Santé – Ibuprofène : cinq profils à risque pour qui ce médicament peut devenir dangereux

Soulager rapidement une douleur de tête ou une entorse avec un comprimé d’ibuprofène est devenu un réflexe courant. Accessible sans ordonnance, cet anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) est perçu comme anodin par beaucoup. Pourtant, certaines catégories de personnes devraient l’éviter absolument, tant ses effets secondaires peuvent être graves, voire irréversibles. Cinq profils sont particulièrement exposés.

1. Les personnes atteintes de maladies du foie ou des reins

L’ibuprofène est métabolisé par le foie et excrété par les reins. Lorsque ces organes sont affaiblis, le médicament devient toxique. Des études ont démontré qu’il pouvait entraîner une atteinte hépatique, même à des doses considérées comme « normales », notamment chez les femmes. À partir de 200 mg trois fois par jour, le foie peut être mis en difficulté. Des recherches menées sur des souris ont aussi montré des perturbations dans les voies métaboliques, y compris hormonales et vitaminiques.

Côté reins, l’ibuprofène attaque les vaisseaux filtrants, pouvant mener à ce qu’on appelle une néphropathie aux antalgiques, surtout chez les plus de 45 ans. Pour les patients souffrant déjà de pathologies hépatiques ou rénales, l’usage est à proscrire.

2. Les asthmatiques

L’ibuprofène est connu pour aggraver les symptômes de l’asthme chez certaines personnes. Il agit en bloquant certaines voies inflammatoires mais, en contrepartie, augmente les leucotriènes, des substances qui resserrent les voies respiratoires et peuvent provoquer des bronchospasmes.

Plusieurs études ont documenté ce phénomène : une menée en 2016 recommandait même aux médecins de revoir leur stratégie face à la fièvre chez les enfants asthmatiques. Une autre, en 2019, soulignait un risque d’aggravation des crises chez les enfants ayant déjà été hospitalisés pour asthme.

3. Les personnes hypertendues ou souffrant d’insuffisance cardiaque

L’ibuprofène peut faire grimper la tension artérielle, en particulier chez les personnes déjà sous traitement antihypertenseur. Deux grandes analyses ont montré une augmentation notable de la pression moyenne chez les consommateurs d’AINS. De plus, ces médicaments peuvent réduire l’efficacité des traitements antihypertenseurs.

Cette interférence est préoccupante : elle rend le contrôle de la pression plus difficile et augmente le risque de complications cardiovasculaires, dont l’insuffisance cardiaque. Une étude britannique a même établi un lien direct entre la prise d’AINS et une hausse du risque d’insuffisance cardiaque.

4. Les femmes enceintes

L’avertissement est connu : après 20 semaines de grossesse, l’ibuprofène est déconseillé. Il peut réduire le liquide amniotique, affecter le développement rénal du fœtus et provoquer des malformations. Mais des études récentes suggèrent que les dangers débuteraient dès le premier trimestre.

L’ibuprofène peut perturber la croissance cellulaire embryonnaire, provoquer des pertes de cellules germinales, et affecter le développement rénal du fœtus dès la 7e semaine. En outre, il est associé à un risque accru de faible poids à la naissance, de saignements maternels, et d’asthme chez l’enfant à naître.

5. Les personnes ayant des antécédents d’AVC

Chez les personnes ayant déjà été victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC), l’ibuprofène peut aggraver le risque de récidive, notamment d’AVC hémorragique. En resserrant les vaisseaux et en perturbant l’élimination du sodium, il contribue à augmenter la tension artérielle – un facteur de risque majeur.

Une étude récente a même mis en évidence un risque accru d’AVC chez les femmes jeunes utilisant régulièrement des AINS pendant leurs règles.

Loin d’être un simple comprimé d’usage anodin, l’ibuprofène est un médicament puissant qui, mal utilisé, peut mettre la santé en danger. Il ne soigne pas, il masque la douleur. Et chez certains patients, il vaut mieux chercher des alternatives plus douces, adaptées à leur état de santé.

Avant de céder au réflexe de la petite pilule miracle, mieux vaut s’interroger sur ses risques réels, et en parler à un professionnel de santé. Car dans certains cas, la douleur vaut mieux qu’un dégât irréversible.

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Une réponse à “Santé – Ibuprofène : cinq profils à risque pour qui ce médicament peut devenir dangereux”

  1. NEVEU Raymond dit :

    Curieux cette décadence dans une terre de l’ouest réputée conservatrice toujours proche de ses racines et de ses traditions mais…il est vrai que des tonnes d’activistes baragouinant le breton sont originaires de la région parisienne, Villeneuve Saint Georges par exemple! Excellent article de Matilin!

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