de l’autre candidat au second tour, Nicușor Dan ?
George Simion : Tout d’abord, mon adversaire obéit au mondialiste Emmanuel Macron et suit de près l’agenda de George Soros. Il ne se soucie pas des intérêts nationaux du peuple roumain, mais de ceux de l’establishment mondialiste.
Nous soutenons la famille naturelle, qui commence par le mariage entre un homme et une femme, tandis que mon adversaire autorise ce qu’on appelle les « marches des fiertés » dans les rues de Bucarest. La Roumanie doit préférer son drapeau national, pas le drapeau arc-en-ciel.
Contrairement à Nicușor Dan, j’étais du côté de la liberté et du droit fondamental de choisir, à la fois quand, pendant la pandémie, l’establishment a voulu nous enfermer chez nous et nous obliger à nous faire vacciner, et, aujourd’hui, alors que la menace de la censure pèse de manière extrêmement grave.
Je désire des élections libres et équitables, rien de plus.
Breizh-info : Allez-vous essayer de mettre en place un gouvernement qui inclura le candidat invalidé puis interdit Călin Georgescu et la dirigeante du parti nationaliste POT Anamaria Gavrilă qui s’est désistée en votre faveur ?
George Simion : La Roumanie se trouve dans une situation exceptionnelle. Elle a subi un choc terrible en décembre 2024. Călin Georgescu a reçu le plus de voix lors du premier tour des élections présidentielles du 24 novembre 2024 et il a été ensuite exclu sans aucune justification plausible. Il est tout naturel qu’il fasse partie de la direction de l’État roumain, si, bien entendu, il le désire.
En ce qui concerne Anamaria Gavrilă, outre le fait que son parti, le POT, est notre allié, j’ai beaucoup apprécié qu’Anamaria se soit révélée être une personne honorable et se soit retirée de la course électorale pour soutenir ma candidature.
Tout naturellement, après le 18 mai, nous aurons des discussions afin de proposer la meilleure option de gouvernance pour la Roumanie.
Breizh-info : Comment allez-vous agir pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine ?
George Simion : Depuis plus de trois ans maintenant, nous assistons au fait que le complexe militaro-industriel gagne des milliards d’euros en détruisant des biens et des infrastructures et en tuant des innocents. La Russie continue de se nourrir du chaos. Il est crucial que cette guerre déclenchée par la Fédération de Russie contre l’Ukraine cesse de toute urgence. Cette situation ne conduit nulle part.
Je suis un défenseur du dialogue, de la paix et du retour à la normale. Je crois fermement que le président des États-Unis Donald Trump puisse enfin amener les deux parties à la table des négociations en vue d’obtenir un cessez-le-feu et de mettre fin, pour de bon, à cette guerre.
À partir de 2022, la Roumanie a aidé Kiev en lui apportant tout ce qui était nécessaire, mais je n’accepterai jamais d’envoyer des soldats roumains à la mort sur le front ukrainien.
Une grande communauté, comptant plus d’un demi-million de personnes, de Roumains ethniques vivant en Ukraine a été privée de ses droits. Cette question est cruciale et je ne cesserai jamais de défendre leurs droits fondamentaux.
Je suis un partisan de la paix et de ce qui est juste.
Propos recueillis par Lionel Baland
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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