Bretagne : l’agroalimentaire de plus en plus dépendant de la main-d’œuvre immigrée. Un système à bout de souffle ?

En Bretagne administrative, le visage du marché du travail évolue rapidement. Selon une récente étude de l’Insee, 68 500 immigrés occupaient un emploi en 2022, soit 5 % des postes dans la région. Si leur présence concerne de nombreux secteurs, elle est particulièrement marquée dans l’agroalimentaire, l’hôtellerie-restauration, le bâtiment et les services aux entreprises.

L’agroalimentaire, moteur de l’appel à la main-d’œuvre étrangère

L’industrie agroalimentaire, secteur clé de l’économie bretonne, recourt de plus en plus à des travailleurs immigrés. En 2012, 3,2 % des salariés du secteur étaient immigrés ; en 2022, ils représentent 7,5 %. Une progression de plus de 4 points, bien supérieure à la moyenne régionale (+2 points).vEn dix ans, 5 550 immigrés supplémentaires ont ainsi rejoint les chaînes de production des abattoirs, conserveries et usines de transformation.

Cette évolution n’a rien d’anecdotique : elle illustre le rôle croissant de la main-d’œuvre étrangère dans des métiers réputés pénibles et peu attractifs pour les jeunes Bretons, faute d’un salaire décent, et de conditions de travail optimales. Si la gauche argue sans arrêt de la fameuse phrase « Ils font les travaux que les Français ne veulent pas faire » (ce qui dans les faits n’est même pas vrai, une large majorité des postes pénibles étant occupés par des autochtones), pas un mot en revanche sur la concurrence déloyale et les salaires maintenus bas, du fait d’une main d’oeuvre qui accepte des conditions de travail indécentes ici, mais optimales par rapport aux pays d’origine.

La moitié des immigrés travaillent autour de Rennes ou dans des bassins tournés vers l’agriculture et l’agroalimentaire : Lamballe, Carhaix, Pontivy. Dans ces territoires, jusqu’à 6 % de l’emploi est désormais assuré par des immigrés. Leur origine varie selon les zones : Européens de l’Est (Roumains, Portugais) et Africains hors Maghreb dominent dans les campagnes ; Africains et Asiatiques sont plus présents dans les grandes villes, notamment à Rennes.

Des métiers précaires et sous-qualifiés

L’étude souligne que les immigrés occupent en Bretagne principalement des métiers peu qualifiés. Un sur trois est cantonné à ces postes, contre un sur cinq parmi les non-immigrés.

Dans l’agroalimentaire, près d’un ouvrier peu qualifié sur cinq est désormais immigré. Le constat est identique pour le bâtiment ou le nettoyage. Même lorsqu’ils possèdent des diplômes élevés, les immigrés accèdent beaucoup moins à des emplois qualifiés : plus de 13 % des titulaires d’un bac+3 ou plus sont employés comme ouvriers ou agents d’entretien. À cette sous-qualification s’ajoutent des conditions de travail plus précaires : recours accru à l’intérim, temps partiel imposé, mobilité forcée. Les femmes immigrées sont particulièrement touchées, avec un taux de temps partiel atteignant 30 %.

Une aubaine pour les employeurs

Les chiffres de l’Insee révèlent ce que beaucoup constatent déjà sur le terrain : l’immigration est avant tout une réponse patronale à la difficulté de recruter localement. Les industriels de l’agroalimentaire, confrontés à un rejet croissant des métiers durs et pourtant mal payés, trouvent dans la main-d’œuvre étrangère une solution rapide.

Derrière le discours officiel sur le « manque de bras », la réalité est claire : l’afflux d’immigrés permet de maintenir des salaires bas et d’éviter une véritable revalorisation des conditions de travail. En tirant les rémunérations vers le bas, cette stratégie pèse sur l’ensemble des salariés, y compris locaux, et entretient une concurrence sociale défavorable aux travailleurs.

La progression rapide de la part des immigrés dans l’agroalimentaire interroge sur la pérennité de ce modèle. Les territoires bretons, déjà marqués par la concentration de l’industrie alimentaire, deviennent dépendants d’une main-d’œuvre étrangère souvent précaire et instable.

Cette évolution traduit un choix implicite : plutôt que d’améliorer l’attractivité des métiers pour la population locale, les entreprises, qui il est vrai sont asphyxiées par taxes et charges diverses, préfèrent importer de la main-d’œuvre à bas coût. À terme, cette logique pourrait fragiliser le tissu social breton et alimenter les tensions autour de l’emploi et des salaires, tout en contribuant à l’exil de plus en plus important de la jeunesse bretonne.

« L’immigration n’enrichit que les Patrons » qu’ils disaient…

Illustration : Pixabay (cc)

[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.

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4 réponses à “Bretagne : l’agroalimentaire de plus en plus dépendant de la main-d’œuvre immigrée. Un système à bout de souffle ?”

  1. Michel dit :

    N’oublions pas tous les Bretons qui ont dû émigrer.
    A Poullaouen 50% des jeunes en 1945 d’après ma mère.
    Une fois en France, on assiste à de nombreux mariages francobretons.A chaque génération le caractère breton se dilue.
    Les enfants et petits enfants ne reviennent plus en Bretagne.
    Quant à nos colons immigrés, on ne vous dit pas que leurs économies faites sur le dos de la Bretagne sont multiplées de 3 à 20 fois lors du retour dans leur pays d’origine du fait de la sous-évaluation de la monnaie locale par rapport à l’euro.
    C’est pour cela que des immigrés diplômés émigrent dans notre pays!

  2. NEVEU Raymond dit :

    Cela prouve la collusion d’un certain patronat, la fainéantise des Français et la nécessité de supprimer beaucoup d’aides pour remettre ce peuple français au boulot!

  3. Goulven dit :

    Pas du tout d’accord avec les deux premiers commentaires. En toute honnêteté, qui voulait vraiment rester en 1945 en Bretagne rurale (malgré les chapeaux ronds) ? (qui le pouvait, surtout, vu les conditions de vie ?). Pas étonnant que les gens, à l’époque s’en aillent. Et s’ils se marient à des Français, ouh là la belle affaire (« le caractère breton se dilue », non mais sans blague de tenir de tels propos). C’était quoi le caractère breton en 1945 ? Bien différent que celui des départements voisins ? (car les Bretons ne filaient pas à Marseille, soyons raccords…). Les gens souvent se mariaient à 2-3 cantons voisins car pas d’argent pour aller plus loin…
    Quant à la soi-disant fainéantise des Français, arrêtons le délire, le taux de chômage n’est pas à 15% non plus…
    Alors en attendant, messieurs les bien-pensants, allez-y, motivez vos petits-enfants pour aller travailler dans l’agroalimentaire breton pour des salaires bas de gamme, et on en rediscute sans souci. Car on est tous à regarder les prix les moins chers pour nos aliments, alors il faut bien que cela se répercute quelque part, non ?

  4. patphil dit :

    les français ne veulent pas travailler !!! disent ils, mais alors pourquoi leur donner le rsa?

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