Le nouveau long-métrage de Pierre Schoeller, Rembrandt, sort en salles ce 24 septembre. Porté par Camille Cottin et Romain Duris, le film met en scène une ingénieure nucléaire en pleine crise de conscience après une révélation devant les toiles du maître hollandais. Un drame qui plonge dans les zones d’ombre de l’atome civil et qui suscite déjà un débat bien réel.
Un thriller au cœur du nucléaire
L’histoire suit Claire, physicienne accomplie et épouse comblée, dont la vie bascule lorsqu’une visite à la National Gallery de Londres réveille en elle une interrogation existentielle. Progressivement, sa certitude dans l’énergie nucléaire s’effondre. Elle se heurte à l’incompréhension de son entourage, à l’inertie de ses collègues et finit par sombrer dans l’isolement.
Schoeller, déjà remarqué avec L’Exercice de l’État ou Un peuple et son roi, s’attaque cette fois au nucléaire.
Mais si l’intention artistique est saluée, le scénario inquiète les acteurs du nucléaire. L’association Les Voix du Nucléaire redoute que la frontière entre fiction et réalité ne soit floutée. « L’œuvre amalgame catastrophes climatiques et nucléaires, alors que l’atome est précisément l’une des rares énergies capables de réduire nos émissions », rappelle-t-elle.
Plusieurs points du film sont jugés trompeurs :
- l’idée d’une industrie enfermée dans une culture du secret, quand l’Autorité de Sûreté Nucléaire publie chaque incident ;
- la mise en scène d’accidents climatiques « impossibles », tel le gel de la Manche bloquant le refroidissement des centrales ;
- ou encore l’évocation d’un accident « pire que Fukushima », scénario que les ingénieurs estiment physiquement infondé.
Pour les promoteurs de l’atome civil, il ne s’agit pas de nier la liberté des artistes mais d’alerter sur la confusion que peut créer une fiction très documentée, mentionnant EDF, les EPR et même des climatologues jouant leur propre rôle.
« Face aux défis climatiques, l’accès à une information scientifique fiable est un enjeu démocratique », souligne Myrto Tripathi, présidente des Voix du Nucléaire. L’association annonce la publication, le jour même de la sortie du film, d’un décryptage complet des points techniques évoqués.
La sortie de Rembrandt survient dans un contexte où le nucléaire est au centre des débats énergétiques : relance des EPR, dépendance aux énergies fossiles, choix stratégiques de l’Europe face à l’évolution du climat. Qu’on y voie une œuvre engagée ou un épisode de propagande de plus, financé en partie sur fonds publics, le film de Schoeller aura au moins réussi son pari : placer le nucléaire au cœur d’une discussion qui dépasse le cadre du cinéma.
Illustration : DR
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4 réponses à “Rembrandt, nucléaire et cinéma : entre fiction militante et désinformation, un bref rappel des faits”
Encore un film Français qui a été produit grace aux aides publiques et qui fera un score minable au box office.
Ce film a peut être été financé en partie avec une aide publique, mais faut il y ajouter le lobby de l’éolien et du panneau solaire ? dans ce monde où l’argent règne en maître , il ne faudrait pas s’en étonner.
J’ai vu les critiques sur Allociné qui est plutôt réputé pour adouber ce genre de film, ce n’est pas très enthousiaste.
Bonjour,
Nous avons besoin urgemment d’une histoire de la propagande filmique. Récemment, j’ai regardé « le roi et moi » de 1956. Un vrai plaidoyer en forme de métaphore pour l’intervention us au vietnam afin d’y déloger les Français, et avec le résultat que nous connaissons. Vraiment, il y a pleins de spécialistes de cinéma de nos jours. Et aucun pour faire un travail sérieux sur un sujet aussi central ??? Il faut dire qu’il faudrait une sérieuse culture politique et que je doute que nos amateurs de films la possèdent…
Cdt.
M.D