Qu’on se le dise : les anciens dieux du Ventoux ont été bousculés. Richard Virenque peut poser son bouquet de 2002 au pied du lit, Raymond Poulidor revoir sa montée de 1965, car en 2025, le mont chauve a vu quelque chose de plus fou encore : un gamin nommé Valentin Paret-Peintre a défié les lois de la gravité, du palmarès et du bon sens pour offrir à la France sa ration annuelle de cocorico.
Un colosse modeste, parti de loin, revenu de tout, qui s’arrache dans les 50 derniers mètres pour coiffer Ben Healy et ses mollets électriques. Derriere lui, Vingegaard et Pogacar se sont expliqués à la loyale dans un mano a mano à 180 pulsations par minute. Une joute où ni l’un ni l’autre n’a su trouver la faille. Et pourtant, ça filait.
Paret-Peintre couldn’t believe it 🤯
Valentin Paret-Peintre became part of cycling history, winning Stage 16 of the Tour de France on top of the legendary Mont Ventoux after selfless work from teammate Ilan Van Wilder in the final kilometre 🙌🏻
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La vélocité en démesure : records battus, questions posées
Le Ventoux, qui n’a jamais été une piste d’athlétisme, s’est transformé ce mardi en tremplin supersonique. Des chronos ? Pogacar et Vingegaard qui explosent les records de Mayo, de Pantani et Armstrong. Mais voilà, cette année, ils étaient suivis de Vauquelin, Onley, Paret-Peintre lui-même, comme si toute la génération 2000 s’était mise à voler.
Le matériel explique-t-il tout ? Le carbone, les capteurs, les potences intégrées, les boyaux à 5 bars et la crème à la betterave, ou le jus de cerise ? Peut-être. Mais il reste ce petit vertige, ce parfum d’irréel quand on voit un peloton gravir un mythe à un rythme d’essorage.
Vous vous souvenez quand ça insultait Froome au Ventoux ? Et ben sachez que nos 3 Français ont grimpé bien plus vite que lui ! #TDF2025 #LesRP pic.twitter.com/rVkeNfbXdh
— Nicolas Fritsch (@NFCycling) July 22, 2025
Il a dû lutter pour entrer dans l’échappée, revenir sur les bons wagons, puis tenir le choc dans le final face à Buitrago, Healy et Mas. Et c’est dans un dernier sursaut de courage qu’il a offert à la France sa 26ème année consécutive avec une victoire d’étape. Un cri du coeur, un coup de rein, une larme au coin de l’oeil. Van Wilder, son équipier, n’a pas pu se retenir : « Allez vous faire foutre, on a gagné sur le Ventoux ». Le panache a encore de beaux jours.
Etape 17 : Valence ou l’illusion tranquille
Après la foudre, le répit ? L’étape 17 entre Bollène et Valence semble taillée pour les sprinteurs. Un peu de vent, un zeste de pluie attendue dans le final, quelques bosses (Pertuis, Tartaiguille) pour décider si Milan aura encore les jambes, ou si Merlier, De Lie ou Girmay en profiteront. Mais attention aux faux plats, aux terre-pleins centraux et aux bordures de fin de tour. L’étape pourrait bien tourner au piège pour un maillot vert en sursis. En embuscade, Wout Van Aert, qui monte en pression, pourrait être le poil à gratter d’une journée soi-disant anodine.
Ce jeudi, les sprinteurs joueront leur va-tout. Hier, la France a déjà gagné : le Ventoux appartient à Paret-Peintre.
YV
Crédit photos : DR
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