Les Lions britanniques et irlandais entament ce samedi à Brisbane leur tournée estivale par un premier test-match contre l’Australie. Dans un Suncorp Stadium à guichets fermés, l’enjeu dépasse le cadre sportif : il s’agit aussi, pour les Wallabies, de sauver la face d’un rugby australien en crise.
Un choc inaugural sous haute pression
Cela faisait douze ans que les Lions n’avaient plus affronté l’Australie sur ses terres. En 2013, ils s’étaient imposés au terme d’une série dantesque. Cette année, ils reviennent avec un statut de favoris rarement égalé dans l’histoire centenaire de la franchise. Depuis leur arrivée, les hommes d’Andy Farrell ont balayé toutes les équipes locales : Western Force, Queensland Reds, Waratahs, Brumbies, et même une sélection Australie/Nouvelle-Zélande.
Ce samedi 19 juillet à 11h (heure française), les Lions ouvriront la série de trois tests contre les Wallabies. Et si la dynamique semble de leur côté, rien n’est acquis.
Une Australie diminuée, mais pas résignée
Les Wallabies abordent ce match avec une équipe remaniée. Les blessures de deux cadres du pack, Will Skelton et Rob Valetini, obligent Joe Schmidt à innover. Nick Champion de Crespigny connaîtra sa première titularisation, tout comme Tom Lynagh, jeune ouvreur et fils de la légende Michael Lynagh. À 10, ce dernier devra faire face au stratège écossais Finn Russell, dans un duel qui s’annonce déséquilibré sur le papier.
Mais l’Australie peut compter sur l’enthousiasme d’un groupe jeune et talentueux, notamment la paire de centres explosive formée par Joseph-Aukuso Suaalii et Len Ikitau. « On a des athlètes capables de faire mal aux Lions, à condition de leur créer de l’espace », avertit l’ancien demi de mêlée Will Genia. Ce dernier prédit même une victoire australienne 2-1 dans la série.
Une sélection Lions taillée pour dominer
Du côté britannique, Andy Farrell a fait des choix forts. Tom Curry débute au poste de flanker, au détriment du Gallois Jac Morgan et de l’Irlandais Josh van der Flier. Fait historique : aucun Gallois ne figure dans le XV de départ d’un test contre une nation majeure du rugby sudiste, une première depuis 1896.
La ligne de trois-quarts est résolument écossaise : Finn Russell mènera le jeu, avec Sione Tuipulotu et Huw Jones au centre. Côté irlandais, huit titulaires sont alignés, dont sept issus du Leinster. Maro Itoje, pilier du pack anglais, portera le brassard de capitaine.
C’est à Brisbane, au Suncorp Stadium, que les Lions avaient ouvert leur série victorieuse en 2013 (victoire 23-21).
Les analystes britanniques sont unanimes : les Lions sont favoris. Dan Biggar prévoit une victoire « de 10 à 15 points », Sam Warburton insiste sur « la domination physique » du pack et la nécessité de limiter l’Australie à « 15-20 points maximum ». Pour John Barclay, « tout se jouera dans les rucks et le duel entre centres ».
Finn Russell est vu comme l’homme clé. « Il est arrivé à maturité. Il a derrière lui le meilleur pack de sa carrière, c’est son moment », résume Warburton.
Entre une Australie qui veut prouver qu’elle n’est pas morte, et des Lions en quête d’une série historique, ce premier test s’annonce comme un tournant. D’un côté, une génération australienne à la recherche de repères ; de l’autre, une sélection britannique aux allures de rouleau compresseur.
Réponse sur le terrain, dès 12h heure française. Et peut-être, le début d’une rédemption pour le rugby australien… ou d’une démonstration de force des Lions.
Australie: Wright; Jorgensen, Suaalii, Ikitau, Potter; Lynagh, Gordon; Slipper, Faessler, Alaalatoa, Frost, Williams, De Crespigny, McReight, Wilson (capt).
Remplaçants : Pollard, Bell, Robertson, Hooper, Tizzano, McDermott, Donaldson, Kellaway.
Lions : Keenan; Freeman, Jones, Tuipulotu, Lowe, Russell, Gibson-Park; Genge, Sheehan, Furlong, Itoje (capt), McCarthy, Beirne, Curry, Conan.
Remplaçants : Kelleher, Porter, Stuart, Chessum, Earl, Mitchell, M Smith, Aki.
Arbitre : Ben O’Keeffe (NZ)
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine