Réunis à Rennes les 15 et 16 octobre, les 83 élus du Conseil régional de Bretagne ont mis la décentralisation au centre de leurs travaux. La majorité de gauche du président socialiste Loïg Chesnais-Girard a réaffirmé sa volonté de « réunifier la Bretagne » et de demander, à terme, le droit d’organiser un référendum sur une région à cinq départements, incluant la Loire-Atlantique.
« Aujourd’hui les frontières administratives ne sont pas adaptées. Il appartient au peuple de Bretagne de dire ce qu’il souhaite. Il faut nous donner les moyens de faire une consultation référendaire » sur une région à cinq départements, a déclaré Michaël Quernez, vice-président du Conseil régional cité par Ouest-France.
Le président Loïg Chesnais-Girard a également avancé l’idée d’une « convention citoyenne de personnes tirées au sort » pour nourrir le débat.
Une Bretagne sans Nantes, « une Bretagne affaiblie »
Dans l’hémicycle, plusieurs élus ont insisté sur la dimension historique et identitaire du dossier. Virginie d’Orsanne, pour le Rassemblement national, a lancé : « Le texte du gouvernement, on n’en sait rien… La décentralisation telle qu’elle existe aujourd’hui ne fonctionne plus, devenue un monstre bureaucratique et coûte un pognon de dingue. Voilà la faillite de la décentralisation. Mais c’est votre bilan ! » avant d’ajouter : « Ce sont vos amis qui ont refusé le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne. Le redécoupage des Régions a abouti à une Bretagne tronquée. Une Bretagne sans Nantes, c’est une Bretagne affaiblie. »
L’idée d’une « Bretagne à cinq » s’appuie aussi sur des données objectives. Une étude indépendante réalisée en janvier 2024 par le cabinet PwC (financée par le Conseil régional de Bretagne et le Conseil départemental de Loire-Atlantique) chiffrait les effets d’une possible réunification. Avec la Loire-Atlantique, « la Bretagne verrait sa population augmenter de 40 %, sa superficie de 25 %, son PIB de moitié et son nombre d’entreprises d’un quart », rapportait alors Le Télégramme en janvier 2024. L’étude relevait aussi des effets positifs pour l’autonomie énergétique, les synergies économiques et le rayonnement culturel et touristique.
Une revendication populaire qui se poursuit
Sur le terrain, le sujet reste vif. Le 29 septembre dernier, environ 500 à 600 personnes ont défilé à Nantes pour réclamer la réunification. Depuis 1941, la Loire-Atlantique a été rattachée artificiellement aux Pays de la Loire, privant la Bretagne de son poumon historique, culturel et économique.
La manifestation, organisée par la Coordination Démocratique de Bretagne, a illustré la persistance d’un combat que beaucoup jugent légitime. Plus de 80 ans après la partition imposée par le régime de Vichy, l’idée d’une Bretagne unie de Brest à Nantes bénéficie d’un soutien croissant dans les sondages.
En revendiquant le droit d’organiser un référendum, la Région propose désormais de rendre la parole aux Bretons eux-mêmes, pour que la cohérence historique, culturelle et politique régionale soit enfin rétablie.
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