La politique migratoire allemande, récemment durcie sous l’impulsion du chancelier Friedrich Merz, ravive les tensions entre Berlin et Athènes. L’Allemagne entend renvoyer les migrants ayant obtenu une protection en Grèce mais résidant désormais sur son territoire. Elle s’appuie pour cela sur une décision rendue à la mi-avril par la Cour administrative fédérale de Leipzig. Son président, Robert Keller, a estimé que les expulsions vers la Grèce étaient admissibles dès lors que les migrants avaient accès à « du pain, un lit et du savon ».
Théoriquement, plusieurs milliers de migrants célibataires, valides et sans attaches pourraient faire l’objet de retours. Mais Athènes y est résolument opposée. Le ministre grec de l’Intérieur, Makis Voridis, a déclaré : « Nous ne serons pas très favorables à toute demande », tout en affirmant n’avoir reçu aucune requête officielle sur son bureau. En 2025, seuls 48 migrants ont été renvoyés d’Allemagne vers la Grèce, pour un total de 114 en provenance de toute l’Union européenne. En 2024, ce chiffre ne s’élevait qu’à 14 pour l’Allemagne, malgré plus de 13 000 demandes formulées.
Deux gouvernements conservateurs, deux positions irréconciliables
Si les deux gouvernements, conservateurs chacun à leur manière, affichent leur volonté de limiter l’immigration irrégulière, leurs intérêts restent divergents. La Grèce, en tant que pays de première entrée dans l’Union, estime assumer une part disproportionnée du fardeau. « Tant qu’il n’y aura pas de partage équitable des charges au sein de l’Union européenne, la Grèce n’acceptera aucun retour », a prévenu Makis Voridis.
La rencontre entre Friedrich Merz et Kyriakos Mitsotakis à la mi-mai n’a abouti à « aucun progrès réel », de l’aveu même des deux dirigeants. La poursuite des discussions a été confiée à leurs ministres de l’Intérieur respectifs. Alexander Dobrindt doit se rendre à Athènes dans les prochaines semaines. Le dialogue doit se poursuivre en ce mois de juin à l’occasion des consultations semestrielles, une 14ᵉ réunion qui témoigne de la persistance du contentieux migratoire dans les relations bilatérales.
Frontière sous pression et affaire judiciaire en toile de fond
La situation migratoire sur les côtes grecques reste tendue. Si les arrivées ont baissé de 30 % sur les quatre premiers mois de l’année, les traversées depuis la Libye ont bondi de 174 %. Le ministre Makis Voridis plaide pour un accord migratoire avec la Libye, calqué sur le modèle italo-libyen de 2017, mais l’absence d’interlocuteur stable dans l’est du pays rend cette voie incertaine.
Enfin, la Grèce est secouée par des inculpations sans précédent dans l’affaire du naufrage de l’Adriana, survenu en juin 2023 au large de Pylos, et qui aurait causé la mort de quelque 600 personnes. Un tribunal maritime a mis en examen 17 garde-côtes, dont le capitaine du navire LS 920, pour « interférence dangereuse dans le transport maritime » et « non-assistance à personne en danger ». Ce précédent judiciaire pourrait peser dans les négociations à venir sur la gestion des frontières extérieures de l’Union europénne.
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3 réponses à “Immigration illégale. L’Allemagne et la Grèce en désaccord sur les expulsions de clandestins”
Faire comme les émirats arabes unis.
Rendre la vie impossible aux clandestins.
Du coup ils demandent a repartir chez eux
Enfin, un rien d’intelligence de la part de l’Allemagne !!!!
Je commençais vraiment, à ne plus y croire …
Et encore j’ai toujours mes doutes…
Mais il faut bien comprendre que l’Immigration n’est en rien une solution.
En fait, c’est une immense épée de Damocles sur la tête du pays qui entr’ouvre ses frontières
expulsion des clandestins obligatoire et immédiate en france