Ils étaient là, ce dimanche, une semaine après les premières apparitions, il y a 600 ans, du saint et de celle qui devait devenir une sainte, tous deux patrons de la France : Saint Michel et Sainte Jeanne d’Arc. Les parachutistes du Finistère étaient bien là à Melgven, fiers de se souvenir, fiers de prier, fiers de chanter, fiers même, pour certains, de pleurer, avant que le laïcisme républicain actuel n’ait l’incongrue idée de supprimer la référence religieuse à la protection de l’archange Saint Michel, sous laquelle ils sont placés depuis la création de notre premier ordre militaire en 1469 par Louis XI.
Cet ordre est en effet né à la fin de la guerre de Cent Ans, donc des victoires acquises par la foi que Jeanne d’Arc avait su transmettre à ceux qui la comprirent et la suivirent, après que celui qui « pèse les âmes », étant « semblable à Dieu », l’eut inspirée dès ses 13 ans par apparitions et messages à Domrémy, son village natal.
Elle-même fut bergère, comme l’étaient tous les enfants de son village, mais elle, prémonitoirement pastor, donc appelée à conduire et encadrer des hommes — ce qu’elle fera avec détermination, à 17 ans, pour bouter les Anglais hors de France. De victoire en victoire, animée par une foi inébranlable, elle mènera en 1429 à Reims le « petit roi de Bourges », le dauphin Charles VII, pour recevoir l’onction suprême et se faire sacrer roi de France, d’une France devenue une nation qui n’avait succombé ni à la peste, ni au schisme, ni aux musulmans envahissant la Jérusalem chrétienne.
Dans cette héroïque chevauchée, elle fut accompagnée dans ses combats par de courageux Bretons venus avec leurs hommes pour la soutenir, comme le connétable de Richemont, vainqueur à Beaugency, le duc d’Alençon, « le gentil duc », vainqueur à Jargeau et à Patay, les frères Guy et André de Laval, sire de Gavres et sire de Lohéac, sans oublier le très controversé Gilles de Rais, avant qu’il ne se maudisse et soit maudit !
Tous ces hommes arboraient le Kroaz Du, étendard à croix noire sur fond blanc, héritage du don fait par le pape Grégoire VIII lors de la troisième croisade, et que l’on remarque souvent aujourd’hui dans les manifestations identitaires et patriotes.
Plus près de nous, les parachutistes — ces hommes venus du ciel — s’en remettent, eux, dans leurs missions, à la protection de Saint Michel, qu’ils célèbrent avec vénération chaque année, et particulièrement, comme en cette année jubilaire, à Domrémy, à l’occasion du grand pèlerinage célébrant le 600e anniversaire des apparitions de l’archange à Sainte Jeanne d’Arc. Plus de 2 000 personnes, ainsi que de nombreux évêques, y étaient présents pour solliciter l’intercession du saint patron.
Comment enfin, ici, ne pas évoquer le Mont-Saint-Michel, jamais foulé par nos ennemis, construction entre ciel et terre, matériellement et religieusement, symbole de l’élan nécessaire pour dominer nos épreuves terrestres ?
Les larmes ne viennent-elles pas autant du passé que du présent ?
Claudine Dupont Tingaud
`Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine