Refus d’obtempérer à Guérande : une victime innocente, des policiers désarmés

Mardi 30 septembre 2025, Guérande a été le théâtre d’un drame qui illustre tristement une dérive devenue banale. Un homme de 43 ans, simple scootériste, a perdu la vie après avoir été percuté par une motocross dont le conducteur refusait d’obtempérer à un contrôle de la police municipale.

Une course folle qui vire au drame

Tout commence en fin d’après-midi, sur la route de La Turballe. Deux agents de la police municipale, qui n’ont pas d’armes à feu, veulent contrôler deux pilotes de moto-cross dont la conduite jugée dangereuse faisait courir un risque manifeste aux usagers. Mais les individus choisissent la fuite. Séparés, les deux motocross empruntent des directions différentes. L’une d’elles, poursuivie par les policiers, fonce sur le boulevard du 19-Mars-1962 et percute de plein fouet un scooter. Le conducteur de ce dernier décède sur le coup.

Le motard fuyard, âgé de 26 ans, est grièvement blessé et hospitalisé à Saint-Nazaire. Un policier municipal a lui aussi été légèrement touché.

La Ville de Guérande s’est empressée de préciser qu’il ne s’agissait pas d’une « course-poursuite », mais d’une tentative de contrôle. Une précaution lexicale révélatrice : depuis l’affaire Nahel, en juin 2023, chaque intervention policière donnant lieu à un drame est scrutée, retournée, instrumentalisée par une extrême gauche prompte à transformer les délinquants en victimes et à reléguer les vraies victimes au rang d’oubliées.

Les policiers, de leur côté, hésitent de plus en plus à agir fermement. Les campagnes politiques et médiatiques menées contre eux les placent sous pression permanente, au risque d’entraver leur mission première : protéger la population. Or ce sont bien des refus d’obtempérer qui, encore une fois, ont coûté la vie à un innocent.

Une explosion des refus d’obtempérer

Ce drame de Guérande s’inscrit dans une tendance inquiétante. En 2024, les forces de sécurité intérieure ont recensé près de 25 000 délits de refus d’obtempérer routiers en France. Une moyenne de 70 par jour. Derrière ces chiffres, autant de comportements à haut risque, où les chauffards n’hésitent pas à mettre en danger la vie des autres pour échapper à un simple contrôle. À Guérande, c’est un citoyen ordinaire qui a payé de sa vie l’irresponsabilité d’un fuyard et l’incapacité des autorités à assurer la sécurité des citoyens.

La municipalité a exprimé sa « profonde tristesse » et propose un soutien psychologique à ses agents. Mais qui rendra justice à la victime ? Le contraste est saisissant : dans un pays où les médias et les partis de gauche s’émeuvent du sort des délinquants, la douleur des familles frappées par ces drames passe souvent au second plan. À force de déresponsabiliser les auteurs, la société française fabrique de nouvelles victimes.

Illustration : DR
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