En 2025, alors que l’intelligence artificielle bouleverse de nombreux secteurs, l’apprentissage des langues étrangères demeure un domaine où l’humain conserve une place centrale. C’est ce que révèle une enquête menée auprès de 1 500 Français par l’institut Censuswide pour le compte de Preply. L’étude met en lumière les pratiques, les réticences et les évolutions générationnelles face aux nouvelles technologies linguistiques.
Méthodes classiques : une préférence toujours marquée
Malgré la multiplication des applications et outils d’IA capables de corriger, traduire, ou simuler des conversations, 67 % des Français interrogés déclarent ne jamais y avoir recours pour apprendre une langue. Pour eux, rien ne remplace un enseignant ou un formateur humain, capable de s’adapter au niveau, aux difficultés et au rythme de chaque élève. Cette approche reste particulièrement prisée chez les seniors.
Une fracture générationnelle nette
Si les 55 ans et plus sont 80 % à rejeter toute utilisation d’outils d’intelligence artificielle dans l’apprentissage des langues, ce taux diminue sensiblement chez les plus jeunes :
- 70 % de rejet chez les 45-54 ans
- 60 % chez les 35-44 ans
- 50 % chez les 25-34 ans
- Et seulement 40 % chez les 16-24 ans
Ces chiffres montrent que plus l’on descend en âge, plus l’on tend à intégrer l’IA de manière complémentaire : pour enrichir son vocabulaire, corriger une phrase, ou obtenir une traduction immédiate. Les jeunes générations privilégient une approche mixte, à la fois agile et personnalisée.
L’émergence de l’apprentissage par reconnaissance vocale
Une des nouveautés révélées par l’enquête est l’intérêt croissant pour les interfaces vocales : 6 % des utilisateurs d’outils IA estiment que parler à une intelligence artificielle est un bon moyen d’améliorer sa prononciation ou de s’exercer à l’oral. Ce chiffre, encore modeste, pourrait grimper dans les années à venir, au fil des progrès technologiques et de l’accessibilité des outils.
Les Français ne rejettent pas l’intelligence artificielle dans l’absolu. Ceux qui l’utilisent y voient un assistant ponctuel : reformuler un texte, corriger une faute, simuler une interaction… autant de micro-usages qui facilitent l’apprentissage et peuvent automatiser certains réflexes. Mais ces pratiques restent perçues comme complémentaires : l’essentiel de la progression passe encore par l’échange humain, la correction personnalisée, et la régularité d’un suivi pédagogique.
L’humain conserve une longueur d’avance
L’enquête confirme que, malgré les avancées technologiques, l’apprentissage des langues reste avant tout une affaire de relation, de dialogue et d’émulation. L’intelligence artificielle, utile et prometteuse, n’est pas perçue comme une menace mais comme un soutien. Une évolution qui dessine un avenir hybride, où la technologie vient renforcer – sans remplacer – la richesse des interactions humaines.
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