Alors que le monde entier se détourne toujours plus ouvertement de l’insupportable ingérence occidentale, le Parlement européen, lui, s’y vautre toujours plus. Pour preuve, il vient de condamner l’interdiction du niqab au… Kirghizistan. Tout en y déplorant le peu de droits accordés aux personnes LGBTIQ+. La propension des bureaucrates bruxellois à mettre leur nez partout tout en croyant fermement que leur avis compte pour quelque chose, même à 5 000 km de là, est sidérante.
Schizophrénie ou bêtise, difficile de trancher. Car critiquer le fait d’interdire le voile intégral est pour le moins surprenant puisque porter une tenue destinée à dissimuler son visage dans l’espace public est aussi interdit en France et dans tous les pays de l’Union. De plus, les progressistes ne devraient-ils pas se réjouir d’une manœuvre visant à endiguer l’invisibilisation de la femme dans l’espace public ?
Ce « RAPPORT contenant une proposition de résolution non législative sur le projet de décision du Conseil relative à la conclusion de l’accord de partenariat et de coopération renforcé entre l’Union européenne et ses États membres, d’une part, et la République kirghize, d’autre part » – tel est son titre – entend fournir « un cadre moderne et ambitieux pour renforcer le dialogue et la coopération dans des domaines clés tels que le commerce, l’investissement, le développement durable, l’éducation, la recherche ou encore l’Etat de droit et les droits de l’homme. » Une bonne façon de s’immiscer dans les affaires internes d’une nation souveraine, comme l’illustre l’immanquable chapitre Droits de l’homme, démocratie et état de droit.
Après le blabla droit-de-l’hommiste de rigueur, au point 30 le Parlement « s’inquiète » de l’instauration d’ « amendes pour le port de certains vêtements religieux, tels que le niqab, dans les institutions de l’État et les lieux publics« . Ne pas pouvoir porter le niqab sur la place publique, mais quelle horreur ! Et puis tant pis si le Kirghizistan est le seul pays d’Asie centrale qui autorise les hijabs (le voile islamique qui laisse apparaître le visage) dans les écoles et les bureaux, preuve que cette loi, passée en janvier 2025, vise à freiner l’avancée d’un l’islam fondamentaliste venu de l’étranger, qui s’implante toujours plus dans la région.
Pays laïc islamisé tardivement, héritier de traditions nomades profondément enracinées dans la population, le Kirghizistan se sent menacé par la poussée du salafisme moyen-oriental. Les rapporteurs peuvent-ils ignorer cela ? Peuvent-ils « s’inquiéter » qu’un gouvernement entende contenir un prosélytisme piloté de l’extérieur, ce qu’eux, ne parviennent pas à faire ?
Peuvent-ils méconnaître que rien n’est plus insupportable aux Asiatiques que l’ingérence occidentale ? Apparemment oui, et cela est visible, entre autres, au point 46 où le Parlement « demande instamment aux autorités kirghizes d’abroger la loi sur les « fausses informations » et la loi interdisant la « propagande LGBT » « . Entre-autres, car les formules « invite instamment » et « prie instamment » sont présentes plus de 17 fois dans le texte…
On imagine aisément les Kirghizes dans les rues de Bichkek ou dans les yourtes de Jety-Oghuz touchés par l' »inquiétude » d’une Union européenne qui ne peut pas s’empêcher de faire la morale aux autres et de vouloir les conformer à son propre modèle. Même quand elle n’en a plus les moyens. Et que le modèle est clairement dysfonctionnant.
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Audrey D’Aguanno
Illustrations : DR
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