La 19e étape du Giro d’Italia 2025 a enfin souri aux Français. Nicolas Prodhomme, coureur de l’équipe Decathlon-AG2R La Mondiale a levé les bras à Champoluc après un raid solitaire impressionnant, offrant ainsi au cyclisme tricolore sa première victoire sur cette édition. Pendant ce temps, le jeune Maillot Rose mexicain Isaac Del Toro a résisté aux attaques de ses rivaux et conserve son trône, à la veille d’une étape de légende vers Sestrières.
Prodhomme en costaud, Carapaz offensif, Del Toro résistant
Le Français Nicolas Prodhomme a fait honneur à la tradition des baroudeurs. Présent dès les premières rampes de l’étape dans un groupe d’échappés, il a progressivement éliminé un à un ses compagnons de fuite. Il s’est notamment défait de Carlos Verona et d’Antonio Tiberi dans la montée du col de Joux, avant de gérer parfaitement son effort jusqu’à l’arrivée à Champoluc. À 28 ans, il décroche sa deuxième victoire professionnelle, quelques semaines après un succès sur le Tour des Alpes.
Derrière, le duel attendu entre les leaders n’a pas eu lieu, et on a eu l’impression, fâcheuse, de revenir à un Grand tour classique, où les étapes de Haute Montagne sont vendangées. Richard Carapaz, deuxième au général, a été le seul à tenter de bousculer Isaac Del Toro, notamment dans les pentes d’Antagnod. Le Mexicain, solidement soutenu par son équipe UAE Emirates XRG, a parfaitement répondu, accrochant même la deuxième place de l’étape avec deux secondes de bonification à la clé. L’Équatorien Carapaz reste donc à 43 secondes au classement général, tandis que Simon Yates a reculé à plus d’1’20 ».
20e étape : l’heure de vérité au sommet du Colle delle Finestre
Ce samedi, la 20e étape s’annonce dantesque. Avec ses 205 km entre Vèrres et Sestrières, elle propose un menu alpin à couper le souffle, dont l’ingrédient principal est le terrifiant Colle delle Finestre : 18,5 km à 9,2 % de moyenne, dont les huit derniers sur un chemin de gravier mythique, théâtre en 2018 de l’épopée solitaire de Froome. Le tout à plus de 2 100 m d’altitude.
Avant d’y parvenir, les coureurs devront franchir le Col del Lys, long de 13,5 km, qui servira d’échauffement pour les jambes déjà meurtries par trois semaines de course. La montée finale vers Sestrières est plus roulante (9 km à 5,4 %), mais pourra départager les survivants d’un éventuel duel en comité réduit.
Le vent favorable et les risques de pluie pourraient corser encore davantage cette étape où tout peut basculer.
Richard Carapaz n’a plus le choix : il devra attaquer dans le Finestre s’il veut revêtir la Maglia Rosa. Habitué aux hauteurs andines, le grimpeur équatorien aime ce type d’ascension, et il pourra compter sur ses qualités d’attaquant.
Mais Isaac Del Toro, 21 ans, a montré une fraîcheur remarquable et une équipe solide autour de lui. S’il passe l’ascension sans accroc, le Giro lui tendra les bras. Le suspense reste entier, et les écarts ténus garantissent un final haletant.
Le Canadien Derek Gee, impressionnant de régularité, pourrait créer la surprise si les deux favoris se neutralisent. Simon Yates tentera peut-être un baroud d’honneur pour faire oublier sa défaillance de 2018 sur ce même col. Damiano Caruso, toujours solide, pourrait viser le top 5 final. Et Giulio Pellizzari, jeune espoir italien, rêve de victoire d’étape sur ses terres.
À la veille de l’arrivée à Rome, ce Giro d’Italia 2025 pourrait encore tout renverser dans les hauteurs alpines. Le Colle delle Finestre ne pardonne pas les défaillances. Le Giro y sacre ses héros.
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine