Selon une enquête Ipsos bva–CESI pour La Tribune Dimanche, publiée le 6 septembre, près d’un Français sur deux (46 %) se déclare favorable aux mobilisations prévues ce mercredi 10 septembre. Derrière ce chiffre global se cachent toutefois de profondes lignes de fracture politiques, générationnelles et sociales.
Un soutien marqué à gauche et chez les jeunes
Sans surprise, la mobilisation bénéficie d’un large appui parmi les sympathisants de gauche : 73 % des proches de La France Insoumise, 67 % des Écologistes et 61 % des électeurs socialistes disent soutenir l’initiative. Du côté du Rassemblement National, une majorité relative de 58 % se montre également favorable, signe d’une colère transpartisane, même si les sympathisants de la majorité présidentielle et des Républicains y sont très largement hostiles.
L’âge joue un rôle déterminant : une courte majorité des moins de 35 ans (51 %) et des 35-59 ans (53 %) approuvent le mouvement, contre seulement 35 % chez les 60 ans et plus. Le fossé est également visible selon les catégories sociales : les professions intermédiaires (56 %), les employés (57 %) et les ouvriers (50 %) apportent un soutien majoritaire, alors que les cadres (40 %) et surtout les retraités (32 %) sont plus réservés
Un avenir incertain
Les Français sont partagés sur la portée du mouvement : 53 % pensent qu’il sera peu suivi, tandis que 47 % estiment au contraire qu’il pourrait s’installer dans la durée, à la manière des Gilets jaunes. Les sympathisants de gauche y voient majoritairement un mouvement important et durable, quand ceux de la majorité et de la droite prédisent son essoufflement rapide. Les proches du RN se montrent divisés, moitié penchent pour la pérennité, moitié pour l’échec
Pouvoir d’achat et rejet des dirigeants au cœur des colères
Interrogés sur les causes de la mobilisation, les sondés citent en premier lieu la baisse du pouvoir d’achat (51 %), suivie par le plan de réduction du déficit présenté par François Bayrou (47 %), puis par l’hostilité vis-à-vis d’Emmanuel Macron et du même François Bayrou (43 %). S’ajoutent des motifs plus structurels : éloignement croissant entre élites et peuple (40 %), poids des impôts (35 %), recul des services publics de proximité (20 %)
Dans ce climat de défiance, aucun dirigeant politique ne parvient à incarner une solution crédible. Les deux figures du Rassemblement National, Jordan Bardella (40 %) et Marine Le Pen (37 %), sont néanmoins les seules à recueillir un socle significatif d’opinions favorables. À l’inverse, Emmanuel Macron (14 %) et François Bayrou (10 %) ferment la marche, perçus comme incapables d’apporter des réponses à la colère sociale
Cette photographie de l’opinion souligne une France profondément divisée : les jeunes contre les plus âgés, les salariés contre les retraités, la gauche et une partie du RN contre la majorité présidentielle. Si la mobilisation du 10 septembre bénéficie d’un soutien relatif, son avenir dépendra de sa capacité à dépasser ces fractures et à fédérer durablement au-delà des colères conjoncturelles.
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