Une polémique emblématique des dérives idéologiques universitaires vient de secouer l’Autriche. Une étudiante de la Haute école pédagogique privée du Burgenland (PPH Burgenland) a vu sa note abaissée dans le cadre d’un cours intitulé « Fondements de la didactique disciplinaire 2 », au motif qu’elle n’avait pas utilisé un langage « genré » dans ses travaux. En clair : elle n’avait pas appliqué les normes de l’écriture inclusive exigées par l’établissement.
Mais cette fois, la révolte est venue de l’institution publique chargée de veiller aux droits des citoyens : la Volksanwaltschaft (le Défenseur du peuple autrichien) a pris fait et cause pour l’étudiante, dénonçant fermement cette sanction et exigeant des explications du ministère des Sciences et de l’Éducation.
Une contrainte illégitime
Selon les informations rendues publiques le 2 août 2025, la PPH Burgenland s’était appuyée sur un guide rédigé par le bureau de la « compétence en genre et diversité » pour justifier l’obligation de formuler chaque travail de manière « sensible au genre », sous peine d’échec automatique. Une politique clairement assumée : aucun diplôme ne devait être validé sans écriture inclusive.
Mais la Volksanwaltschaft a jugé cette approche illégale, estimant qu’un refus de « genrer » ses phrases ne pouvait en aucun cas constituer un motif de disqualification académique. Le Défenseur du peuple a dénoncé une dérive autoritaire, assimilant cette pratique à une pédagogie d’endoctrinement digne d’une autre époque.
« Exiger une égalité linguistique dans chaque phrase relèverait d’une pédagogie dépassée, visant à inculquer une opinion par la répétition insistante », a ainsi déclaré le Volksanwalt Christoph Luisser.
Face à la pression publique et institutionnelle, le ministère autrichien des Sciences a fini par reculer. Il a reconnu que les directives émises par le bureau du genre — en particulier celles imposant une sanction systématique à partir du cinquième semestre en cas d’absence d’écriture inclusive — ne sont plus en vigueur ni soutenues.
Dans la foulée, la PPH Burgenland a discrètement supprimé ces exigences de son site internet. Un aveu implicite d’échec pour les promoteurs d’un langage artificiel et contraint, qui entendent imposer leur vision idéologique jusque dans la grammaire.
Cet épisode illustre bien les tensions croissantes en Europe autour de l’imposition de normes idéologiques dans les établissements d’enseignement supérieur, sous couvert de « diversité » ou de « respect des identités ». Il montre également que les contre-pouvoirs institutionnels, s’ils s’en saisissent, peuvent encore mettre un frein aux excès d’un système bureaucratique inféodé au politiquement correct.
En Autriche comme en France, la résistance au langage inclusif et à l’idéologie de genre gagne du terrain, portée par ceux qui refusent de voir la langue asservie à une vision militante du monde.
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