Au Royaume-Uni, la polémique enfle après la révélation de l’installation de demandeurs d’asile dans des maisons neuves évaluées à près de 300 000 livres sterling (environ 350 000 euros) l’unité, dans un village du Suffolk. Ces logements contemporains de trois chambres, équipés de salles de bain privatives, de cuisines modernes, de chauffage au sol et de bornes de recharge pour véhicules électriques, sont financés par le contribuable à travers un contrat passé par le Home Office avec la société Serco.
Des logements de standing réservés aux migrants
Ces habitations, présentées dans les brochures comme un « parfait mélange de confort, de modernité et de durabilité », auraient dû attirer les jeunes familles locales en quête d’un premier achat immobilier. Dans ce secteur, un tel logement se loue en moyenne 1 200 livres par mois. Mais c’est finalement à des demandeurs d’asile qu’elles ont été attribuées, gratuitement, conformément à l’obligation légale du gouvernement de loger ceux qui attendent l’examen de leur dossier.
Pour de nombreux villageois, l’annonce a provoqué un sentiment d’abandon. « Cela s’est fait sans que nous soyons consultés. Nos avis ne comptent pas », déplore Clive Bloomfield, 62 ans, résident de longue date, auprès du Daily Mail. D’autres rappellent que près de 800 personnes étaient inscrites en 2024 sur les listes d’attente pour obtenir un logement social dans le comté de Suffolk.
Pourquoi des familles britanniques, qui travaillent et paient leurs impôts, n’ont-elles pas accès à ces maisons ? Telle est la question que beaucoup aimeraient poser à des autorités qui sont jour après jour en train de semer les germes d’une véritable révolte populaire outre Manche.
Cette affaire survient alors que la ministre de l’Intérieur Yvette Cooper a promis la fin des hôtels pour migrants d’ici 2029. Actuellement, plusieurs centaines d’établissements sont encore utilisés, coûtant jusqu’à 9 millions de livres par jour au plus fort de la crise. Le gouvernement affirme avoir réduit la facture d’un milliard de livres en un an en accélérant les procédures d’examen des dossiers.
Mais l’opposition dénonce une stratégie à la fois opaque et injuste. Reform UK, par la voix de Nigel Farage, accuse les travaillistes de donner « plus de droits aux clandestins qu’aux Britanniques ».
Entre décisions de justice favorables au maintien de migrants dans certains hôtels et installation de familles dans des logements neufs, l’exécutif travailliste se retrouve sous le feu des critiques. La question de l’immigration et de son coût pour les contribuables reste plus que jamais au cœur des préoccupations des Britanniques, alors que beaucoup peinent à accéder au logement ou à devenir propriétaires.
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