Patrick Quinlan, premier conseiller municipal élu du National Party irlandais dans la circonscription de Blanchardstown-Mulhuddart en banlieue de Dublin, est une figure montante du nationalisme irlandais. Ancien militant pro-vie radicalisé par le référendum sur l’avortement de 2018, il défend avec acharnement une politique « Ireland First » : remigration massive, priorité aux familles irlandaises pour le logement, et restauration de la souveraineté face à l’Union européenne.
Dans cet entretien exclusif accordé à Breizh-info.com, il décrypte les enjeux qui agitent l’Irlande — de l’invasion migratoire à la neutralité militaire, en passant par la peine de mort et la définition légale de la « femme ». Un témoignage brut et sans concessions sur une nation qui, comme la Bretagne, lutte pour préserver son identité face à un système globaliste.
Breizh-info.com : Vous avez fait vos premiers pas en politique lors du référendum sur l’avortement en 2018. Qu’est-ce qui a fait de cette campagne un tournant personnel pour vous ?
Patrick Quinlan : Ce qui a fait du référendum sur l’avortement un tournant particulier pour moi, c’est que j’étais sincèrement convaincu que le camp pro-vie l’emporterait. Malgré la campagne massivement financée et descendante menée par tous les aspects du régime anti-irlandais, des médias à la classe politique, j’avais foi en ce que le peuple irlandais rejetterait le mal moral objectif de l’avortement.
Ayant assisté aux manifestations quasi démoniaques des extrémistes pro-avortement, des activistes déguisés en anges noirs sur O’Connell Street, des femmes enceintes barbouillant leur ventre de traces de mains sanglantes, et tous les autres comportements dépravés que nous sommes venus à attendre, la goutte d’eau qui a vraiment fait déborder le vase et m’a poussé en politique, c’est le résultat : le camp du « Oui » a gagné, ils ont gagné le « droit » de terminer une grossesse et de mettre fin à la vie d’un bébé à naître pour n’importe quelle raison, mais principalement pour des raisons de commodité matérielle. Alors que le résultat était lu à des foules jubilantes au château de Dublin et que je regardais leur joie absolue d’avoir atteint un nouveau bas moral pour la nation irlandaise, je suis arrivé à une conclusion sombre : si nous pouvons être convaincus que tuer nos enfants à naître est du progrès, alors il n’y a aucun autre mal dont nous ne puissions être convaincus qu’il est bon pour nous.
Breizh-info.com : Vous êtes désormais le premier conseiller municipal élu du National Party à Blanchardstown-Mulhuddart. Comment le mandat local a-t-il modifié votre vision de la politique nationale ?
Patrick Quinlan : Ma vision de la politique n’a pas changé, mais elle a certainement mûri grâce à l’expérience acquise au cœur de la politique électorale locale. Ce type de politique n’est pas tape-à-l’œil, mais c’est un travail authentique et gratifiant pour aider vos électeurs, ce qui rend le poste valable. Le parti continue d’attirer une base d’activistes jeune et énergique, avec de plus en plus de nouvelles têtes signalant qu’elles veulent se présenter dans leurs régions. Le National Party aide ces jeunes hommes et femmes à construire leur profil local et à poser les bases de leurs futures campagnes. Il ne suffit pas de simplement mettre un nom sur un bulletin de vote, nous devons être prêts à faire le travail requis, sinon nous n’avons rien à faire en politique électorale.

Breizh-info.com : Vous affirmez souvent que l’Irlande ne fait pas face à une crise du logement, mais à une crise de l’immigration. Pouvez-vous expliquer cette distinction avec des faits ou des données ?
Patrick Quinlan : Le comté de Fingal, dont je suis élu, vient d’approuver son programme de capitaux sur trois ans : 1,4 milliard d’euros au total, dont 884 millions alloués au logement. Sur ce montant, 259 millions serviront à construire 3 000 logements sociaux – un coût de 86 333 euros par unité. Pourtant, des logements « abordables » de spécifications identiques dans le même comté se vendent entre 300 000 et 500 000 euros. Alors, comment un logement qui coûte 86 000 euros à construire finit-il par se vendre 500 000 euros ? La demande des ressortissants étrangers.
Les dernières données officielles (2011) montraient que 51 % de la liste des logements sociaux de Fingal étaient des non-nationaux ; les logements sociaux permettent aux gens de bénéficier d’aides gouvernementales en dehors des logements sociaux de facto comme le schéma « Help to Buy » où l’autorité locale prend une « participation » dans votre maison (du communisme) pour que vous puissiez acheter le logement « abordable » construit par eux ; c’est complètement fou. Ma motion pour publier une donnée mise à jour a été votée contre par tous les autres partis et surtout par les soi-disant « indépendants » qui prétendent à leurs électeurs être en dehors du courant dominant – ils préfèrent le secret à l’examen.
Au niveau national, les chiffres racontent l’histoire : avril 2024 : la population de l’Irlande atteint 5,38 millions, en hausse de 98 700 en un an – 98 % de cette croissance provient de la migration nette, pas des naissances. Depuis 2014 : 735 000 personnes ajoutées, presque entièrement par l’immigration. Les résidents nés à l’étranger représentent 1,21 million (22,5 %), contre 810 000 (17,5 %) en 2016 – plus de 400 000 ajoutés en seulement huit ans à la population totale de l’Irlande. La part des Irlandais ethniques : tombée de 83 % en 2016 à 77 % en 2022, avec ~1,165 million désormais non-irlandais (23 %) et en avril 2025, la population atteint 5,46 millions, propulsée par 125 300 immigrants – 74,9 % d’entre eux non-irlandais. Côté offre ? L’Irlande construit (si nous avons de la chance) 30 000 logements par an ; pas même assez pour loger l’afflux d’un an de migrants, sans parler d’effacer l’arriéré ou de répondre aux besoins des familles irlandaises déjà sur le marché et en compétition pour le logement. Ce n’est pas une croissance organique.
C’est un remplacement de population orchestré par le gouvernement. Nous bétonnons des champs verts pour accommoder une demande importée pendant que les couples irlandais émigrent ou restent coincés dans la chambre d’ami de leurs parents. Remigrer les ressortissants étrangers de la dernière décennie seule ferait s’effondrer la « crise du logement » du jour au lendemain.
Breizh-info.com : Quelles réformes spécifiques en matière de logement mettriez-vous en œuvre pour prioriser les familles irlandaises – et en quoi diffèrent-elles des politiques actuelles du gouvernement ?
Patrick Quinlan : Nous légiférerions la « Loi sur les Logements Irlandais pour les Irlandais » dès le premier jour : retrait de tous les non-nationaux de la liste des logements sociaux de 170 000 personnes, gel du HAP/RAS pour les étrangers (1 milliard d’euros redirigé vers les familles irlandaises), et traitement du statut IPAS comme motif de déportation, pas de priorité dans la file d’attente. La remigration libérerait 100 000 logements en 12 mois via des subventions « Go-Home ». Pour ceux dans le système Direct Provision ou IPAS, ils bénéficieraient d’un vol gratuit direct vers leur pays d’origine.
Créer un ministre dédié aux Familles Irlandaises (en scindant le super-département du Logement gonflé) pour offrir zéro USC + 50 000 euros de subventions pour les premiers acheteurs irlandais, plafonner les investisseurs institutionnels, et exproprier de force les propriétés des fonds vautours/cuckoos acquises pendant la crise au prix d’achat. La politique actuelle ajoute 141 000 migrants par an, gonflant la demande ; nous la réduisons via la remigration, ramenant les délais aux normes pré-Tigre et faisant chuter les loyers/prix d’achat dramatiquement. Contrairement aux 2 milliards d’euros du régime pour les hôtels IPAS et les HAP étrangers, nous priorisons les infirmières, enseignants, artisans irlandais, etc.
Breizh-info.com : Le slogan « Remigration Now » est devenu associé à vous. Que signifie exactement « remigration » en termes pratiques et légaux ?
Patrick Quinlan : Le terme remigration désigne le rapatriement des ressortissants étrangers vers leur pays d’origine, par des incitations financières ou d’autres actions gouvernementales. Le terme sera défini légalement sous le droit irlandais comme tel.
Breizh-info.com : Comment répondez-vous aux critiques qui disent que votre position sur l’immigration est trop radicale ou incompatible avec le droit international ?
