Depuis son retour au pouvoir fin 2023, le gouvernement de Donald Tusk multiplie les offensives contre ses opposants conservateurs et catholiques. L’affaire du père Michał Olszewski, prêtre arrêté et détenu depuis plusieurs mois (avant d’être libéré sur ordre du juge d’appel, il y a exactement un an), illustre ce que de nombreux observateurs qualifient de « dérive politique et judiciaire » dans une Pologne officiellement démocratique, mais où la répression prend des allures de règlements de comptes post-électoraux.
Le père Olszewski, prêtre et bouc émissaire
L’arrestation du père Michał Olszewski remonte au printemps 2024. Ce prêtre, connu pour son engagement auprès des familles et son rôle dans des programmes caritatifs, a été interpellé dans le cadre d’une enquête sur le « Fonds pour la Justice », géré par le précédent gouvernement conservateur (PiS).
Mais pour son avocat, Me Krzysztof Wąsowski, interrogé par l’Institut Ordo Iuris, il s’agit avant tout d’une affaire politique : « Le gouvernement a promis à ses électeurs qu’il ferait rendre des comptes à la droite. Le père Olszewski est devenu un symbole à abattre. »
Selon la défense, le prêtre aurait été maltraité pendant ses 60 premières heures de détention, privé de soins adaptés à sa maladie cœliaque et soumis à des conditions d’isolement extrêmes. Il souffrirait aujourd’hui d’une grave dépression suite à ces 7 mois passés dans une cellule d’isolement.Des fonctionnaires du ministère de la Justice, également détenues dans la même affaire, auraient subi des humiliations similaires.
Des accusations d’autant plus graves qu’elles rappellent, selon Wąsowski, « les pratiques de la Pologne communiste ».
Quand la justice devient une arme politique
L’arrestation du père Olszewski est intervenue peu après la mise à l’écart illégale du procureur général de Pologne par le ministre de la Justice Adam Bodnar, et la création d’une cellule spéciale au parquet — le « Team #2 » — chargée de réexaminer les décisions du gouvernement PiS.
Le Premier ministre Tusk lui-même aurait publiquement exigé des poursuites contre le prêtre, accusé, de manière absurde, d’avoir appartenu à une « organisation criminelle » pour avoir reçu des subventions légales de l’État. Ce précédent ouvre une brèche dangereuse : tout fonctionnaire ou membre d’une ONG ayant travaillé avec un gouvernement antérieur peut désormais être traité comme un criminel politique.
La justice sous pression directe du ministre Żurek
L’autre volet de la crise concerne la mise au pas de la magistrature.
Le nouveau ministre de la Justice, Waldemar Żurek, a adressé en septembre 2025 des lettres aux juges de la Cour suprême et du Tribunal administratif suprême, leur enjoignant de cesser d’exercer leurs fonctions s’ils avaient été nommés après 2018 — sous le gouvernement conservateur.
Il les a menacés de sanctions financières et pénales s’ils refusaient.
Ces menaces, contraires à la Constitution polonaise, ont provoqué une onde de choc dans le monde judiciaire. Le président de la République, Karol Nawrocki, a dénoncé une « tentative d’intimidation des juges » et un « terrorisme juridique » rappelant les pires heures du communisme.
La Cour administrative suprême a, de son côté, averti que l’exécution des ordres du ministre paralyserait le système judiciaire et violerait le droit fondamental des citoyens à un procès équitable.
Une offensive idéologique contre les catholiques
Parallèlement à cette offensive politique, la Pologne connaît depuis plusieurs mois une recrudescence d’actes anti-chrétiens : profanations, agressions de prêtres, destructions de croix ou d’églises, campagnes médiatiques contre les établissements catholiques.
L’Institut Ordo Iuris et l’association Fidei Defensor dénoncent une politique de laxisme face à cette vague d’agressions. « Pas une semaine ne passe sans qu’une église soit attaquée ou qu’un prêtre soit menacé », explique Jerzy Kwaśniewski, président d’Ordo Iuris.
Face à cette situation, Ordo Iuris et Fidei Defensor ont annoncé leur fusion dans un programme commun intitulé « En défense des chrétiens », visant à offrir une assistance juridique systématique aux victimes d’agressions antichrétiennes et à surveiller les autorités locales jugées complaisantes.
Cette union intervient alors que le président de Fidei Defensor, Adam Surmacz, a lui-même été emprisonné dans les mêmes conditions que le père Olszewski — isolement total, surveillance constante et interdiction de pratiquer sa foi.
La Pologne post-Tusk : le retour du contrôle politique
Les deux affaires — celle du père Olszewski et celle des juges menacés — traduisent un climat inquiétant : celui d’une Pologne où l’État de droit est instrumentalisé par un gouvernement dit “libéral-progressiste”.
Un pays où des prêtres et des militants chrétiens peuvent être assimilés à des criminels, où la justice est remodelée par décret, et où les soutiens des gouvernements précédents sont systématiquement marginalisés.
Alors que Bruxelles garde le silence, nombre d’observateurs polonais y voient une trahison du pluralisme et une tentative de neutraliser toute opposition conservatrice.
Le mot « démocrature » n’est plus réservé à l’Est : il s’applique désormais au cœur même de l’Union européenne.
Ce qui se joue aujourd’hui en Pologne dépasse ses frontières.
Car si un gouvernement élu peut, avec la bénédiction de Bruxelles, emprisonner des prêtres, faire taire des juges et museler la presse non alignée, alors c’est toute l’idée européenne de liberté qui s’effondre.
Le cas du père Olszewski, comme la persécution de Fidei Defensor, n’est pas seulement une affaire polonaise : c’est un signal d’alarme pour l’ensemble du continent.
Le silence des chancelleries occidentales, lui, en dit long.
Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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