Parquer des milliers d’habitants dans des barres d’immeubles en béton est une constante de la planification urbaine, souvent considérée comme une merveille du progrès lorsqu’elle est d’inspiration communiste. En République Populaire de Chine, ce qui vaut pour les humains vaut aussi pour les bêtes : les porcheries verticales, des méga-tours concentrant jusqu’à 260 000 cochons, prolifèrent. Et interrogent.
Contexte
Dans la Chine de l’Est, qui concentre plus de 80 % des 1, 4 milliard d’habitants, la densité représente un problème d’envergure. Après un exode rural aux proportions titanesques au siècle dernier, c’est au tour des animaux de suivre les assiettes et en particulier les cochons.
Ce pays à l’hygiène souvent décriée est à l’origine de la moitié de la production mondiale annuelle de porcs (48% en 2024). La sécurité sanitaire des élevages est donc un enjeu capital, comme est venu le rappeler la grande épidémie de peste porcine africaine qui dès 2018, a durement touché le pays, décimant des cheptels entiers.
C’est dans l’optique de régler ces deux enjeux majeurs, la densité et la sécurité sanitaire, que plus de 200 élevages porcins verticaux ont vu le jour ces dernières années.
Déshumanisation de l’élevage
À Ezhou, près de la tristement célèbre ville de Wuhan, au centre-Est du pays, une de ces usines complètement automatisées donne le vertige. Sur 26 étages, « vivent » 260 000 animaux. Le contact avec les humains est réduit au minimum, les suidés sont transportés par ascenseurs, nourris par 30 000 distributeurs automatiques, la température, la ventilation et la composition de l’air sont réglés par les ordinateurs de la salle de contrôle centrale.
L’entreprise Hubei Zhongxin Kaiwei Modern Farming promet que lorsqu’elles seront pleinement opérationnelles, ces vastes usines à viande offriront une superficie combinée de 800 000 mètres carrés d’espace, avec la capacité d’accueil de 650 000 animaux et d’abattage de 1,2 million par an.
@cctech100Pigs in the sky: China’s 26-storey automated vertical farm houses over 1 million pigs. ➡️ This is the world’s largest pig farm in Ezhou, Hubei, China. ➡️ Built by Hubei Zhongxin Kaiwei Modern Farming, a cement firm. ➡️ Costing $570 million, it spans 800,000 square metres total. ➡️ Automated systems manage feeding, climate, and waste efficiently. ➡️ Launched in late 2022, stated benefits include land conservation, biosecurity, and resource efficiency.♬ original sound – Charles Carter
Une déshumanisation de l’élevage qui concerne aussi les hommes : pour limiter outre mesure les risques infectieux, les employés sont contraints de vivre sur place et ne peuvent sortir qu’une fois par mois pour six jours de repos.
Des risques persistent
Mais avoir enfermé ces animaux dans des tours de béton n’annule pas les risques pour autant. Car si ces installations intensives peuvent réduire les interactions entre les animaux sauvages et domestiques et donc la menace de contagion extérieur-intérieur, si une maladie est déclarée à l’intérieur, l’extrême densité fera l’effet d’une poudrière.
Quant au bien-être animal de ces cochons qui n’entreront jamais en contact avec la nature, il a été évalué par l’entreprise elle-même, rendant nulle l’évaluation.
En Europe et en particulier en France, le bien-être animal est une préoccupation croissante . Le sujet a connu une évolution significative avec des lois et des réglementations visant à protéger les animaux, et plusieurs réglementations encadrent l’élevage de certaines espèces de rente, l’abattage et le transport des animaux, raison pour laquelle il est difficile d’imaginer l’implantation de telles usines à cochons à nos latitudes.
Mais pour maintenir l’accès à la consommation facile de viande nos concitoyens devront faire des concessions, et faire place aux élevages locaux à taille humaine… même si elles se situent tout près de chez eux.
Audrey D’Aguanno
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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3 réponses à “Élevage intensif de cochons en immeubles hi-tech : un progrès made in China ?”
Que la Francr s’inspire de l’exwemple chinois : pourquoi ne pas installer ces tours à cochons dans les « cités difficiles » de la « Diversité » ?
Vu l’islamisation chez nous, la Chine va perdre un marché de « cochonou » en France !!
Ainsi semble le niveau de conscience !