Immigration illégale. La Grèce met fin à l’assistanat migratoire

Face à l’afflux de migrants nord-africains, Athènes suspend le traitement des demandes d’asile et durcit sa politique d’aides. Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis assume un virage sécuritaire clair, en rupture avec la ligne dominante à Bruxelles.

Une suspension inédite face aux arrivées en Crète

Le 9 juillet, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a annoncé devant le Parlement « la suspension, pour trois mois, de l’examen des demandes d’asile déposées par les migrants arrivant par mer depuis l’Afrique du Nord », comme l’a rapporté le journal grec I Kathimeriní. Cette décision survient alors que « plus de 7 300 migrants ont débarqué sur l’île de Gavdos et en Crète depuis le début de l’année, contre moins de 5 000 pour toute l’année 2024 » selon le journal Valeurs Actuelles.

Le chef du gouvernement grec a déclaré que « tous les migrants qui entrent illégalement seront arrêtés et détenus », ajoutant : « Nous allons informer l’Union européenne de notre décision. » Cette suspension s’appuie sur le précédent de mars 2020, où une mesure similaire avait été prise face à la pression migratoire à la frontière terrestre avec la Turquie.

Une rhétorique assumée contre les passeurs

Dans un entretien accordé au journal allemand Bild, Kyriakos Mitsotakis a affirmé : « La Grèce n’est pas une voie de transit ouverte. Le voyage est dangereux, l’issue incertaine et l’argent versé aux passeurs est en fin de compte gaspillé. Les entrées illégales ne mènent pas à une résidence légale. »

Il a insisté sur l’objectif de « travailler en étroite collaboration avec les autorités libyennes pour stopper les départs à la source ». À ce titre, des négociations sont en cours avec les deux gouvernements concurrents en Libye. L’armée grecque a été placée en état de coopération avec les garde-côtes libyens afin « d’intercepter les bateaux avant qu’ils n’atteignent les eaux internationales », expliquait I Kathimeriní le 10 juillet.

Aides réduites et désengagement social

Le gouvernement grec a également engagé un processus de réduction drastique des aides aux migrants. Le ministre Thanos Plevris a dénoncé un système d’accueil trop confortable : « Ils ont trois options de repas, quatre portions de viande et une de poisson. Le ministère des Migrations n’est pas un hôtel ».

Dans sa volonté de rompre avec l’assistanat généralisé, le gouvernement grec a coupé l’aide mensuelle de 75 euros versée aux demandeurs d’asile. Hormis un versement isolé en avril, ce dispositif a été suspendu depuis juillet 2024, sans perspective de rétablissement. Désormais, les « réfugiés » reconnus doivent patienter douze années complètes sur le sol grec avant de prétendre aux prestations sociales. Une durée jugée « excessive » par Bruxelles, qui a lancé une procédure d’infraction pour atteinte aux règles de l’UE sur les allocations familiales.

Dans les centres de rétention, les repas sont désormais centralisés et fournis pour un coût journalier de 6,88 euros par personne. Cette réforme vise à éviter les abus et à encadrer les dépenses publiques. La Grèce entend clairement tourner la page d’un système qui, jusqu’ici, encourageait l’installation durable des clandestins au lieu de favoriser leur retour.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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2 réponses à “Immigration illégale. La Grèce met fin à l’assistanat migratoire”

  1. Gaï de ROPRAZ dit :

    Toujours les mêmes vannes (Histoires)….. toujours les mêmes promesses…
    En un mot tres simple : L’Europe capitule au devant du déferlement humainm et se tire une balle (Gros calibre) dans la tête.

    Seule une action franche, brutale et délibérée (Par exemple le torpillage en pleine mer de ces bateaux transporteurs de masses humaines), arrêtera le trafic.
    Qui plus est, cela se sait pertinemment.
    Mais personne n’a le courage de donner des ordres.

  2. Charles Coelho dit :

    Quand l’UE comprendra-t-elle que sa politique migratoire nous mène à la catastrophe, humanitaire, sécuritaire, économique et civilisationnelle? Et on continue à faire la morale et déplorer la montée des partis dits populistes! Saluons ces décisions du gouvernement grec.

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