Interpréter les signaux de douleur ou de stress chez un chien reste un défi pour les vétérinaires comme pour les propriétaires. Une équipe de chercheurs de l’Université suédoise des sciences agricoles (SLU) mène actuellement un projet ambitieux (financé par le Fonds de recherche Agria) pour mieux comprendre ces comportements, en tenant compte non seulement de la personnalité de l’animal, mais aussi de celle de son maître.
Douleur ou stress ? Une distinction délicate
Chez les chiens, douleur et stress provoquent souvent des réactions similaires : accélération cardiaque, changements de posture, comportements inhabituels. Cette confusion est particulièrement marquée lors des visites vétérinaires, où l’animal peut cumuler douleur physique et anxiété liée au contexte.
Chaque chien ayant des schémas de réaction uniques, l’équipe dirigée par Eva Sandberg, maître de conférences en biosciences animales à la SLU, souhaite identifier comment la personnalité influence ces réponses. « Nous voulons comprendre comment différents profils réagissent en situation de douleur et de stress, et dans quelle mesure la personnalité du propriétaire intervient », explique la chercheuse.
Trois races observées
Le projet se concentre sur trois races aux tempéraments distincts :
- le Labrador Retriever, réputé sociable et joueur,
- le Chien d’eau espagnol, plus prudent et réservé,
- le Collie, apprécié pour son intelligence et sa sensibilité.
En avril 2025, un premier questionnaire a recueilli les réponses de nombreux maîtres sur la personnalité de leur animal, sa santé et ses comportements face au stress ou à la douleur. L’enquête intégrait également des questions sur la personnalité des propriétaires et leur relation avec leur chien.
Des tests en conditions réelles
La deuxième phase de l’étude prévoit des observations comportementales et des mesures physiologiques lors de situations standardisées (BPH – Behavior and Personality Assessment in Dogs).
- Les chiens et leurs maîtres seront équipés de moniteurs cardiaques.
- Des échantillons d’urine canine seront analysés pour mesurer les hormones de stress.
- Des vidéos permettront d’examiner les postures et attitudes.
La troisième étape consistera à observer les mêmes duos chien-propriétaire lors de visites en clinique avec tests de sensibilité à la douleur, afin de comparer les réactions.
Un objectif : améliorer le bien-être animal
En reliant les résultats des différentes phases, les chercheurs espèrent distinguer plus clairement les signes liés à la douleur de ceux dus au stress. L’étude vise aussi à proposer des méthodes de diagnostic plus fiables, à limiter le stress inutile lors des consultations et à permettre une gestion plus adaptée selon la personnalité du chien.
À terme, ces travaux pourraient non seulement réduire la souffrance des animaux, mais aussi renforcer la relation de confiance entre chiens, maîtres et vétérinaires.
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