Le programme britannique d’hébergement des demandeurs d’asile est en plein chaos. Après une décision de justice contre l’utilisation d’hôtels pour loger des migrants, le gouvernement travailliste explore désormais une nouvelle piste : réquisitionner des logements privés pour y installer des dizaines de milliers de personnes arrivées illégalement.
La justice bloque l’hébergement en hôtels
Cette semaine, la Haute Cour a donné raison au conseil municipal d’Epping Forest, qui contestait l’utilisation du Bell Hotel pour accueillir des migrants. L’établissement avait déclenché une vague de protestations locales après qu’un de ses pensionnaires, originaire d’Éthiopie, a été accusé d’avoir agressé sexuellement une adolescente de 14 ans.
Le ministère de l’Intérieur avait tenté de bloquer cette décision, estimant qu’elle mettait en péril l’ensemble du dispositif national, qui repose aujourd’hui sur plus de 210 hôtels hébergeant environ 32 000 demandeurs d’asile présumés. Mais le jugement a ouvert la voie à d’autres recours : Nigel Farage a annoncé que les douze conseils locaux dirigés par son parti Reform UK allaient lancer à leur tour des procédures judiciaires. Même certaines municipalités contrôlées par les travaillistes envisagent désormais de s’y joindre, signe d’une contestation généralisée.
Face à cette impasse, le gouvernement a discrètement commencé à démarcher des propriétaires et agences immobilières pour mettre la main sur au moins 5 000 logements privés, dans lesquels seraient dispersés environ 20 000 migrants actuellement en hôtel. Selon la presse britannique, l’objectif est de placer quatre personnes par appartement ou maison, majoritairement des deux-pièces.
Ce dispositif n’est pas sans rappeler les démarches de la société Serco, sous-traitant majeur du gouvernement, qui avait déjà contacté des bailleurs privés cet été en leur promettant des loyers garantis pendant cinq ans, charges et réparations incluses – le tout financé par les contribuables.
Un risque d’explosion des tensions locales
Si l’exécutif espère ainsi calmer la grogne contre les hôtels transformés en centres d’accueil improvisés, cette nouvelle stratégie pourrait avoir des conséquences tout aussi explosives. Dans un marché du logement déjà saturé, l’arrivée massive de migrants dans des petites communes risque de faire grimper encore les loyers et d’attiser la colère des habitants.
Les tensions liées à l’hébergement de migrants, principalement des hommes, sont déjà vives. En Irlande du Nord, à Ballymena, des émeutes ont éclaté en juin après la tentative de viol présumée d’une adolescente par deux migrants. Plus récemment, à Nuneaton (Warwickshire), deux Afghans logés dans une maison collective par l’État ont été accusés d’avoir enlevé, étranglé et violé une fillette de 12 ans. L’affaire, aggravée par des soupçons de dissimulation du statut migratoire des suspects par la police, a provoqué une manifestation massive.
Le gouvernement travailliste se retrouve pris en étau : d’un côté, la justice et les autorités locales qui refusent les hôtels transformés en foyers pour migrants ; de l’autre, des citoyens de plus en plus nombreux à s’opposer à l’installation de clandestins dans leurs quartiers. Les tentatives de dispersion dans le parc locatif privé apparaissent moins comme une solution durable que comme un signe de paniqué politique face à une crise migratoire incontrôlée. Une solution ne semble jamais mise en oeuvre toutefois : renvoyer tout ce beau monde via des charters (et les charters, les britanniques connaissance) dans leurs pays d’origine, avec ou sans leur consentement.
Crédit photo : Oliver Lane, Breitbart News (DR)
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine