L’or flambe : les banques centrales du monde entier renforcent leurs réserves face à l’incertitude

Le 7 octobre 2025, le cours de l’or a atteint un niveau inédit : 3 977 dollars l’once, un record absolu. Cette envolée spectaculaire du métal jaune confirme son statut de valeur refuge dans un monde secoué par les tensions géopolitiques, l’inflation persistante et le ralentissement économique mondial.

Derrière cette ruée, un acteur se distingue : les banques centrales, qui multiplient les achats d’or afin de sécuriser leurs réserves face à la volatilité du dollar et aux politiques monétaires incertaines des grandes puissances.

Une ruée mondiale vers le métal jaune

Selon le World Gold Council, 95 % des banques centrales prévoient d’augmenter leurs réserves en or dans les mois à venir. L’Inde a ainsi rapatrié 100 tonnes d’or stockées au Royaume-Uni, un symbole de souveraineté financière à l’heure où beaucoup de nations veulent reprendre le contrôle physique de leurs réserves.

Les États-Unis, eux, conservent leur première place mondiale avec 8 133 tonnes d’or, représentant près de 78 % de leurs réserves totales. Le métal précieux détenu par la Réserve fédérale dépasse désormais les 800 milliards de dollars de valeur marchande, une première historique.

Les plus gros acheteurs de 2025 : Pologne, Azerbaïdjan et Chine

En Europe, la Pologne mène la danse avec 67 tonnes achetées depuis janvier. Varsovie continue de renforcer sa position pour se protéger des conséquences économiques de la guerre en Ukraine. Ses réserves atteignent désormais 515 tonnes, soit 21 % de ses avoirs totaux.

L’Azerbaïdjan suit avec 34,5 tonnes, via son fonds souverain pétrolier (SOFAZ), tandis que la Chine poursuit son accumulation progressive (+22,7 tonnes), portant ses stocks à plus de 2 300 tonnes, le sixième total mondial.

Derrière ces grands acteurs, plusieurs pays — du Kazakhstan à la République tchèque, en passant par l’Inde et le Qatar — ont également renforcé leurs coffres, voyant dans l’or un rempart face à l’instabilité financière.

Les vendeurs : l’Ouzbékistan et Singapour prennent leurs bénéfices

À l’inverse, certains États ont choisi de vendre pour profiter des cours record. L’Ouzbékistan a cédé près de 17 tonnes, une manière d’assurer sa liquidité face aux tensions économiques. Singapour a également réduit ses stocks (-15,8 tonnes), après plusieurs années d’accumulation.

La Russie, longtemps parmi les plus gros acheteurs, a légèrement allégé ses réserves (-6 tonnes), tout comme l’Allemagne (-1,3 tonne), qui poursuit sa politique de cessions régulières entamée il y a plus de vingt ans.

Un métal refuge face à un monde incertain

Cette nouvelle fièvre de l’or est alimentée par la baisse du dollar, les tensions commerciales relancées sous Donald Trump, et la crainte de nouvelles crises financières. L’indice DXY, qui mesure la force du billet vert, est tombé fin septembre sous le seuil de 103 points, au plus bas depuis juin.

Les investisseurs, eux, se ruent sur les fonds indexés sur l’or : le SPDR Gold Shares ETF affiche une performance de +45 % depuis janvier, un chiffre inédit depuis 2011. Les banques d’investissement, comme Deutsche Bank et Citigroup, ont dû revoir leurs prévisions à la hausse : le seuil symbolique des 4 000 dollars l’once pourrait être franchi d’ici la fin de l’année.

Derrière les chiffres, la géopolitique n’est jamais loin. Alors que le Canada et la Norvège ne détiennent plus un gramme d’or dans leurs réserves officielles, d’autres puissances misent sur le retour au métal jaune comme gage de stabilité.

La France, avec ses 2 437 tonnes, reste au quatrième rang mondial, juste derrière l’Italie. L’Allemagne et les États-Unis dominent toujours, mais la progression de pays comme la Chine, la Turquie ou la Pologne traduit un glissement du centre de gravité financier mondial vers l’Eurasie.

Plus qu’un simple actif financier, l’or redevient un outil de puissance politique. Dans un monde où les monnaies sont fragilisées par la dette, l’inflation et la perte de confiance, il symbolise la souveraineté retrouvée.

Comme l’indiquait déjà Charles de Gaulle en 1965, « l’or ne change pas de nature : il peut être transformé, mais il ne peut pas être créé. » Soixante ans plus tard, cette phrase résonne plus que jamais : dans le tumulte géopolitique et monétaire actuel, le métal jaune est redevenu le cœur battant du système mondial.

Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.

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2 réponses à “L’or flambe : les banques centrales du monde entier renforcent leurs réserves face à l’incertitude”

  1. Jean Goychman dit :

    8133 tonnes représentent environ, au cours actuel, 1000 milliards de dollars

  2. Pschitt dit :

    Il y a une coquille dans votre chiffrage. La valeur marchande des 8.133 tonnes d’or du US Treasury est évidemment très éloignée de 1 milliard de dollars. Elle serait plutôt de l’ordre de 800 milliards.

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