Selon le dernier baromètre politique Ipsos-bva-CESI pour La Tribune Dimanche, Emmanuel Macron enregistre en septembre 2025 sa pire cote de popularité depuis son arrivée à l’Élysée : seulement 17 % d’opinions favorables (–7 points par rapport à juillet), contre 79 % d’opinions défavorables
. C’est un effondrement qui confirme l’isolement croissant d’un président usé, incapable de retrouver une base de soutien solide. Même parmi ses électeurs centristes, le décrochage est net (–18 points).
Ce désaveu survient après une séquence politique marquée par le départ de François Bayrou de Matignon et la nomination de Sébastien Lecornu comme Premier ministre, dans un climat social tendu par les manifestations du 10 septembre.
Lecornu : un Premier ministre inconnu et fragilisé
Arrivé à Matignon dans un contexte de crise, Sébastien Lecornu souffre d’une notoriété insuffisante : 44 % des Français déclarent ne pas assez le connaître pour juger son action. Parmi ceux qui se prononcent, seuls 16 % ont une opinion favorable, contre 40 % de défavorables
Signe de défiance, seuls 20 % des sondés croient qu’il parviendra à trouver un compromis avec l’opposition pour faire adopter un budget. Autrement dit, l’exécutif apparaît affaibli et menacé de blocage institutionnel à l’Assemblée nationale.
Le pouvoir d’achat, obsession numéro un des Français
Au-delà des jeux politiciens, l’opinion exprime ses angoisses. Le pouvoir d’achat est de loin la première préoccupation, cité par 51 % des répondants (+9 points en deux mois). Viennent ensuite l’avenir du système social (41 %), puis la dette et les déficits (33 %). L’immigration (30 %) et la délinquance (30 %) complètent le top 5
Ce signal illustre une société fragilisée par l’inflation, la pression fiscale et la désindustrialisation, dans un contexte de défiance généralisée à l’égard des élites politiques.
2027 : Bardella et Le Pen favoris des Français
Alors que le quinquennat Macron s’enlise, la question de 2027 se profile. Les personnalités qui susciteraient le plus de satisfaction en cas de victoire présidentielle sont Jordan Bardella (35 %) et Marine Le Pen (32 %), largement devant leurs concurrents. Derrière eux, Bruno Retailleau (27 %) devance légèrement Édouard Philippe (25 %), tandis que Gérald Darmanin et Gabriel Attal plafonnent à 24 %.
À gauche, seul Raphaël Glucksmann émerge timidement avec 18 %. Le reste des figures socialistes, écologistes ou insoumises stagne dans les profondeurs du baromètre.
Ce baromètre confirme la déconnexion croissante entre l’exécutif et le pays réel. Alors que la colère gronde dans les campagnes et les classes moyennes frappées par la hausse des prix, l’Élysée s’enferme dans une impopularité record. Jamais Emmanuel Macron n’avait été aussi rejeté depuis 2017.
Dans ce climat, la perspective d’un passage de témoin en 2027 semble déjà tranchée : le Rassemblement National apparaît plus que jamais en position de force, capitalisant sur la défiance envers un pouvoir central à bout de souffle.