Une nouvelle vague de tensions agite l’Angleterre depuis plusieurs jours, avec en toile de fond la gestion controversée des hôtels réquisitionnés pour l’accueil de demandeurs d’asile. À Epping, dans l’Essex, une manifestation organisée contre la présence de migrants dans un hôtel a dégénéré en affrontements, alimentés, selon plusieurs témoins et vidéos, par l’intervention directe de la police dans l’acheminement de contre-manifestants pro-migrants vers les lieux.
Des policiers au cœur de la polémique
Essex Police a d’abord nié avoir escorté des militants du groupe Stand up to Racism jusqu’au Bell Hotel, où se concentraient les tensions. Mais face à des images diffusées sur les réseaux sociaux montrant les agents accompagnant les contre-manifestants depuis un commissariat voisin jusqu’à l’établissement, la police a été contrainte de reconnaître les faits.
ESSEX POLICE: Provides a bus service to Antifa members in Epping.
People saying it didn’t happen.
Look at the evidence 👇 Bang to rights!
— Steve Sheasby🇬🇧🇬🇧🇬🇧🇬🇧 (@SteveSheasby) July 18, 2025
Le chef adjoint de la police locale, Stuart Hooper, a justifié cette décision par la volonté de garantir la liberté d’expression et d’éviter des violences plus graves. Il a néanmoins reconnu que la situation était extrêmement tendue et que plusieurs facteurs avaient dû être pris en compte dans la décision d’encadrement.
« Une provocation organisée »
Mais pour de nombreux habitants d’Epping, ainsi que pour plusieurs élus locaux, cette décision a directement contribué à l’escalade de la violence. Des projectiles ont été lancés, des blessés légers recensés, et un fourgon de police a été endommagé. Nigel Farage, leader de Reform UK, a dénoncé une « honte absolue » et appelé à ce que « des têtes tombent », accusant la police d’avoir « forcé une confrontation ».
Des résidents ont quant à eux exprimé leur colère en affirmant que la majorité des protestataires étaient présents pour réclamer une meilleure sécurité pour les femmes et les enfants du quartier, dans un climat déjà marqué par l’arrestation d’un demandeur d’asile soupçonné d’agressions sexuelles contre mineures.
La colère populaire a été déclenchée par l’affaire Hadush Gerberslasie Kebatu, un demandeur d’asile éthiopien de 38 ans, arrivé au Royaume-Uni en bateau le 29 juin dernier. Il est accusé d’avoir tenté d’embrasser de force une jeune fille de 14 ans, ainsi que deux autres agressions présumées en seulement deux jours. Sans attache au Royaume-Uni, l’homme a été placé en détention provisoire en attente de son procès, prévu dans les semaines à venir.
Ces événements ont conduit le chef du conseil de district d’Epping Forest à exiger la fermeture du Bell Hotel, transformé en centre d’accueil de migrants par les autorités.
Propagation des manifestations en Angleterre
La crise ne se limite pas à Epping. À Diss, dans le Norfolk, des centaines de manifestants se sont également réunis devant un autre hôtel hébergeant jusque-là des familles réfugiées. L’annonce de l’arrivée de hommes seuls a provoqué une mobilisation massive, avec drapeaux britanniques, pancartes « reprenez notre pays » et slogans hostiles.
Si les tensions n’ont pas dégénéré en violences comme à Epping, la confrontation avec une poignée de contre-manifestants pro-migrants a nécessité l’intervention de la police pour séparer les deux groupes. Le chef du conseil local s’est dit « inquiet » de la décision du Home Office de remplacer des familles intégrées depuis deux ans par des hommes isolés.
Ces événements s’inscrivent dans un climat de fracture sociale de plus en plus visible, où les choix du gouvernement en matière d’accueil des migrants alimentent la défiance populaire. La députée Sorcha Eastwood, de l’Alliance Party, a fustigé l’approche actuelle, appelant à cesser tout dialogue avec les groupes radicaux : « Les groupes criminels ou extrémistes liés à l’immigration n’ont rien à faire dans nos communautés. Il faut les démanteler, pas leur tendre la main. »
Pendant ce temps, des rumeurs ont circulé sur le transfert des migrants d’Epping vers un hôtel de luxe à Canary Wharf, à Londres — rumeurs rapidement démenties par le Home Office.
Loin d’être apaisée, la situation au Royaume-Uni témoigne d’une exaspération croissante des populations locales, doublée d’un sentiment d’injustice et d’abandon. Entre silence gouvernemental, accusations de partialité policière et dérives judiciaires, les tensions autour de la question migratoire semblent désormais hors de contrôle.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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Une réponse à “Royaume-Uni. Violences à Epping : la police accusée d’avoir escorté des militants pro-migrants devant un hôtel sous tension”
Le virus de la rébellion gagne les autochtones et va être difficile à endiguer.
« Chaud devant » pour les zautorités.