À l’occasion des Journées européennes du patrimoine, la Fondation du patrimoine a lancé un Observatoire du patrimoine non protégé. Pour la première fois, une estimation nationale chiffre l’ampleur du phénomène : 67 400 édifices en France seraient aujourd’hui en état critique.
Un premier état des lieux alarmant
Selon les données croisées par la Fondation et plusieurs bases nationales (Inventaire général du patrimoine culturel, Observatoire du patrimoine religieux, OpenStreetMap), près de 296 000 monuments ne bénéficieraient d’aucune protection juridique. Parmi eux, plus d’un cinquième se trouvent dans un état qualifié de « critique », c’est-à-dire en mauvais état ou en péril.
Ces chiffres restent prudents et seront actualisés chaque année afin de mesurer l’évolution de ce patrimoine de proximité, de mieux cibler les politiques publiques et de suivre l’efficacité des actions de sauvegarde.
Un patrimoine du quotidien oublié
Églises rurales, moulins, lavoirs, maisons de caractère, ponts, kiosques, phares ou encore petits théâtres : ces édifices, souvent situés en zones rurales, constituent un tissu patrimonial aussi riche que fragile. Ils participent à l’identité des territoires, renforcent le lien social et représentent un potentiel de développement économique local, notamment via le tourisme culturel.
Pourtant, à la différence des monuments classés ou inscrits, ils ne font l’objet d’aucun suivi officiel de la part du ministère de la Culture. Faute de moyens ou de reconnaissance, beaucoup tombent peu à peu dans l’oubli.
L’Observatoire du patrimoine non protégé veut combler ce vide. Conçu comme une base collaborative, il fournira des indicateurs régulièrement actualisés, accessibles aux acteurs locaux comme au grand public. L’objectif affiché est clair : savoir, alerter et mobiliser.
« Le patrimoine non protégé dispose désormais d’un outil de référence orienté vers l’action et la mobilisation. Avec cet Observatoire, nous fédérons les énergies pour mettre en valeur ce patrimoine et sauver celui qui est en péril », souligne Guillaume Poitrinal, président de la Fondation du patrimoine.
La Fondation du patrimoine, 30 ans d’action
Créée en 1996 et reconnue d’utilité publique l’année suivante, la Fondation du patrimoine est aujourd’hui le premier acteur privé de la sauvegarde patrimoniale en France. Ses 21 délégations régionales et ses 1 200 délégués bénévolesaccompagnent chaque année des milliers de projets.
En 2024, l’organisme a soutenu plus de 1 000 collectes de dons, mobilisant 27 millions d’euros grâce au mécénat populaire. Au total, 88 % des projets accompagnés concernaient des monuments non protégés, preuve de l’ampleur du défi. Depuis sa création, la Fondation a contribué à la restauration de 44 000 sites publics et privés : églises, fontaines, demeures, manufactures, véhicules anciens ou parcs.
Cette initiative intervient dans un contexte où le patrimoine local est de plus en plus perçu comme un levier de revitalisation des territoires. La sauvegarde des églises de village, par exemple, a bénéficié de près de 23,5 millions d’euros en 2024. Au-delà de l’aspect culturel, chaque chantier favorise l’emploi local, la transmission des savoir-faire et l’attractivité touristique.
Avec cet Observatoire, la Fondation du patrimoine espère donner de la visibilité à des milliers d’édifices oubliés et rappeler que le patrimoine de proximité n’est pas une relique secondaire, mais un héritage collectif menacé.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT. Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine..