La tension est encore montée d’un cran en Irlande. Mardi soir, à Dublin, la police a procédé à plusieurs interpellations après de violents affrontements survenus devant un hôtel hébergeant des demandeurs d’asile. Ces troubles, qui ont opposé plusieurs centaines de personnes aux forces de l’ordre, font suite à la mise en examen d’un homme de 26 ans pour l’agression sexuelle présumée d’une fillette de dix ans.
Un climat explosif autour du centre d’accueil de Citywest
Le rassemblement s’est tenu devant le Citywest Hotel, situé à Saggart, dans la banlieue sud-ouest de Dublin. Cet établissement, réquisitionné par le gouvernement pour loger des demandeurs d’asile, est devenu ces derniers jours le symbole d’un mécontentement croissant dans une partie de la population irlandaise.
Selon la Garda Síochána – la police nationale –, la manifestation a rapidement dégénéré. Des groupes ont lancé briques, bouteilles, pierres et feux d’artifice contre les forces de l’ordre. Un fourgon de police a été incendié. Plusieurs participants tentaient de forcer le cordon sécurisant l’hôtel, parfois à l’aide de petits chariots ou d’outils agricoles. Une policière a été légèrement blessée au pied et un hélicoptère survolant la zone a été visé par des lasers.
Environ 300 agents, dont des unités anti-émeutes et des cavaliers, avaient été déployés. Des canons à eau ont été mobilisés, sans être utilisés.
Thousands out at the scummy ipas hotel not a centre a hotel at city west. Garda pepper spraying folks for fuck all reason. Protectors of rapists. The Irish people should now never forget #citywest #protest pic.twitter.com/pSn7Q38HwB
— Yeti (@snappyyeti) October 21, 2025
Chants of « get them out » as thousands hit the CityWest hotel in Dublin.
An illegal immigrant, who was supposed to be deported in March, sexually attacked a 10yr old girl!
pic.twitter.com/2zF4h0MQwP— Tommy Robinson 🇬🇧 (@TRobinsonNewEra) October 21, 2025
🔥 Dublin Erupts, Thousands Rage Outside Citywest Hotel, Chanting « GET THEM OUT! »
After a 10yo girl who was in Tusla care dissappears and brutally assaulted (r@ped) by a already deported predator, housed in the city west hotel nearby!
Fireworks fly, Garda vans burn, her… pic.twitter.com/AGsxxyhXZv
— KiiNGZ Bronson (@KiingzB) October 21, 2025
Une émotion nationale après l’agression d’une enfant
Les violences ont éclaté au lendemain de l’inculpation d’un demandeur d’asile roumain de 26 ans, accusé d’avoir agressé sexuellement une enfant de dix ans. Les faits se seraient produits à proximité du centre d’accueil. La fillette, placée sous la tutelle de l’État, s’était enfuie lors d’un déplacement dans le centre-ville avant d’être retrouvée et prise en charge par les services sociaux.
L’agence publique pour l’enfance (Tusla) a reconnu que l’État avait failli à son devoir de protection. Une déclaration qui a attisé la colère d’une partie de l’opinion, déjà exaspérée par la gestion gouvernementale des flux migratoires et des questions de sécurité.
Les autorités ont unanimement condamné les violences bien plus que l’agression sexuelle de l’enfant de dix ans.
Le commissaire de la Garda, Justin Kelly, a dénoncé des « actes de pur vandalisme », évoquant une « foule déterminée à s’en prendre aux policiers ».
Le Premier ministre, Micheál Martin, a parlé d’« abus ignobles » et rappelé que « rien ne saurait justifier une attaque contre les forces de l’ordre ».
Le ministre de la Justice, Jim O’Callaghan, a fustigé « l’instrumentalisation d’un crime par ceux qui cherchent à semer la discorde ».
D’autres responsables ont toutefois admis que ces événements traduisent un malaise social profond. L’opposition, mais aussi certains élus locaux, estiment que le gouvernement « sous-estime la colère des habitants face à la gestion du dossier migratoire ».
Une succession d’émeutes liées à l’immigration
Ce n’est pas la première fois que l’Irlande est confrontée à des violences de ce type. En novembre 2023, Dublin avait déjà connu une nuit d’émeutes après l’agression de trois enfants par un homme d’origine algérienne. Plus récemment, en juin 2025, des affrontements avaient éclaté à Ballymena, en Irlande du Nord, après la tentative de viol d’une adolescente imputée à deux mineurs roumains.
Depuis deux ans, le pays voit se multiplier les manifestations contre l’installation massive de migrants, souvent logés dans des hôtels ou bâtiments publics. Les slogans comme “Ireland is full” (« L’Irlande est pleine ») se répandent sur les réseaux sociaux. Les manifestants dénoncent l’explosion des coûts du logement, la saturation des services sociaux et la hausse des faits divers impliquant des étrangers.
Si le gouvernement insiste sur la nécessité de défendre le « droit d’asile », une part croissante de la population exprime désormais un ras-le-bol identitaire et sécuritaire. Dans un pays longtemps épargné par l’immigration de masse, l’arrivée rapide de milliers de demandeurs d’asile, souvent installés dans des zones rurales ou périphériques, bouleverse les équilibres sociaux et culturels.
Les images de Dublin en flammes ont choqué, mais elles révèlent aussi une fracture grandissante entre des autorités accusées d’aveuglement et une population qui estime ne plus être écoutée.
Pour de nombreux Irlandais, le drame de Saggart est moins un fait divers qu’un symptôme d’un modèle d’accueil en crise.
Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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