La République tchèque continue de bousculer les clichés européens. Alors qu’elle est le seul pays de l’Union à avoir inscrit dans sa Constitution le droit à l’autodéfense armée, elle conserve depuis plusieurs années un taux d’homicides par armes à feu plus bas que celui de la France. Les derniers ajustements législatifs de 2025, adoptés après la fusillade de Prague, renforcent encore les filtres médicaux et administratifs, sans remettre en cause le caractère libéral du système. Un contraste frappant avec la situation française, où la loi demeure parmi les plus restrictives du continent, sans pour autant produire de meilleurs résultats.
Des chiffres parlants malgré des données incomplètes
Les statistiques disponibles montrent que la Tchéquie reste l’un des pays les plus sûrs d’Europe en matière d’armes à feu. Selon les données compilées par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), le pays enregistrait 0,076 homicide par arme à feu pour 100 000 habitants en 2021 (soit environ huit décès), et 0,095 en 2022 (environ dix décès). Les données spécifiques pour 2023 à 2025 ne sont pas encore disponibles, mais les indicateurs de criminalité globale restent stables et très bas.
En comparaison, la France, qui dispose d’un arsenal législatif beaucoup plus contraignant, se situait autour de 0,10 homicide par arme à feu pour 100 000 habitants sur les séries les plus récentes, avec environ 60 à 70 homicides de ce type par an. Le nombre total d’homicides toutes causes confondues a même légèrement augmenté, passant de 950 en 2021 à plus de 1 000 en 2023.
Autrement dit, le pays le plus libéral en matière de port d’armes enregistre paradoxalement un taux d’homicides par armes à feu inférieur à celui d’un pays réputé pour sa sévérité.
La République Tchèque durcit les filtres en 2025
Après la tragédie de Prague en décembre 2023 – la pire fusillade de son histoire – le gouvernement tchèque n’a pas choisi de restreindre le droit des citoyens à posséder une arme. Il a préféré renforcer les contrôles préventifs.
En juin 2025, le président Petr Pavel a signé une loi imposant aux médecins de consulter le registre central des armeslorsqu’ils suspectent qu’un patient détenteur d’une licence est inapte psychologiquement ou physiquement. Les praticiens doivent signaler ces cas aux autorités, qui peuvent procéder à une saisie préventive des armes. Les examens médicaux obligatoires, auparavant espacés de dix ans, devront désormais être renouvelés tous les cinq ans. La police est également autorisée à exiger un contrôle médical immédiat en cas de doute.
À cela s’ajoute une amélioration de la traçabilité : toutes les armes et munitions sont désormais équipées de QR codes et de codes-barres, et les armuriers ainsi que les stands de tir doivent signaler aux autorités tout comportement suspect. La digitalisation complète du registre est prévue pour 2026, mais les premières obligations sont entrées en vigueur dès 2025.
Le message est clair : la Tchéquie maintient son modèle libéral, mais elle renforce les garde-fous.
La France, de son côté, reste immobile
À Paris, le contraste est saisissant. En 2025, aucune réforme majeure n’a été adoptée concernant les armes civiles. Les seules évolutions récentes concernent un décret de juin 2024, qui encadre plus strictement les armes à blanc et les armes d’alarme, en prolongement des mesures déjà en place depuis 2022. Le système français reste donc figé dans un cadre « may-issue » : seules la chasse et le tir sportif sont considérés comme de « bonnes raisons » pour posséder une arme, et le port pour autodéfense n’est pas reconnu.
Malgré cette sévérité, les homicides par armes à feu ne disparaissent pas. Ils demeurent à un niveau légèrement supérieur à celui observé en République tchèque, pays pourtant bien plus ouvert à la possession citoyenne.
L’exemple tchèque interroge les certitudes. Avec plus d’un million d’armes légales en circulation, dont une large part détenues pour l’autodéfense, le pays prouve qu’un cadre libéral n’entraîne pas mécaniquement plus de violence. Au contraire, le triptyque licence stricte, contrôle médical, suivi administratif semble efficace pour garantir que les détenteurs d’armes restent fiables.
En France, la rigidité du système ne s’accompagne pas de meilleurs résultats. Les violences liées au crime organisé, en particulier dans certaines métropoles, pèsent lourdement sur les statistiques, malgré la restriction quasi absolue du port d’armes pour les citoyens.
En 2025, la République tchèque offre donc un contre-exemple intéressant : elle combine liberté encadrée et sécurité effective, là où d’autres pays, dont la France, s’arc-boutent sur des interdictions sans constater de bénéfices clairs.
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Une réponse à “Armes à feu : la République Tchèque plus sûre que la France ? Ce que disent les chiffres — et la loi”
la population en Tchéquie est plus homogène, que celle de France.
Plus d’immigrés en France.