Mont-Saint-Michel : une bergerie condamnée à disparaître à cause d’écologistes et au nom de la loi Littoral ?

Dans la baie du Mont-Saint-Michel, un éleveur de brebis se retrouve aujourd’hui au cœur d’une bataille judiciaire qui symbolise les contradictions françaises entre protection de la nature et survie des activités rurales.

Le 21 octobre 2025, la cour d’exécution du tribunal de Caen a confirmé la décision ordonnant la démolition d’une bergerie construite à Genêts, dans la Manche. Ce bâtiment en bois de 980 m², appartenant à François Cerbonney, abrite près de 350 brebis de prés-salés, élevées dans les herbus de la baie, ces prairies régulièrement recouvertes par la mer.

L’affaire dure depuis plus de quatorze ans et oppose l’éleveur à l’association écologiste Manche Nature, qui estime que la construction viole la loi Littoral en occupant une zone protégée.
Le juge a donné à l’éleveur huit mois pour détruire la bergerie, sous peine d’une amende de 60 euros par jour pendant six mois.

Le combat d’un berger enraciné

Installé depuis plus de vingt ans à Genêts (50), François Cerbonney ne décolère pas : il affirme avoir obtenu un permis de construire en bonne et due forme en 2011, validé par la mairie, et conteste la version selon laquelle sa bergerie se trouverait à moins de cent mètres du rivage.

Pour lui, cette construction n’est pas une atteinte au littoral mais un outil nécessaire à son métier?
Les défenseurs du berger rappellent que les troupeaux de prés-salés jouent un rôle essentiel : ils limitent la prolifération des herbes invasives, préservent les oiseaux migrateurs et entretiennent le paysage emblématique du Mont-Saint-Michel.

Les écologistes invoquent la loi, pas le symbole

Pour Manche Nature, l’affaire n’est pas une croisade personnelle, mais une question de principe juridique.

Sa présidente, Laura Touvet, considère que la baie du Mont-Saint-Michel est un espace d’une valeur écologique exceptionnelle, où toute construction doit être strictement encadrée. L’association rappelle qu’en autorisant une exception, on créerait une jurisprudence susceptible d’ouvrir la voie à d’autres implantations dans des zones protégées.

Selon elle, la loi Littoral doit s’appliquer sans concession :
L’association souligne d’ailleurs qu’elle avait proposé en 2022 un terrain alternatif à proximité, hors de la zone classée, pour relocaliser la bergerie — une proposition refusée par l’éleveur, attaché à son emplacement historique.

Des soutiens locaux unanimes

Autour du berger, la solidarité s’organise.

Le maire d’Avranches et président de l’agglomération Mont-Saint-Michel NormandieDavid Nicolas, soutient ouvertement l’éleveur : selon lui, cette bergerie en bois posée sur la terre battue n’a rien d’un bâtiment industriel. Elle fait partie intégrante du paysage, façonné depuis des siècles par l’élevage ovin.

Des élus, associations agricoles et habitants de la baie y voient le symbole d’une France rurale étouffée par le juridisme écologique.
Le collectif “Bergerie à défendre” (BAD), mobilisé autour du dossier, tente de trouver des solutions administratives pour régulariser la situation : nouveau permis, projet d’aménagement, ou reconnaissance du caractère patrimonial de l’activité.

Un conflit emblématique entre écologie militante et monde paysan

Le cas de François Cerbonney cristallise les tensions entre l’écologie de terrain, incarnée par les éleveurs, et l’écologie de tribunal, portée par certaines associations.
D’un côté, un berger qui maintient une activité ancestrale et contribue à la beauté du site classé.
De l’autre, une ONG qui défend une lecture stricte du droit, au risque de chasser du paysage ceux qui l’ont façonné.

Plusieurs habitants de la baie redoutent qu’à force d’interdire, on muséifie la région.  Les moutons de prés-salés font partie de l’âme du lieu. S’ils disparaissent, c’est tout l’équilibre naturel et humain de la baie qui s’effondre.

Le compte à rebours est désormais lancé.

D’ici l’été 2026, l’éleveur devra soit obtenir un compromis avec l’État, soit rayer de la carte sa bergerie, construite à la sueur de vingt années de travail.
Les recours sont limités, et la décision de la cour d’appel de Caen semble définitive.

Mais dans la baie du Mont-Saint-Michel, le débat dépasse les tribunaux :
il pose une question de fond sur l’avenir du monde rural face à la technocratie environnementale.

Faut-il protéger la nature contre ceux qui la cultivent, ou avec eux ?

Le destin du berger de Genêts pourrait bien, à sa manière, répondre à cette question.

Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.

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9 réponses à “Mont-Saint-Michel : une bergerie condamnée à disparaître à cause d’écologistes et au nom de la loi Littoral ?”

  1. Daniel22 dit :

    Si il n’y a pas eu de recours dans les délais au permis accordé et que celui-ci à été affiché sur le lieu d’implantation ( et en mairie ) , l’éleveur est dans son droit !
    D’un autre côté un emplacement à 100m de la zone classée , ne devrait pas affecter son activité .
    Par contre qui va prendre en charge la démolition et reconstruction ?
    Ces  » escrolos  » n’ont vraiment rien d’autre à faire ? avec tous les sites agro-industriels qui polluent sans vergogne …
    A moins qu’ils ne défendent l’agro-industrie sous couvert d’écologie , comme les moutons de nouvelle zélande qui les alimentent ( style MERCOSUR ).
    Qui veut tuer l’élevage français sinon l’UE ?

  2. gautier dit :

    Ils sont terrifiants ses ESCROlogistes !! comme Macron il faut détruire tout ce qui est bon pour la vie des gens !! au poteau ! y’en a marre !! existe il en France une école des fous furieux et pervers ?

  3. Antoine Soisson dit :

    Ces écolos sont des malades mentaux qui devraient aller travailler au lieu de faire C**** la France entière. Des brebis près du Mont St Michel, c’est très joli et très naturel.
    Bien plus naturel et beau que les saloperies d’ éoliennes géantes qui détruisent tous les paysages et les côtes de France. Mais là, on ne les entend pas, au contraire ils vénèrent ces totems et applaudissent à la destruction des littoraux et des campagnes.
    Ces écolos sont des abrutis, un véritable poison dans notre société.
    Et que dire des juges qui se rangent à leurs côtés ? C’est un scandale.

  4. Poulbot dit :

    Les écologistes dogmatiques sont les plus grand destructeurs de la nature , par leurs actions ils elles empêchent l’agriculture d’entretenir la nature , sans les agriculteurs la nature partira en roue libre et tout ce qui fait la beauté des paysages français disparaitra.
    En autorisant ce berger a rester tout en interdisant toutes nouvelles construction sur le site , les écologistes éviterons que la beauté de la baie disparaisse, beauté qui a été façonné par l’homme depuis des siècles.

  5. gaudete dit :

    Toujours pareil ces écolos de m…… font suer (pour ne pas dire autre chose)ceux qui travaillent et gagnent leur pain à la sueur de leur front. Proposons à cette Laure Touvet d’aller travailler dans un élevage avec obligation de résultats parce que cette personne à la grande gueule doit encore faire partie de la longue cohorte de ces fonctionnaires qui passent leur temps à em…. les français

  6. Poulbot dit :

    Ce qui gène en réalité ces écolo c’est la présence des moutons a proximité de leur habitation car en bordure direct de la baie ce trouve des habitations , la bergerie est a 250m environ de la cote , de ce faite elle n’est absolument pas visible de la cote, alors que des maisons sont directement sur la cote.
    Sans doute des citadins qui sont venue passer leur retraite sur la cote et font chier tout le monde pour leur bien être personnel; qu’ile elles retournent vivre en ville et arrêtent d’imposer leur délire écolo de citadin.

  7. Ronan dit :

    Juste ce commentaire pour signaler que France Soir le quotidien qui soi disant menace notre santé a écrit un bel article la dessus aussi : https://www.francesoir.fr/societe-justice/au-mont-saint-michel-la-bataille-d-un-berger-contre-l-ecologie-bureaucratique. Bravo et merci à des médias alternatifs comme les vôtres de nous informer comme cela.

  8. Bernardito dit :

    Ce ramassi d’escrologistes souvent fonctionnarisés ,bureaucratisés ,urbanisés ignorant tout du « travail « sur de terrains sont en fait les plus grands destructeurs de notre planète par leur égoïsme wokiste ridicule.
    Depuis 4 milliards d’années notre terre a connu des millions de périodes de « dérèglement climatiques « !!
    Ces faux défenseurs n’ont de verts que leur vêtements et comptes bancaires
    Ils commencent vraiment à nous fatiguer en nous empêchant de vivre !!
    Les électeurs ne seront peut être pas toujours dupes !!
    Vive les moutons et cessons d’empêcher notre planète de tourner naturellement comme elle l’a toujours fait!

  9. RAYMOND NEVEU dit :

    Cette citoyenne Touvet serait bien enseignante ou éducatrice de la même farine que la Libre Pensée qui n’aime pas les croix et statues au bord des chemins.

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