Agression d’un tatoueur à Lorient. Une enquête au ralenti…et une saison prochaine à risque pour les Ultras du FC Lorient ?

Près de trois semaines après la violente agression d’un tatoueur de 51 ans à Lorient, en marge de la montée en Ligue 1 du FC Lorient, le silence des autorités tranche avec la gravité des faits. Alors que la victime a été quasiment laissée pour morte, inconsciente, que son incapacité de travail est avérée, et que des suspects ont été identifiés, l’enquête traine. Et pendant ce temps, la tension monte.

Une victime gravement blessée et laissée inanimée sur le bitume

Le samedi 26 avril, à la suite de la victoire des Merlus face à Caen, une soirée de fête s’est transformée en guet-apens. Un homme connu à Lorient pour son métier de tatoueur – apprécié dans le milieu ultra breton et engagé dans des actions caritatives et culturelles depuis de nombreuses années – a été violemment pris à partie par une bande d’une dizaine à une quinzaine d’individus. Leur reproche ? Tatouer des membres de groupes ultras d’autres clubs, bretons ou non.

L’agression, d’une brutalité rare, a eu lieu après que l’homme et sa compagne, sentant la tension monter dans un bar, aient tenté de quitter les lieux. Pris en chasse, il a été roué de coups, laissé pour mort inanimé au sol. Il ne s’est réveillé qu’à l’hôpital. Multiples fractures au visage, œil sérieusement touché, séquelles possibles à vie. À cette heure, il est toujours en arrêt, incapable de travailler, avec une ITT supérieure à dix jours.

La victime juste après l’agression

Des auteurs identifiés mais toujours libres

Selon nos informations, les auteurs présumés de cette agression ont été formellement identifiés. Certains d’entre eux seraient déjà connus des services de police pour des faits liés à la mouvance ultra. L’un d’eux aurait même été récemment condamné à de la prison ferme – peine en appel – pour des faits violents en lien avec le football.

Mais alors que les preuves et témoignages s’accumulent, les autorités semblent temporiser. Si des interrogatoires de témoins semblent avoir eu lieu, aucune garde à vue n’a été confirmée à ce jour .

Face aux rumeurs et à l’émotion locale, les Merlus Ultras ont diffusé deux communiqués, à quelques minutes d’intervalle sur leurs réseaux sociaux, le 6 mai. Des textes similaires mais comportant des variations significatives, signe d’une tentative hâtive de contrôler la narration.

Ils réfutent toute attaque organisée, parlent d’une simple « bagarre de soirée qui a mal tourné », accusant pratiquement la victime de l’avoir provoqué, et affirment que les premiers soins ont été apportés par des membres du groupe. Une version contredite par les faits : c’est bien la compagne de la victime qui a prévenu les secours comme en témoigne l’enregistrement de l’appel aux secours. Quant à l’hypothèse d’un dérapage isolé, elle ne tient pas face au nombre d’agresseurs et à leur coordination apparente.

Une situation explosive… et connue des autorités

Depuis les faits, la colère gronde. Dans le milieu ultra breton et au-delà (Lyon, Le Havre, Marseille, Toulouse, Paris…pour ne citer que ces villes..sans compter l’international), la victime est connue, respectée. Des messages explicites circulent sur les réseaux sociaux, annonçant des représailles possibles si les auteurs restent impunis. Plusieurs groupes d’autres clubs suivent l’affaire de près. « Les Merlus Ultras seraient bien avisés de s’auto-dissoudre, parce que la saison prochaine risque d’être très compliquée pour eux, quasiment à chaque match, et c’est le club de Lorient qui risque d’en pâtir. On dirait qu’ils ne prennent conscience ni de la gravité de l’agression, ni des conséquences, ni de la colère que cela a engendré, dans de nombreux milieux y compris parfois antagonistes. Cette agression , cette quasi tentative d’homicide, ne laisse personne indifférent car elle s’est faite en dehors de tout code d’honneur et a visé une personne qui n’a jamais pris position pour un groupe ou un autre » nous confie un observateur attentif du milieu ultra et indépendant hexagonal.

En interne, les services de police sont sur le qui-vive. Ils savent que la moindre étincelle pourrait allumer une guerre de groupes. Mais ils restent étonnamment silencieux sur l’enquête. Officiellement, rien n’a filtré, malgré l’identification des agresseurs et les témoignages.

Pourquoi cette lenteur ? Faut-il y voir une volonté d’éviter un scandale public au moment où Lorient retrouve la Ligue 1 ? Ou une peur d’alimenter une flambée de violence entre supporters ? En attendant, c’est la victime, brisée physiquement et moralement, qui paie le prix fort.

Et pendant que les agresseurs sont encore aperçus pour certains à proximité du stade, et que les Merlus Ultras tiendront prochainement tranquillement leur tournoi de football interne, en juin, lui envisage peut-être de devoir abandonner son métier de tatoueur, celui-là même qui l’a rendu populaire auprès de ceux qui l’ont, paradoxalement, attaqué.

Une cagnotte de soutien a été mise en place ici

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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