La série noire visant les lieux de culte chrétiens se poursuit. À Saint-Hilaire-du-Harcouët, dans la Manche, la paroisse est encore sous le choc après la profanation de son église. Le vendredi 17 octobre, le père Benoît Lemieux découvre une scène de désolation : la statue du Sacré-Cœur de Jésus, haute d’1,70 mètre et pesant environ 40 kilos, gît au sol, brisée en morceaux.
« C’est un acte de méchanceté pure et gratuite. On ne comprend pas, on ne comprend plus », a confié un fidèle au journal local La Manche Libre le 19 octobre. Le prêtre, « sidéré », observe qu’« il ne restait debout qu’une main avec l’index pointé vers le ciel ». « La statue du Sacré-Cœur a été entièrement détruite. J’ai d’abord parlé d’incivilités, mais c’est une profanation », précise-t-il au même journal.
Une plainte a été déposée dès le lendemain. Grâce aux caméras de vidéoprotection, un homme de 34 ans a été interpellé le samedi 18 octobre. Il a reconnu les faits, commis en état d’ivresse, et a été interné à l’hôpital psychiatrique de Pontorson, souffrant de troubles psychiatriques selon Ouest-France. Le procureur de la République de Coutances a confirmé son arrestation.
« La statue est irrécupérable tant elle est brisée. C’est de la profanation, de la destruction du bien de culte. Elle est détruite le lendemain de la fête du Sacré-Cœur alors qu’elle venait d’être restaurée et remise dans la chapelle du Sacré-Cœur de l’église. Elle est beaucoup priée. Pourquoi cette violence ? Les actes de vandalisme dans les lieux de culte sont nombreux en France, 800 à 1 000, selon le ministère de l’Intérieur. Je n’en reviens pas. On est à Saint-Hilaire-du-Harcouët, tout de même ! », a déploré le père Lemieux.
Un faux scout vole les fidèles à Beauvais
Quelques jours plus tôt, à Beauvais (Oise), une autre église a été la cible d’un acte de profanation morale. Le dimanche 12 octobre, en pleine messe à Saint-Étienne, un homme de 33 ans, déguisé en scout, a dérobé les effets personnels de plusieurs fidèles. Profitant de la présence d’un véritable groupe scout, il s’est fondu parmi eux pour détrousser le public avant de s’enfuir. Un policier en civil, témoin de la scène, l’a interpellé. Tous les objets volés ont été retrouvés et restitués à leurs propriétaires, tandis que les vrais scouts ont déposé plainte selon le quotidien Le Parisien.
Ces deux affaires, l’une touchant un symbole sacré, l’autre survenant en pleine liturgie, traduisent la banalisation des atteintes contre la foi chrétienne. Si certaines relèvent de la folie ou de l’ivresse, leur fréquence alarme les fidèles.
À mesure que ces atteintes se multiplient (statues brisées, vols, dégradations), un patrimoine spirituel millénaire s’effrite dans l’indifférence. Dans une France façonnée par le christianisme, la destruction du Sacré-Cœur de Saint-Hilaire et le vol dans l’église de Beauvais sonnent comme un signe des temps : celui d’une christianophobie désormais ordinaire, à laquelle la République tarde à opposer la moindre protection.
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