Lisbonne a franchi un cap symbolique ce vendredi 17 octobre 2025. Le Parlement portugais a adopté un texte présenté par le parti national-populaire Chega visant à interdire le port du voile intégral — burqa et niqab — dans la plupart des lieux publics. Une mesure soutenue par la droite modérée, au nom de la défense de la liberté des femmes et de l’identité nationale.
Un vote historique au cœur de Lisbonne
La loi, portée par André Ventura, chef du parti Chega, interdit la dissimulation du visage « pour des raisons religieuses ou de genre » dans les espaces publics, à l’exception des lieux de culte, des avions et des ambassades.
Les contrevenants s’exposent à des amendes allant de 200 à 4 000 euros, tandis que ceux qui contraindraient une femme à se voiler risquent jusqu’à trois ans de prison.
Soutenue par la coalition de centre droit — le Parti social-démocrate (PSD), l’Initiative libérale (IL) et le CDS – Parti populaire —, la proposition a été adoptée malgré la vive opposition de la gauche radicale et du Parti communiste, qui ont dénoncé une prétendue « campagne de haine contre les femmes musulmanes ».
Mais pour André Ventura, le message est tout autre : « Nous protégeons aujourd’hui les femmes portugaises — vos filles, nos filles — pour qu’elles n’aient jamais à porter la burqa dans ce pays », a-t-il lancé à la tribune, face à une salve de protestations venues des rangs de la gauche.
« Ce n’est pas le Bangladesh : ici, on respecte les valeurs du Portugal »
Dans une ambiance électrique, la députée Madalena Cordeiro (Chega) a rappelé avec fermeté que le Portugal « n’est pas le Bangladesh où l’on fait ce que l’on veut » et qu’il était temps d’en finir avec « l’hypocrisie de ceux qui prétendent défendre les droits des femmes tout en tolérant les cultures qui les oppriment ».
Du côté du PSD, la députée Andreia Neto a défendu le texte au nom de l’égalité : « Défendre les femmes, c’est défendre leur liberté. Aucune tradition, aucune imposition ne doit effacer leur visage ni réduire leur voix. »
À gauche, en revanche, Andreia Galvão (Bloco de Esquerda) a dénoncé une « atteinte à la liberté de conscience et de religion », estimant que « la loi protège déjà la liberté de se vêtir comme on le souhaite ».
Si la mesure doit encore être ratifiée par le président Marcelo Rebelo de Sousa, elle alignerait le Portugal sur plusieurs pays européens — France, Belgique, Autriche, Pays-Bas, Danemark — ayant déjà adopté des interdictions similaires.
La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a d’ailleurs validé, dès 2014, la compatibilité de ces lois avec la Convention européenne, estimant qu’elles relevaient de la « cohésion sociale » et du « respect du vivre-ensemble ».
Ce vote s’inscrit dans un mouvement plus large : en Italie, le gouvernement de Giorgia Meloni prépare une loi contre « le séparatisme islamique », visant à encadrer les financements étrangers des mosquées, à interdire les mariages forcés et à bannir le port du voile intégral.
Un débat entre liberté et identité
Dans les faits, très peu de femmes portent la burqa au Portugal, mais la portée du texte est symbolique. Pour ses défenseurs, il s’agit d’affirmer un principe clair : nul ne peut se soustraire à la visibilité civique au nom d’un dogme religieux.
Dans l’opinion, le mouvement Chega semble avoir remporté la bataille politique : la majorité des Portugais soutient cette interdiction, perçue comme une défense du modèle occidental et de la dignité féminine.
Derrière Lisbonne, c’est toute l’Europe du Sud qui durcit le ton.
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2 réponses à “Portugal : le Parlement adopte la loi Chega interdisant le voile intégral dans l’espace public”
La remigration en pays islamique est la solution
Il faut espérer que ce n’est pas comme en France un effet d’annonce pour caler les Portugais ! surtout si ils ont un autre Retaillau qui est incapable de faire le boulot !!!