Le débat sur l’armement des policiers municipaux à Nantes va finir par s’élargir à la demande de port d’arme pour l’ensemble des citoyens. Le 6 mai dernier, vers 22 h 30, un étudiant de 28 ans a été poignardé à plusieurs reprises dans une ruelle proche de la place du Cirque, en plein centre de Nantes. L’agresseur, qui venait de lui demander une cigarette, a réclamé ensuite son téléphone portable. Devant le refus de la victime, l’homme a sorti un couteau de cuisine et a porté une dizaine de coups, principalement à l’abdomen. Les vêtements épais du jeune homme ont amorti la lame : sept plaies superficielles ont été recensées aux urgences, mais le choc psychologique est, lui, profond.
Pour mettre fin à l’attaque, l’étudiant a finalement remis 480 € en liquide – une somme destinée à son loyer – avant que l’agresseur ne prenne la fuite. Sous le choc, la victime a déposé plainte au commissariat et subi une prise en charge médicale au CHU. Une enquête pour vol avec violence sous la menace d’une arme blanche est ouverte ; l’auteur, décrit comme âgé de 25 à 35 ans et de teint mat, n’a pas encore été interpellé.
Le déroulé de l’agression rappelle une triste mécanique : abordage anodin, menace au couteau, dérobement ou tentative de dérobement, puis fuite dans le maillage dense des petites rues du centre-ville.
Selon le baromètre de la tranquillité publique publié par la mairie à partir de données ministérielles, Nantes compte 4,5 faits de coups et blessures pour 1 000 habitants, contre 5,8 dans la moyenne des autres métropoles (chiffres 2023). Sur les réseaux, la municipalité met en avant cette évolution jugée « plutôt favorable ».
Pourtant, dans la rue, les agressions au couteau semblent se multiplier. Mi-avril, un adolescent armé d’une lame blessait trois personnes dans un lycée privé. Quelques jours plus tard, un drame de violences conjugales tournait au retranchement armé dans le quartier Doulon-Bottière. Mardi soir encore, une rixe impliquant une vingtaine d’individus au cœur du réseau de tramway faisait un blessé grave.
En toile de fond, la grogne monte chez les forces de l’ordre locales. Le syndicat Force Ouvrière – majoritaire à la police municipale – a déposé un préavis de grève pour le 26 mai afin d’obtenir une dotation en armes de poing. Les agents, équipés à ce jour d’un pistolet à impulsion électrique, d’un bâton télescopique et d’un bouclier, assurent intervenir de plus en plus souvent avant la police nationale, sans moyens équivalents.
Nantes devient ainsi l’une des dernières grandes villes à refuser la catégorie B1, alors que Bordeaux ou encore Saint-Nazaire, également dirigée par des élus de gauche, ont franchi le pas récemment.
L’agression du 6 mai s’est déroulée à quelques mètres de caméras municipales. La victime l’a rappelé aux enquêteurs . Reste à savoir si les images permettront d’identifier l’auteur, décrit comme calme et déterminé pendant l’attaque. Pour de nombreux commerçants, la vidéosurveillance ne saurait se substituer à une présence policière dissuasive…donc armée (et susceptible de s’en servir).
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3 réponses à “Nantes : un homme poignardé pour un téléphone”
Ça ne sert à rien d’armer la police municipale si c’est pour la mettre en préventive dès qu’elle sort son arme, et pire encore si elle s’en sert.
Ce pauvre garçon qui a porté des coups de couteaux ira expliquer son comportement à sa maman Johanna.
le surineur devait parler à sa maman , l’étudiant français est donc égoïste et sans pitié