Margaret Atwood, The Handmaid’s Tale ou l’art d’inverser les responsabilités

Margaret Atwood, grande prêtresse du roman gauchiste mondial, s’est récemment fendue d’une déclaration aussi absurde que révélatrice : selon elle, elle pourrait être emprisonnée si elle entrait aux États-Unis. Un propos qui n’a fait rire personne, mais qui en dit long sur la manipulation du langage dont certains intellectuels font profession.

Atwood, auteur du roman dystopique The Handmaid’s Tale, connaît par cœur les codes de la communication militante. Elle ne dit pas ce qu’elle pense : elle met en scène ce qu’il convient de penser pour appartenir à la bonne caste. Son discours n’a rien d’une inquiétude sincère. Il s’agit d’un avertissement adressé au peuple : gare à vous si vous ne votez pas bien, vous sombrerez dans l’obscurantisme.

La rhétorique de l’alerte permanente

Depuis des années, Atwood caricature toute mesure conservatrice comme le prélude à une dictature théocratique. Ainsi, après l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade par la Cour suprême des États-Unis, elle publiait une tribune intitulée « J’ai inventé Gilead. La Cour suprême l’a réalisé. » Pour elle, l’Amérique d’avant 1973 – où chaque État pouvait légiférer sur l’avortement – n’était rien d’autre qu’un enfer patriarcal. À ce niveau de simplification, ce n’est plus de la littérature, c’est de la propagande.

Ce qui frappe surtout, c’est la manière dont Atwood – et ceux qui la célèbrent – manipule les mots. Elle dénonce une société totalitaire imaginaire, tout en applaudissant les formes bien réelles de contrainte idéologique contemporaine. Ainsi, lorsqu’on interdit de contester le dogme du genre, lorsqu’on impose à des enfants des ouvrages à contenu sexuel explicite, elle parle de « liberté ». Quand des parents s’interrogent sur ce qu’on montre à leurs enfants dans les écoles, elle crie à la « censure ».

La fausse persécution des puissants

Il n’y a aujourd’hui aucun écrivain interdit aux États-Unis. Les livres dits « bannis » sont disponibles partout, en ligne, livrables en 24h. Ce ne sont pas les lecteurs qui manquent, mais l’honnêteté dans le débat. Que certains parents et élus refusent que des bandes dessinées pornographiques soient proposées dans les bibliothèques scolaires n’a rien à voir avec la censure. C’est un droit élémentaire : celui de choisir ce que l’on enseigne à la jeunesse.

Mais dans la logique inversée du gauchisme mental, dire non à l’endoctrinement est une forme de fascisme. Atwood, malgré sa renommée, joue à la résistante. Elle se met en scène comme une dissidente, alors qu’elle est au cœur du pouvoir culturel, de ses séries, de ses prix, de ses tribunes dans les grands médias. Elle fait partie de cette élite intellectuelle qui gouverne par l’indignation, et qui ne supporte pas qu’on conteste sa définition du bien et du mal.

C’est là le paradoxe le plus saisissant : Atwood prétend défendre le langage contre les menaces de son époque. Mais elle est elle-même l’un des vecteurs les plus efficaces du brouillage sémantique. Lorsqu’elle affirme que « les femmes trans sont des femmes », elle participe activement à l’effacement de la réalité biologique au profit d’un constructivisme intégral. Elle refuse toute distinction entre le vrai et le ressenti, entre l’identité vécue et le sexe constaté.

Cette trahison des mots est d’autant plus grave que ceux qui la dénoncent sont, eux, réellement persécutés. J.K. Rowling en a fait l’expérience : insultée, menacée de mort, marginalisée, pour avoir affirmé que le mot « femme » a un sens précis. Atwood, elle, choisit le confort de l’adhésion aux dogmes dominants, tout en se drapant dans l’habit de la rebelle.

Margaret Atwood ne sera ni arrêtée ni censurée. Elle continuera à recevoir des prix, à siéger dans des jurys, à être invitée dans toutes les institutions qui façonnent l’opinion. Mais elle incarne à merveille ce que devient la littérature lorsqu’elle est soumise au prisme idéologique : un instrument de conditionnement, et non de liberté. La prose d’Atwood n’éclaire plus, elle noircit. Elle ne dit plus le vrai, elle maquille le réel. Et dans cette époque où les mots sont des batailles, il est plus que temps de rappeler que la langue, lorsqu’elle est soumise, devient le premier champ de ruines de la liberté.

Crédit photo : YV
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Une réponse à “Margaret Atwood, The Handmaid’s Tale ou l’art d’inverser les responsabilités”

  1. Durandal dit :

    Bonjour,

    J’ai bien essayé de regarder cette série, je n’ai jamais accroché. Autant je déteste sex and the city pour nous avoir donné en modèle des idiotes. Autant je trouve son travail plat, ridiculement sans relief. Comment des femmes peuvent-elles arriver à se faire peur avec ce machin sans aspérité ?

    Cdt.

    M.D

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