Patrick Quinlan : La régulation de l’immigration dans un État est un droit souverain non supplanté par aucun traité, charte ou loi internationale. Les accusations selon lesquelles la position du National Party sur l’immigration est trop « radicale » perdent toute crédibilité lorsqu’on les juge à la lumière des faits, dont l’un est que les tendances actuelles de l’immigration en Irlande font que le peuple irlandais est bien parti pour devenir une minorité dans sa propre nation d’ici 2040, en seulement 15 ans. Ce serait un euphémisme d’appeler un tel basculement extrême dans nos démographies nationales « radical », et j’irais même jusqu’à dire que l’abandon de l’héritage national irlandais en si peu de temps n’est rien de moins que de la trahison envers le peuple irlandais.
Breizh-info.com : De nombreux secteurs irlandais – santé, construction, hôtellerie – dépendent de la main-d’œuvre migrante. Comment votre parti comblerait-il ce vide sans nuire à l’économie ?
Patrick Quinlan : Le National Party déporterait en premier lieu tout ressortissant étranger entré illégalement en Irlande au cours des 25 dernières années, les criminels entrés avec des condamnations dans leur pays d’origine ou qui se sont accumulé des charges ici en Irlande. Tandis que la priorité est de déporter les personnes avec un penchant déplaisant, nous poursuivrons aussi une politique plus large de Remigration, qui traitera tous les autres ressortissants étrangers sur un système à points, et tout potentiel manque dans le marché du travail irlandais résultant de qui atterrit où sur cette liste sera atténué en premier lieu en incitant les membres de notre diaspora à rentrer pour remplir ces postes. De telles incitations incluses dans un « paquet redémarrage » pourraient inclure, par exemple, 3 ans d’emploi sans impôts, des subventions familiales de démarrage, etc. L’État irlandais pourrait facilement offrir des incitations financières pour puiser dans notre diaspora afin de remplir ces rôles avant toute urgence, c’est une question de priorité et pendant trop longtemps, les Irlandais n’ont pas été la priorité de cet État et le National Party corrigera cela.
Breizh-info.com : Vous avez publiquement défié les politiciens à définir le mot « femme ». Comment la définiriez-vous dans le droit irlandais ?
Patrick Quinlan : Des chromosomes XX = Une femme.
Breizh-info.com : Comment équilibrez-vous la défense de l’identité irlandaise avec le respect des minorités religieuses et culturelles irlandaises ?
Patrick Quinlan : L’identité irlandaise est tissée avec l’histoire de nos minorités religieuses, à savoir nos frères anglicans et presbytériens sur cette île qui représentent environ 9,5 % de la population de l’île combinée. Ils ont produit de grands héros irlandais tels que Wolfe Tone, Henry Joy McCracken, Erskine Childers, et même notre premier président, M. Douglas Hyde, qui était un fervent défenseur de la renaissance de la langue et de la culture irlandaises.
Breizh-info.com : Le National Party soutient la restauration de la peine de mort pour les crimes graves. Quels crimes qualifieraient, et quelles garanties fourniriez-vous ?
Patrick Quinlan : Le National Party soutient la restauration de la peine capitale pour des offenses particulièrement odieuses, oui, mais ce n’est pas notre objectif central concernant la loi et la réforme du système de justice pénale. Nous croyons fondamentalement que la prévention vaut mieux que le remède, et à ce titre, nous introduirions des programmes sociaux pour les jeunes qui aident à construire un fort sentiment d’identité et de fierté en soi et en nation. Pour nous, la solution à nos problèmes se trouve dans l’endiguer des incitations à s’engager dans l’activité criminelle. Pourtant, quand nous parlons d' »offenses particulièrement odieuses », le public sait exactement ce que nous voulons dire : le meurtre au hasard en plein jour d’une jeune enseignante faisant son jogging le long d’un canal ; l’attaque au couteau sur de petits enfants à l’extérieur de leur école de Dublin ; la décapitation de deux hommes dans leur propre maison à Sligo.
Ce ne sont pas des crimes abstraits, ce sont des actes de barbarie tels que la prison à vie seule semble une insulte aux victimes et un risque pour le public. Restaurer la peine de mort, avec des garanties en béton armé (appels obligatoires, preuves ADN, surveillance judiciaire), éliminerait les pires prédateurs pour toujours et enverrait un message clair : l’Irlande ne tolérera pas de monstres en son sein, mais notre vrai focus reste en amont, en construisant une société de familles solides, de fierté nationale, et d’intervention précoce pour que tel mal ne prenne jamais racine en premier lieu.
