Le 19 avril 2024 à Lorient, un adolescent de 15 ans a vécu un véritable cauchemar. Enlevé en plein jour devant son collège, enfermé dans le coffre d’une voiture, déshabillé, puis forcé à sauter dans l’eau glacée du port de la ville. Son message d’alerte, envoyé à son père – « Papa, je suis dans le coffre d’une voiture. Viens me sauver » – glace le sang. Un an plus tard, le principal accusé, un jeune majeur de 19 ans, vient d’être condamné à… six mois de prison avec sursis. Rien de plus.
L’affaire, jugée ce 14 mai 2025 par le tribunal judiciaire de Lorient, met en lumière les limites – ou l’indulgence – de notre système judiciaire. Le prévenu, seul majeur du groupe, était au volant de la voiture. Il savait que la victime allait être agressée, savait que celle-ci finirait à l’eau, et n’a rien fait pour l’empêcher. Pire encore, il a conduit lui-même l’adolescent vers le lieu de la scène.
La scène, aussi sordide qu’humiliante, a profondément marqué la victime. Son père a témoigné à la barre, évoquant le texto reçu à 18 h 02 ce jour-là, et la fuite de son fils hors de Lorient, traumatisé, incapable de remettre les pieds dans sa ville. Mais là encore, la justice semble avoir préféré considérer la jeunesse, la soumission supposée au « caïd » du groupe, et l’absence d’antécédents comme circonstances atténuantes.
Le vice-procureur a bien parlé d’une meute ayant agi de manière coordonnée. Et pourtant, la peine tombe : six mois de prison avec sursis probatoire, 140 heures de travail d’intérêt général, 2 000 € de dommages et intérêts. Une sanction presque symbolique pour des faits d’une violence psychologique extrême.
La question se pose donc : que faut-il faire aujourd’hui pour aller en prison en France ? L’enlèvement d’un adolescent et sa séquestration ne suffisent visiblement plus. Le sentiment d’impunité, déjà criant dans les quartiers, trouve là un nouvel exemple judiciaire. Que dira-t-on aux victimes ? Que leur calvaire ne vaut pas plus que quelques heures de TIG ? Une fois encore, la clémence de la justice semble se traduire par une absence de réponse ferme à des actes d’une rare gravité.
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2 réponses à “Lorient. Enlèvement et séquestration d’un mineur : six mois avec sursis, une justice sous anesthésie ?”
« L’affaire, jugée ce 14 mai 2025 par le tribunal judiciaire de Lorient »
Un édifice??? Les noms des juges.
« Que faut-il faire aujourd’hui pour aller en prison en France ? »
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