Les autorités américaines ont annoncé, mercredi 3 septembre à Houston, la plus importante saisie de produits chimiques précurseurs de drogues jamais réalisée aux États-Unis. Ces substances, d’origine chinoise, étaient destinées au cartel mexicain de Sinaloa et auraient permis de produire des centaines de milliers de kilos de méthamphétamine, pour une valeur marchande estimée à plus de 500 millions de dollars.
1 300 barils saisis en mer
Jeanine Pirro, procureure fédérale du district de Columbia, a présenté l’opération devant la presse, alignée face à 1 300 barils de produits saisis. « Imaginez des corps à la place de ces barils », a-t-elle lancé, rappelant que la drogue est responsable de dizaines de milliers de morts chaque année aux États-Unis.
Les cargaisons ont été interceptées « en haute mer », ont confirmé les enquêteurs, sans donner davantage de détails afin de ne pas compromettre d’éventuelles opérations en cours. Selon les autorités, il aurait fallu 24 camions semi-remorques pour transporter la totalité des produits chimiques vers un site sécurisé.
Un arsenal pour le cartel de Sinaloa
Les produits saisis étaient destinés au cartel de Sinaloa, organisation criminelle décrite comme l’une des plus violentes au monde. Ces précurseurs devaient servir à la production massive de méthamphétamine et de fentanyl, substances à l’origine d’une explosion des overdoses en Amérique du Nord.
Todd Lyons, directeur par intérim de l’agence ICE (Immigration and Customs Enforcement), a rappelé que les États-Unis enregistrent désormais plus de 100 000 décès liés à la drogue par an : « Des morts tragiques et insensées », a-t-il insisté, en soulignant que cette saisie pourrait avoir sauvé de nombreuses vies, notamment à Houston et dans tout le pays.
Cette opération, baptisée Hydra, est la première à s’appuyer sur un mandat émis pour « soutien matériel au terrorisme ». Une évolution rendue possible par la décision du Département d’État de classer les cartels mexicains comme organisations terroristes étrangères plus tôt cette année.
Jud Murdock, directeur des opérations frontalières américaines, a souligné que les activités du cartel « ne sont pas seulement criminelles, mais constituent de véritables actes de terreur », menaçant directement la sécurité nationale.
Cette saisie survient quelques jours après un autre coup porté au cartel : Ismael “El Mayo” Zambada García, figure historique de l’organisation, a plaidé coupable à New York le 25 août dernier pour trafic de drogues à grande échelle. Avec Joaquín “El Chapo” Guzmán, Zambada avait contribué à faire du cartel de Sinaloa la plus puissante organisation criminelle du monde.
Si Washington salue une victoire majeure, cette saisie illustre aussi l’ampleur du problème. La dépendance des cartels mexicains à des précurseurs importés de Chine souligne l’existence de chaînes logistiques mondiales que la répression seule peine à endiguer. Derrière les chiffres spectaculaires, la guerre contre la drogue reste une course permanente entre trafiquants toujours plus inventifs et autorités contraintes de renforcer sans cesse leurs moyens.
A noter qu’en France, cette lutte sans pitié contre les trafiquants de drogue (qui torturent, violent, massacrent ceux qui s’opposent à eux) provoque la colère de l’essayiste et journaliste Mathieu Slama.
Nouvelle ligne rouge franchie par Trump qui fait exécuter des narcotraficants dans un bateau en dehors de tout procès et de toute enquête. L’État de droit s’effondre littéralement sous nos yeux. https://t.co/wlwpR4qo5I
— Mathieu Slama (@mathieuslama) September 3, 2025
Crédit photo : DR (photo d’illustration prise sur un mur d’irlande du Nord)
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