Alors que l’été 2025 s’annonce particulièrement chaud et sec, la Bretagne n’échappe pas aux risques accrus d’incendies de forêt, on l’a vu avec le drame à Brocéliande, où des centaines d’hectares sont partis en fumée. La fédération Fransylva, qui regroupe les 3,5 millions de propriétaires forestiers privés en France – dont ceux qui gèrent près de 75 % des forêts bretonnes –, appelle à une vigilance renforcée. Elle propose cinq mesures concrètes pour lutter efficacement contre les départs de feu, dont 90 % sont encore aujourd’hui d’origine humaine.
Une gestion durable et active des forêts : la priorité
Fransylva insiste d’abord sur la nécessité d’une gestion forestière active et régulière. L’entretien des peuplements, le retrait des bois morts et l’adaptation des essences aux réalités climatiques sont essentiels pour réduire les risques. Pourtant, certaines réglementations, comme l’article L411-1 du Code de l’environnement, entravent parfois cette gestion en interdisant des travaux pourtant nécessaires.
La fédération demande ainsi la levée de certaines contraintes juridiques qui empêchent la prévention sur le terrain.
Faciliter l’accès à l’eau pour les pompiers
La question de l’approvisionnement en eau est également cruciale en cas d’incendie. Fransylva propose d’améliorer l’accès aux points de pompage, notamment dans les rivières ou certains plans d’eau forestiers, pour éviter de recourir à l’eau potable. Un exemple concret : l’exercice réalisé en juin 2025 à Paimpont, en forêt de Brocéliande, qui a mobilisé 200 pompiers et permis de tester les dispositifs de coordination avec les propriétaires privés.
L’association plaide pour un investissement accru de l’État afin de renforcer ces infrastructures.
Le renforcement des obligations légales de débroussaillement est également saluée. Mais la fédération estime qu’il faut aller plus loin : elle recommande d’intégrer dans les plans d’urbanisme une zone inconstructible d’au moins 50 mètres autour des massifs boisés, afin de limiter les risques de propagation des feux aux habitations.
Autre proposition : rendre obligatoire, ou du moins recommander fortement, la présence d’un extincteur dans les voitures. Déjà imposée dans plusieurs pays européens, cette mesure permettrait d’éteindre rapidement de petits départs de feu en bordure de route ou aux abords des habitations.
Enfin, Fransylva appelle à l’extension des dispositifs de détection automatisée. Des caméras de triangulation, déjà utilisées avec succès dans plusieurs départements, permettent une détection plus rapide des départs de feu – parfois jusqu’à dix minutes avant les premiers appels au secours.
À travers ces propositions, il est urgent de renforcer la coordination entre forestiers privés, pompiers et services publics, dans un esprit de prévention pragmatique et d’anticipation. Car face à l’augmentation des incendies, volontaires comme liés à des accidents, ou à la météo, l’inaction n’est plus une option.
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Une réponse à “Incendies en forêt : Quelles pistes concrètes pour prévenir les feux en Bretagne et ailleurs ?”
Et si comme autrefois, certains animaux domestique chèvre moutons vaches se nourrissaient de l’herbe qui pousse dans les forêts, mangent les arbustes etc peut-être que ça éviteraient bien des feux de forêt vu qu’ils n’auraient plus rien pour s’alimenter avec des herbes sèches, mais pour cela il faut arrêter de taxer les paysans et d’aider ceux qui accepteraient de faire ce travail car ça suppose une sacré dose de courage pour vivre de cette façon, mais c’est simplement une idée. Combien de fermes abandonnées au milieu de ces bois parce que les gens n’arrivaient pas à avoir un revenu décent mais est-ce qu’il y a un seul politique qui est conscient de ça ?