Plus de 7 000 vélos à assistance électrique, importés illégalement depuis la Chine, ont été saisis par les douanes françaises. Une fraude d’ampleur inédite, révélatrice d’une criminalité économique organisée, et d’une vulnérabilité persistante du marché européen.
Une fraude structurée pour contourner les règles européennes
Depuis l’automne 2024, la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED) enquêtait sur plusieurs filières d’importation suspectes de vélos à assistance électrique (VAE) en France. Ces réseaux éludaient systématiquement la TVA et les droits antidumping imposés par l’Union européenne pour protéger ses industries contre les pratiques commerciales déloyales.
La marchandise transitait par plusieurs grands ports européens, dont Anvers, Rotterdam et surtout Le Pirée, en Grèce, dont 67 % des parts ont été rachetées en 2016 par le géant chinois Cosco. Pour masquer l’origine et la valeur réelle des produits, les fraudeurs recouraient, selon un article du Figaro du 23 juillet, à des sociétés écrans, des faux documents, ou encore déclaraient des canapés au lieu de vélos, afin d’éviter les droits majorés de près de 100 % appliqués aux deux-roues chinois.
Les entrepôts de stockage changeaient fréquemment d’adresse, « leur gérant ne disposant d’aucune information sur la provenance des produits », ont précisé les douanes françaises. Ce mode opératoire s’apparente à celui des « mules » dans les trafics de stupéfiants.
Saisies massives et coordination européenne
Fin mars 2025, six entrepôts français ont été simultanément perquisitionnés. Les agents ont saisi 7 020 vélos électriques, représentant environ six millions d’euros de droits et taxes éludés. Selon Franceinfo, ces produits étaient destinés à la revente sur « les grandes plateformes de commerce en ligne ».
L’opération française s’inscrit dans un cadre plus large, baptisé « Calypso », coordonné par Europol et l’Office européen de lutte antifraude (OLAF). Menée dans 14 pays, elle a conduit à 101 perquisitions le 25 juin 2025, à la saisie de 7 133 vélos supplémentaires, 3 696 trottinettes, 5,8 millions d’euros en espèces et cryptoactifs, ainsi qu’à l’arrestation de dix suspects, dont deux douaniers.
« Cette affaire de prédation économique met clairement en évidence la concurrence déloyale mise en œuvre par des groupes criminels organisés depuis la Chine », a déclaré au Figaro Laurence Larhant, directrice de la criminalité économique et financière à la DNRED.
🚨#AffaireDuJour | 7020 vélos électriques chinois saisis par la DNRED dans 6 entrepôts en France.
Le réseau importait frauduleusement ces vélos pour les revendre en ligne en échappant aux taxes.
Un préjudice estimé à près de 6 M€. 💸ℹ️https://t.co/fbgzyUwltY pic.twitter.com/D4DEgByJtS
— Direction générale des douanes et droits indirects (@douane_france) July 23, 2025
Crédit photo : Pixabay (Pixabay License/bicicleta) (photo d’illustration)
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2 réponses à “Fraude massive : plus de 7 000 vélos électriques chinois saisis en France”
je retiens « les droits majorés de près de 100 % appliqués aux deux-roues chinois. »
Donc l’état me pique encore 1000€ sur un vélo à 2000€?
et pour le TVA?
Vous comprenez l’intérêt pour les chinois de posséder les principaux ports européens.