Depuis la fin du mois de juillet, plusieurs communes du Morbihan et de Loire-Atlantique font face à une invasion massive de chenilles urticantes, un phénomène rare qui n’avait plus été observé en Bretagne depuis plus de dix ans. La responsable : Lithosia quadra, un papillon nocturne dont les larves, appelées aussi « écailles », ont proliféré de manière soudaine et simultanée, colonisant jardins, arbres, façades, et parfois même les intérieurs des habitations.
La Fédération départementale de défense contre les organismes nuisibles du Morbihan (FDGDON 56) alerte sur cette pullulation exceptionnelle, confirmée à Sarzeau et Ploemeur, tandis qu’en Loire-Atlantique, plus de 20 communes sont concernées selon le quotidien Presse Océan, dont Blain, Héric, Missillac ou La Chapelle-sur-Erdre. « On est envahi, c’est pénible ! », résumait une habitante de Savenay auprès du titre de presse le 31 juillet, relayant l’exaspération de nombreux riverains.
Bien que ces chenilles soient moins urticantes que les processionnaires du pin ou du chêne, elles peuvent provoquer des irritations cutanées et constituent une nuisance croissante pour les particuliers. « Les urtications sont moins conséquentes et moins violentes […] mais elles peuvent quand même constituer une nuisance », a reconnu Marc Pondaven, directeur de Polleniz (association ayant pour but de protéger la santé des végétaux et du patrimoine naturel) auprès de la même source.
La chenille Lithosie quadrille. Source : France 3 Pays de Loire
Un phénomène climatique amené à se répéter
Selon les spécialistes, cette explosion démographique est liée à des conditions météorologiques exceptionnelles. « C’est la conjonction entre un printemps très chaud et les récents épisodes de fortes pluies. […] Le développement des chenilles est accéléré », expliquait le même Marc Pondaven auprès de France 3 Pays de la Loire le 31 juillet. Résultat : toutes atteignent le même stade larvaire au même moment, provoquant une pullulation simultanée.
La situation est appelée à durer encore plusieurs semaines. Et les experts redoutent une répétition du phénomène dans les années à venir : « Avec le dérèglement climatique […], on a toutes les raisons de penser que ce phénomène va se répéter, voire s’amplifier », avertit encore le directeur de Polleniz.
Face à cette situation, les collectivités appellent au calme et à la prudence dans les interventions. Il s’agit d’une espèce locale, non invasive, qui fait partie de la biodiversité. « Il ne faut pas que des traitements mal adaptés occasionnent des problèmes de santé et de pollution », rappelle l’association. Seuls les cas de risque avéré peuvent justifier un traitement localisé par un prestataire agréé.
Des chenilles processionnaires. Source : Anses – Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail
Ne pas confondre avec les processionnaires
Les autorités insistent sur la nécessité de bien distinguer ces chenilles de la processionnaire, beaucoup plus dangereuse. Cette dernière, soumise à une réglementation stricte, fait l’objet de campagnes de lutte biologique, comme celle prévue à Arzon (Morbihan) à l’automne. Les Lithosia, en revanche, ne nécessitent ni éradication, ni traitement chimique : « Ne pas toucher les chenilles » reste la seule consigne de base diffusée par la FDGDON 56.
La situation, bien que non critique sur le plan sanitaire, illustre une nouvelle fois la fragilité croissante des équilibres naturels dans un climat qui se dérègle. Et comme souvent, ce sont les riverains qui en subissent les premières conséquences, sans véritable plan d’action des autorités à la hauteur de l’enjeu.
Crédit photo : Pixabay (Pixabay License/JosepMonter) (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
3 réponses à “Chenilles urticantes : une prolifération inhabituelle en Bretagne”
Prolifération de chenilles urticantes mais aussi de migrants délinquants même dans les plus petits villages! Inquiétant! Macron mets les dans ton slip tu pourras y passer tes mains baladeuses!
le réchauffement climatique amène son lot de nouveautées animales sur l’ouest : frelons asiatiques (format XXL), moustiques tigre (ils piquent pas ils mordent et te balancent la dengue), chenilles et bientôt les serpents à sonnette …
c’est aussi sans compter la végétation traditionnelle bretonne qui souffre énormément et qui va commencer à disparaitre au profit des végétaux exotiques qui résistent mieux
bon rassurons nous, la Bretagne reste quand même une région très agréable à vivre avec un climat tempéré grâce à nos côtes
A aucun moment il n’est indiqué les risques pour les animaux (chats, chiens….). Qu’en est-il ?
Le premier commentaire est pour le moins surprenant : le sujet étant la prolifération des chenilles urticantes que viennent faire ces propos à connotations racistes et vulgaires ? Dommage…