Du 5 au 7 novembre, les côtes bretonnes connaîtront des coefficients dépassant les 100, promettant des paysages grandioses mais aussi des conditions à risque pour les promeneurs et pêcheurs à pied.
Les grandes marées font leur retour cette semaine en Bretagne. Un phénomène attendu, toujours spectaculaire, qui attire sur les grèves de nombreux pêcheurs à pied. Mais ces trois jours — du mercredi 5 au vendredi 7 novembre — s’annoncent aussi délicats sur le plan météorologique, avec du vent et une mer parfois agitée.
Des coefficients impressionnants
Mercredi, les coefficients atteindront 101 le matin et 104 le soir. Jeudi 6 novembre, le pic de la semaine, affichera 106 le matin comme en soirée, avant un léger reflux vendredi (105 le matin, 102 le soir). Samedi marquera un retour progressif à la normale, autour de 98.
Sur la Côte d’Émeraude, la mer se retirera très loin : à Dinard, il ne restera que 1,35 m d’eau mercredi à 13 h 24, puis 1,10 m jeudi à 14 h 12, avant de remonter à 1,15 m vendredi à 14 h 57. Des amplitudes spectaculaires qui permettront d’accéder à des zones habituellement immergées, mais qui exigent prudence et anticipation.
Météo agitée et vigilance sur le littoral
Selon Météo Bretagne, les conditions s’annoncent « perturbées mais douces pour la saison ». Le Finistère et le Morbihan seront placés en vigilance jaune « vagues-submersion » dès mercredi. Le vent de sud, parfois soutenu, pourrait souffler jusqu’à 60 km/h, avec des pointes à 70 km/h vendredi. Si le vent de terre limitera l’agitation sur la Manche, le littoral sud et les côtes d’Iroise connaîtront des conditions plus remuantes.
Les autorités appellent à la plus grande prudence. « Quelques minutes suffisent parfois pour être isolé ou emporté par la marée », rappelle la préfecture maritime. Les promeneurs et pêcheurs à pied sont invités à vérifier les horaires, prévenir leurs proches de leur lieu et heure de retour, éviter de partir seuls et se munir d’un téléphone étanche, d’une lampe et d’un sifflet. Les vêtements à haute visibilité sont recommandés, ainsi qu’une combinaison isotherme en cas de pêche prolongée dans l’eau froide.
La pêche à pied sous conditions
Ces grandes marées sont propices à la récolte de coquillages, crevettes, étrilles, araignées ou homards. Mais la réglementation est stricte : chaque espèce a sa taille minimale et ses quantités autorisées. Depuis cette année, la capture de homards européens (Homarus gammarus) est encadrée par une nouvelle règle : la taille minimale est désormais fixée à 9 cm entre les yeux et l’extrémité du céphalothorax, contre 8,7 cm auparavant.
Cette mesure vise à renforcer la durabilité des stocks. « L’objectif est d’éviter la capture d’individus n’ayant pas atteint leur maturité sexuelle », explique Martial Laurans, chercheur à l’Ifremer. Une précaution qui, selon les biologistes, doit permettre de préserver une biomasse plus solide et un équilibre dans la reproduction.
Les bons réflexes à garder
Avant toute sortie, il est recommandé de consulter les sites des préfectures, de l’ARS ou d’Ifremer (www.pecheapied-responsable.fr) pour connaître les zones autorisées et les éventuelles interdictions sanitaires. En cas d’envasement, mieux vaut s’allonger pour répartir le poids du corps et progresser lentement à quatre pattes pour se dégager, plutôt que de s’enfoncer davantage en cherchant à tirer sur ses jambes.
Ces grandes marées offrent, chaque année, un spectacle naturel fascinant, mais elles rappellent aussi combien la mer bretonne, belle et redoutable à la fois, impose le respect.
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Une réponse à “En Bretagne, retour des grandes marées : trois jours spectaculaires, entre pêche à pied et vigilance accrue”
Gamin je me souviens avec nostalgie de mon enfance et même prime adolescence de ces grandes marées où j’allais avec un couteau pour déguster une huître ou deux, des moules crues car elles sont meilleures crues ou praires et palourdes et le couteau ne servait pas à occire de braves gens en hurlant « Allez à la soupe! ». J’étais sous la férule toute relative d’un vieil oncle qui m’apprenais tout plein de choses comme repérer l’endroit où dans le sable se cache une palourde! Nostalgie d’un peuple que nous ne verrons plus