Condamnée à 31 mois de prison pour un simple message publié sur X (ex-Twitter), la Britannique Lucy Connolly vient d’être libérée. À 42 ans, cette mère de famille dénonce aujourd’hui une détention politique orchestrée, selon elle, par le gouvernement travailliste de Keir Starmer. Elle annonce vouloir poursuivre la police britannique en justice et affirme être entrée en contact avec l’administration Trump aux États-Unis.
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— Make Britain Great Again (@UK_Needs_Reform) August 24, 2025
Une mère de famille transformée en « exemple »
Lucy Connolly avait été incarcérée pour avoir rédigé un message après les meurtres d’enfants commis à Southport. Non violente, sans antécédent judiciaire et sans risque de fuite, elle a pourtant été privée de liberté dès l’instruction. « J’étais désignée pour servir d’exemple », explique-t-elle aujourd’hui, se décrivant comme « la prisonnière politique de Starmer ».
Elle raconte avoir été poussée à plaider coupable par son avocat, sous peine de risquer « cinq à sept ans » derrière les barreaux. On lui aurait fait miroiter une libération rapide sous bracelet électronique. En réalité, le juge a prononcé une lourde peine, qui selon elle reprenait « mot pour mot le discours de Starmer ».
Conditions de détention humiliantes
Connolly décrit une incarcération marquée par des restrictions inhabituelles : refus de permissions de sortie, rejet de sa demande de libération anticipée et, à plusieurs reprises, violences physiques de la part de surveillants. « Ils peuvent vraiment vous faire mal s’ils le décident », a-t-elle confié, affirmant avoir été brutalisée alors qu’elle criait à l’aide.
Elle assure que les directeurs de prison subissaient des pressions venues « d’en haut » pour lui compliquer la vie, confirmant son sentiment d’avoir été traitée comme une détenue politique.
Désormais libre, Lucy Connolly entend passer à l’offensive. Elle affirme préparer, avec ses avocats, une plainte contre la police pour avoir diffusé de fausses informations la concernant, faussant ainsi le procès.
Parallèlement, elle a annoncé qu’elle rencontrera cette semaine un haut représentant de l’administration Trump, qui s’est déjà dite préoccupée par l’état de la liberté d’expression en Europe et au Royaume-Uni en particulier.
Une affaire symptomatique des dérives britanniques
Le cas Connolly a provoqué une onde de choc outre-Manche. Le mouvement de Nigel Farage, Reform UK, propose même de créer une « Lucy’s Law », une loi qui permettrait aux citoyens de contester une décision judiciaire jugée manifestement injuste.
La Free Speech Union (FSU), qui l’a soutenue, rappelle qu’au Royaume-Uni, jusqu’à 30 personnes par jour sont arrêtées pour des messages en ligne jugés offensants, qu’il s’agisse de retweets ou de caricatures. Pour son fondateur, Lord Young, « Lucy est l’illustration la plus claire du naufrage de la liberté d’expression en Grande-Bretagne ».
De son côté, Connolly dit avoir définitivement perdu foi dans les institutions : « On nous a toujours appris que la police est là pour nous aider. J’ai découvert qu’elle pouvait aussi vous piéger ». Quant aux médias, qui l’ont qualifiée de raciste, elle affirme : « Je ne leur pardonnerai jamais. On m’a condamnée pour “désinformation” alors qu’eux en diffusaient sans vergogne ».
Pour elle, la responsabilité du Premier ministre est directe : « Starmer est juriste, il connaît les droits de l’homme. S’il s’en souciait vraiment, il investirait dans le logement, la santé mentale et la réinsertion, pas dans l’emprisonnement de citoyens pour des tweets ».
L’histoire de Lucy Connolly, désormais largement relayée à l’étranger, devient un symbole international des atteintes à la liberté d’expression en Europe. Du 10 Downing Street à la Maison-Blanche, en passant par la Free Speech Union, son cas soulève une question explosive : jusqu’où les démocraties occidentales peuvent-elles aller dans la criminalisation de la parole ?
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