Le Prix du danger version 2025 : Raphaël Graven (Jean Pormanove) sacrifié et mort en direct, les bourreaux doivent payer [L’Agora]

Jean Pormanove n’est pas mort par hasard. Il n’est pas mort d’une « défaillance cardiaque » ou d’un banal excès. Non : il a été tué en direct, offert en pâture à une société cannibale qui ne sait plus faire la différence entre le rire et le meurtre. Mort en direct dans le silence des autorités de la « République française » qui ne lésinait pas sur les moyens d’obliger vos gamins à porter des masques ou à envoyer des gendarmes vérifier l’utilité de vos courses en période covidienne. Sa mort est le miroir obscène d’une époque malade, où l’humanité n’est plus qu’un contenu consommable, et où l’on applaudit quand quelqu’un s’effondre, comme dans ce film prophétique des années 1980, Le Prix du danger.

Souvenez-vous : dans ce film, des candidats s’affrontent dans un jeu télévisé où le but est de survivre, pendant que la foule, hypnotisée, acclame chaque humiliation, chaque chute, chaque goutte de sang. On pensait que c’était de la science-fiction. Mais non : nous y sommes. Jean Pormanove en a été le martyr. Ce qui n’était qu’une dystopie est devenu une téléréalité en direct, sponsorisée par la cupidité et la bêtise.

Ceux qui étaient autour de lui – ces « complices », ces bourreaux de coulisses – savaient exactement ce qu’ils faisaient. Ils ont vendu un homme comme on vend un produit. Ils ont transformé sa souffrance en « contenu premium », ses râles en donations, ses humiliations en abonnements. Ils ont été les producteurs, les régisseurs et les metteurs en scène de son exécution lente et consentie sous contrainte. Ce ne sont pas des témoins. Ce ne sont pas des collègues. Ce sont des criminels. Médiapart fût un des seuls médias à alerter sur la situation, il faut le souligner.

Alors que faire ? Pleurons-nous encore une fois un mort, comme on a pleuré d’autres victimes de la société du spectacle, avant de passer à la suite, comme si de rien n’était ? Ou osons-nous, pour une fois, aller jusqu’au bout ?

Je pose la question, brutale : que se passerait-il si ces complices savaient qu’ils risquent la peine de mort ? Si l’échafaud, ou la chaise, ou la seringue – peu importe le moyen – se dressait devant eux comme horizon inévitable ?

On me dira : « C’est barbare, c’est archaïque. » Mais quoi de plus barbare que de laisser des charognards monétiser la mort d’un homme sous nos yeux ? Quoi de plus archaïque que ce cirque romain réinventé sur Twitch et Kick, où la populace excitée paie pour voir souffrir ?

Une peine de mort, appliquée dans ce cas précis, aurait au moins une vertu : l’exemple. Elle clouerait le bec à toute une génération de parasites qui croient qu’on peut transformer la dignité humaine en business. Elle enverrait un signal clair : on ne joue pas avec la vie d’autrui comme avec un joystick. Vous voulez des vues ? Vous aurez la potence.

Car voilà la vérité : nous avons basculé dans une société qui fabrique des Prix du danger à la chaîne. Après Jean Pormanove, qui sera le prochain ? Un SDF poussé au suicide pour 10 000 likes ? Une femme battue filmée en live pour booster un compte OnlyFans ? Un enfant sacrifié au nom du buzz ? Ne riez pas : c’est déjà en germe, et la pente est glissante.

La mort de Jean Pormanove ne doit pas être une anecdote de plus dans le cimetière numérique. Elle doit être un électrochoc. Soit nous tolérons que des « shows morbides » remplacent le pain et les jeux, et nous deviendrons une civilisation de hyènes. Soit nous brisons le cycle par des sanctions exemplaires, jusqu’à la peine capitale s’il le faut.

Oui, je le dis : la vie d’un homme vaut plus que les scrupules d’une morale molle. La mort en direct de Pormanove doit être le dernier épisode de ce cirque infâme. Sinon, demain, nous serons tous complices.

YV

Photo d’illustration : DR
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