Breizh-info.com : Le National Party est ouvertement eurosceptique. Prônez-vous la sortie de l’Union européenne, ou sa réforme de l’intérieur ?
Patrick Quinlan : Le 5e principe du National Party prône une approche contradictoire envers l’UE, déclarant : « Le National Party soutient la construction d’une Europe de nations libres, dans laquelle les nations européennes coopèrent pour regagner la souveraineté qui, en tant que membres de l’UE, a été érodée au fil des décennies. Dans cette optique, le National Party explorerait toutes les options disponibles, y compris le retrait total de l’UE. » Le National Party soutient la tentative de réformer l’UE de l’intérieur, mais cette approche ne sera possible qu’avec l’aide d’autres nations au sein de l’UE travaillant ensemble pour regagner la souveraineté. Cependant, si cette approche s’avère vaine et que nous faisons face à une machine UE de plus en plus fédéralisante, le National Party chercherait ultimement une sortie irlandaise totale de l’UE.
Breizh-info.com : Vous avez récemment accueilli des leaders nationalistes de toute l’Europe à Dublin. Quels objectifs communs unissent votre mouvement au-delà de l’opposition à l’immigration ?
Patrick Quinlan : L’opposition à l’immigration est une vision incomplète des vues et politiques complètes des partis politiques patriotiques à travers l’Europe, qui soutiennent souvent une immigration limitée, et dans le cas du National Party, un plan de remigration à grande échelle pour les centaines de milliers d’émigrants irlandais qui ont quitté nos rivages mais conservent leur citoyenneté. Cependant, d’autres objectifs communs des partis et mouvements nationalistes plus larges à travers l’Europe incluent un retour aux valeurs morales traditionnelles qui ont été érodées au fil des décennies, et un retour supplémentaire à une société qui valorise l’unité familiale traditionnelle comme la plus petite et la plus importante communauté au sein de la société.
Breizh-info.com : Le National Party a connu des disputes internes sur le leadership. Qu’avez-vous appris de ces divisions ?
Patrick Quinlan : Le National Party est extérieurement engagé dans des tentatives de gagner le pouvoir politique par l’activisme électoral et la campagne. Cet engagement envers la politique électorale est rendu vain si le leadership du parti se place au-delà de tout reproche ou critique. Heureusement, cette question a été close et le sérieux business du National Party peut désormais continuer sans contestation.
Breizh-info.com : Vous avez encouragé les électeurs à saborder leurs bulletins comme protestation lors de la dernière élection présidentielle. N’est-ce pas saper la démocratie plutôt que la réformer ?
Patrick Quinlan : Pas du tout ! Pour qu’une campagne de saborder son bulletin de vote puisse saper la démocratie, il faudrait d’abord qu’il y ait de la démocratie. La manière honteuse dont des candidats professionnels et capables ont été exclus de la possibilité de se présenter même aux élections en raison de leurs vues politiques est totalement répréhensible et complètement contraire à l’idée d’une élection juste et ouverte. Quand toutes les portes pour le changement politique sont fermées à de vastes nombres d’Irlandais au point qu’aucun candidat de vote de protestation n’est même autorisé à exister, alors le sabordage du bulletin de vote devient un outil pour la promotion d’une démocratie propre en Irlande.
Breizh-info.com : À quoi ressemblerait une politique « Ireland First » dans la gouvernance quotidienne – logement, santé, éducation, économie ?
Patrick Quinlan : Une politique « Ireland First » verrait les familles irlandaises priorisées pour les logements sociaux, les temps d’attente pour les rendez-vous hospitaliers significativement réduits, un standard de base plus élevé de soins de santé grâce au retour du personnel médical irlandais, un vrai système éducatif qui valorise notre héritage culturel et linguistique irlandais au lieu de le rejeter, et une économie robuste orientée vers le bénéfice du peuple irlandais.
Propos recueillis par YV
Abréviations utilisées dans l’entretien
HAP – Housing Assistance Payment (Aide au paiement du logement)
RAS – Rental Assistance Scheme (Schéma d’assistance locative)
IPAS – International Protection and Asylum Service (Service de protection internationale et d’asile)
FCC – Fingal County Council (Conseil du comté de Fingal)
USC – Universal Social Charge (Charge sociale universelle)
Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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