Paul Gascoigne, l’un des plus grands talents du football anglais, a été admis d’urgence à l’hôpital vendredi 19 juillet après avoir été retrouvé dans un état semi-conscient à son domicile de Poole, dans le Dorset. Âgé de 58 ans, « Gazza » a d’abord été placé en soins intensifs avant d’être transféré dans une unité médicale où il se trouve désormais dans un état stable.
L’annonce a ravivé les inquiétudes autour de l’état de santé de l’ancien international anglais, dont la vie post-carrière est marquée depuis des décennies par une lutte continue contre l’alcoolisme et des troubles mentaux. Son ami et assistant personnel, Steve Foster, qui l’a découvert chez lui vendredi, a aussitôt pris l’initiative de le conduire à l’hôpital. « C’est le meilleur endroit où il puisse être en ce moment », a-t-il déclaré à la presse, ajoutant que Gascoigne restera hospitalisé plusieurs jours.
Un géant du football rattrapé par ses fragilités
Paul Gascoigne, génie aussi imprévisible que talentueux, a été l’un des symboles les plus marquants du football britannique des années 90. Doté d’un toucher de balle exceptionnel et d’un tempérament aussi fougueux que fragile, il a porté le maillot de l’Angleterre à 57 reprises, inscrivant 10 buts, et a marqué les esprits lors de la Coupe du monde 1990, où ses larmes en demi-finale face à l’Allemagne sont devenues emblématiques.
Formé à Newcastle, passé par Tottenham, la Lazio de Rome, les Rangers, Middlesbrough ou encore Everton, Gascoigne s’est construit une légende sur les terrains, mais aussi en dehors. Sa carrière d’entraîneur, notamment à Kettering Town, fut brève, étouffée par ses problèmes d’addiction.
Son mariage avec Sheryl Gascoigne s’est terminé dans les années 1990 dans un contexte douloureux, entaché d’accusations de violences conjugales. En 2010, il avait même tenté d’intervenir, de manière surréaliste, dans une prise d’otage menée par le fugitif Raoul Moat, affirmant vouloir « l’aider ».
Une santé précaire, une lutte constante
Depuis plus de vingt ans, Gascoigne alterne entre rechutes, cures de désintoxication et périodes d’espoir. Il avait livré en début d’année un message plus optimiste dans la presse britannique : « Je me sens mieux maintenant que je ne l’ai été depuis des années », confiait-il au Mirror. « J’espère pouvoir enfin regarder tout ce que j’ai vécu avec un regard plus positif. »
Mais ses fragilités physiques et psychologiques semblent ne jamais totalement le quitter. Déjà, en 1998, il entamait des thérapies contre l’alcoolisme. Il a été poursuivi pour conduite en état d’ivresse, pour harcèlement, et s’est vu infliger des peines avec sursis, tout en affrontant des difficultés financières, notamment un redressement fiscal.
Une légende anglaise, abîmée mais toujours admirée
Malgré ses errements et ses frasques, Paul Gascoigne reste une figure profondément aimée du public britannique. Nombreux sont ceux, anciens coéquipiers ou supporters, à lui témoigner leur soutien depuis l’annonce de son hospitalisation.
Son ami Steve Foster a rapporté que Gazza tenait à remercier tous ceux qui lui ont envoyé des messages de soutien. Ce nouveau passage à vide pourrait être un de plus dans une existence cabossée, mais qui inspire toujours, à sa manière, une forme de tendresse et de respect.
Le football anglais n’a pas oublié Gascoigne. Car au-delà des addictions, des errances et des dérives, demeure le souvenir d’un joueur de génie, d’un artiste du ballon rond, dont le dribble et la folie continuaient, malgré tout, à faire rêver.
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine