C’est d’une aveuglante évidence. C’est la raison pour laquelle on enfume le peuple français en lui faisant croire à un clivage entre droite et gauche qui n’existe plus depuis des des décennies.
Celui-là même que Philippe Seguin avait dénoncé dans un des plus beaux discours tenu devant l’Assemblée Nationale en 1992, peu de temps avant le référendum de Maastricht et à propos duquel il disait : «La droite et la gauche sont deux détaillants qui ont le même grossiste, l’Europe.»
Derrière l’uniforme de façade, il faut discerner ce que pense réellement ceux qui, par calcul, préfèrent se définir comme étant de droite ou de gauche, quelquefois agrémenté d’un préfixe « centre » plus ou moins « neutralisant ». Ce qui nous importe avant tout est de savoir s’ils sont « mondialistes » ou « souverainistes ».
Marine Le Pen préfère utiliser le terme de « patriote » et elle a probablement raison, compte-tenu du flou non innocent qui entoure la notion de souveraineté. A ce sujet, voici un extrait du discours de Philippe Seguin : « Il est de bon ton, aujourd’hui, de disserter à l’infini sur la signification même du concept de souveraineté, de le décomposer en menus morceaux, d’affirmer qu’il admet de multiples exceptions, que la souveraineté monétaire, ce n’est pas du tout la même chose que l’identité collective, laquelle ne courrait aucun risque. Ou encore que l’impôt, la défense, les affaires étrangères, au fond, ne jouent qu’un rôle relatif dans l’exercice de la souveraineté. Toutes ces arguties n’ont en réalité qu’un but : vider de sa signification ce mot gênant pour qu’il n’en soit plus question dans le débat. »
Cela fait penser à cette parole d’Henri Queuille, grand contempteur des mœurs politique sous la IVème République : « Quand vous êtes embêtés, embrouillez tout.«
Dans ce contexte, va pour patriote, même si le mot « patrie » est honni par tous ceux qui se prétendent « citoyens du monde »/
Pourquoi un tel rideau de fumée ?
A peu de choses près pour toutes les raisons dénoncées par Philippe Seguin. Nos dirigeants politiques de 1992 savaient parfaitement -du moins pour la plupart d’entre eux- qu’ils allaient flouer le peuple français et que les dés du référendum de 1992 étaient pipés. Le référendum de 2005 leur est revenu en boomerang et ce fut le grand basculement de l’Union Européenne vers ce « fédéralisme au rabais » dénoncé par le même Philippe Seguin, à fortiori si aucun « euro-mondialiste » ne veut le prononcer. On aimerait nous faire croire aujourd’hui que tout ceci ne sont que de « vieilles lunes » et qu’il est trop tard pour revenir en arrière.
Souvenons-nous de ces paroles prononcées par de Gaulle, parlant de la souveraineté : « La démocratie pour moi se confond exactement avec la souveraineté nationale.»
Et Seguin enchaîne : « On ne saurait mieux souligner que pour qu’il y ait une démocratie il faut qu’existe un sentiment d’appartenance communautaire suffisamment puissant pour entraîner la minorité à accepter la loi de la majorité! Et la nation c’est précisément ce par quoi ce sentiment existe. Or la nation cela ne s’invente ni ne se décrète pas plus que la souveraineté ! »
Ce que nos élites euro-mondialistes craignent le plus, c’est le retour d’un courant patriotique qui se révélerait largement majoritaire et c’est justement ce qui est en train de se produire dans notre pays.
Ce que d’aucuns appellent « le réveil des peuples » est ce retour à des réalités qui ont trop longtemps été camouflées par ceux qui pensaient qu’avec le temps tout ceci finirait par s’oublier.
Après le coup de semonce du référendum de mai 2005 qui aurait dû logiquement se traduire par un arrêt du fédéralisme, ils tentèrent le tout pour le tout et, comme il n’y eut pas de révolte, ils pensèrent avoir gagné après la forfaiture du traité de Lisbonne.
Mais « les vieux péchés ont de longues ombres » et, dans ce qu’il restait du décor de façade de la démocratie, l’autoritaire dirigisme de la technocratie européenne finit « par en briser le masque étroit »
Et ce réveil des peuples est loin d’être cantonné à la France. Le nationalisme, même si le mot est abhorré par les mondialistes, est loin d’avoir disparu et il reprend de la vigueur, ne serait-ce que dans les pays de l’Est de l’Europe où les peuples connaissent le poids d’une administration totalitaire. Ils sont entrés dans l’Union Européenne par le biais de l’OTAN et n’entendent pas renouveler l’expérience soviétique.
La hantise des mondialistes est de voir l’Union Européenne se disloquer sur les récifs d’un patriotisme salvateur pour « le seul bien de ceux qui n’ont rien » et ont compris combien la pensée de de Gaulle sonnait juste. Ils établissent parfaitement le lien entre la démocratie et la souveraineté populaire. L’esprit du référendum de 2005 est toujours bien vivant et , peut importe qu’on les appelle patriotes ou souverainistes, il devient urgent de demander au peuple français par voie de référendum s’il préfère perdre sa souveraineté en se noyant dans « la purée des nations » ou s’il est prêt à la retrouver avec tout ce que cela implique.
Marine Le Pen, qui a tout à gagner dans cette consultation, doit agir pour que se rassemblent enfin ceux qui croient encore à la France. Il ne sert à rien de brandir les uns après les autres les spectres des grandes peurs en pensant que celles-ci inciteront les gens à « bien voter »
Visiblement, les Français veulent une rupture et celui ou celle qui la proposera a toutes les chances d’être suivi.
«Pour faire de grandes choses, il faut de grands hommes et ceux-ci ne le sont que parce qu’ils ont choisi de l’être» Ch. de Gaulle
Jean Goychman
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17 réponses à “Marine Le Pen préfère l’union des patriotes à l’union des droites”
Non Monsieur Goychmann, non, le clivage gauche-droite directement hérité de 1789-94 existe toujours. Et se renforce pus que jamais ces derniers temps. Sous vos yeux qui ne veulent voir que la vulgate dédaigneuse et ressassée du « c’est dépassé, depuis longtemps ». Ce qui a changé, et au demeurant a toujours évolué, ce sont les lignes de césure, devenus de plus en plus des gouffres de fracture, entre gauche et droite. Ce sont les sujets sur lesquels les peuples, en particulier en France, divergent en interne de façon accélérée et irrémédiable. Ce n’est pas parce que nombre d’idées sont passées historiquement de gauche à droite et réciproquement (exemple : le concept de nation) que les deux pôles seraient devenus indistincts à cause denouvelles césures. Le « ni gauche ni droite » de Marine Le Pen est peut-être astucieux électoralement (et encore, elle est au bout du ratissage à gauche) mais il ne structure pas l’absence de colonne vertébrale idéologique. N’est pas Doriot qui veut ! De toutes façons, le scrutin français majoritaire à deux tours perpétue la dichotomie gauche-droite.
Depuis l’abandon de la sortie de l’UE par Marine Le PEN j’ai perdu toute confiance dans son parti
J’en ai ma claque de tout ceux qui veulent « changer » l’Union Européenne c’est le refrain à chaque élection de TOUS les partis ,quand les fondations d’une maison cèdent il est inutile de changer les fenêtres !
Pourquoi « L’Union des Patriotes à l’union des Droites » ? Parce qu’il y aurait des patriotes à gauche ? Première nouvelle ! Si c’est le cas, il ne peut s’agir que des ersatz de patriotes, des patriotes de l’Etranger car leur cœur et leur esprit n’ont rien de national.
Marine Le pen est elle la personne idoine pour faire l’union des patriotes et sublimer les français en un seul peuple fier de son passé? ses votes , tant au niveau national qu’européen peuvent en faire douter .
A bas l’UERSS et tous les traitres en prison
@ Marc-François de RANCON
Et comment expliquez-vous les 55 % de « non » au référendum de 2005?
Ceux qu’on appelait « les Chévènementistes » n’étaient-ils pas de gauche?
Il y a également ne nombreux communistes qui sont souverainistes. De Gaulle avait rassemblé bien au-delà du clivage auquel vous pensez que nous sommes indéfectiblement soumis et entretenu, pour des questions de « petite cuisine sur le petit réchaud »
J’ai l’intime conviction que les paroles de de Gaulle dans son discours de Bruneval étaient prophétiques et que, un jour, « l’immense masse des Français se rassemblera sur la France »
@ guillemot
Lorsque j’ai rencontré Marine Le Pen en septembre 2011, elle était convaincue qu’il fallait quitter l’UE et l’euro. C’est la raison pour laquelle je l’ai rejoint en tant que »gaulliste historique » avec Jacques Clostermann à l’appel de Gilbert Collard.
J’ai toujours eu le sentiment que c’était sa véritable inclination et que son apparente évolution qui la poussait à ne plus parler de quitter l’euro, et donc l’UE, n’était destinée qu’à ne pas faire peur à son électorat traditionnel ni décourager les autres.
Je pense que les temps ont changé et j’espère que nous le verrons bientôt.
Le clivage droite-gauche est hors sujet concernant le FREXIT : voir le referendum de 2005. L’UPR (@f_Asselineau) propose le FREXIT adossé à un programme transpartisan. Le clivage gauche-droite reprendra ses droits APRÈS LA SORTIE de l’UE, l’OTAN, l’Euro !
On est de gauche pour ne pas être de droite ! Comme Alain Souchon qui traite plusieurs millions de français de » khons » pour pencher vers le RN mais qui imagine son départ, s’ils sont au pouvoir, en fuyant en ….Suisse ! Historiquement, les profs, les artistes, le show bizz, les fonctionnaires ( sauf la Police ) les avocats, les magistrats, les bobos parisiens sont à Gauche mais leurs comptes bancaires, pour certains, penchent à droite ! La droite sociale glisse vers le PS qui glisse aussi vers LFI…les macronistes ne savent plus avec qui combiner pour pouvoir conserver leurs sièges…le centre droit, le centre gauche, les centristes du vrai centre, les extrêmes, et avec ça, on croit encore à une majorité absolue ?
Je nourris un grand respect depuis longtemps, Monsieur Goychmann (au passage, moi c’est Marc-François de Rancon, pas @quelquechose) envers vos écrits et opinions. Vous voudrez bien m’excuser toutefois, mais je ne vois pas aujourd’hui le lien entre ce que vous semblez vouloir m’opposer et ce que j’ai écrit en commentaire. Je veux croire que nous sommes entre gens d’honneur et de bonne foi, compte tenu du niveau des supports sur lesquels nous nous lisons mutuellement (moi sous pseudos, pas toujours mais souvent, j’ai déjà donné dans la série commando ou chevalier avec mon patronyme et payé très cher, notamment au bénéfice de Marine, pour celà). Je vous propose par conséquent un débat sur le thème « le clivage droite-gauche s’efface-t’il devant d’autres antagonismes plus dans l’air du temps ? » ou autre intitulé du même esprit. J’ai l’intuition que ce qui nous rassemble est plus essentiel que ce qui nous différencie. Mais une clarification est toujours utile. A l’initiative de Breizh Info par exemple ? Ailleurs ? Quand vous voulez. Avec plaisir. Dans cette attente.
Monsieur Guillemot, je voudrais tant vous croire ! J’étais parmi les rares orateurs de la société civile ayant fait partie des parrains de sa candidateure sur la péniche en 2012. Mon courage sacrificiel n’a guère été payé de retour par une constance de ligne politique de sa part. Je crains qu’il n’y en ait pas, en réalité. Et pour cause car, de façon sentimentale, de façon post-adolescente, de façon inéduquée culturellement et politiquement, elle est clairement du camp ni droite ni droite. Pour autant je ne la crois pas de gauche, contrairement aux accusations que j’ai lues ou entendues souvent. Oh, bien sûr je la soupçonne d’être vraisemblablement démocrate, et sûrement républicaine, j’en suisau demeurant certain à titre personnel et autrefois confidentiel. Mais bon, un peu de démagogie pour y arriver, ce que vous sous-entendez, ce serait péché véniel. Purquoi pas ? Mais pour arriver à quoi ? Je vais vous le dire : comme pour Chirac en son temps, vous vous souvenez de ce dessin de presse : « Monsieur Chirac, votre programme ? Ben… être président ! ».
Aucune confiance dans cette lourde nase plus proche de la jument de labour, aucune élégance, le verbe…verbeux devenue idole de la populace depuis que le P.C. a foiré en ses fiefs de jadis! Quant à son boutonneux de neveu…(vas-tu lire son dernier bouquin écrit par d’autres Y.?). Et derrière ces potiches les bras cassés du R.N. La moindre jeune femme de qualité qui gère son domaine serait plus apte à gouverner ce beau pays de France.
MLP peut bien dire tout ce qu’elle veut. En attendant son parti a mangé son chapeau et s’est aligné sur positions Européiste de Macron, du LR, du PS, de LFI, etc : pro UE, pro Ukraine, pro Otan, etc. « Celui qui voit un (!) problème et ne fait rien fait partie du problème » (Ghandi) Donc le RN comme ses camarades de l’UE, c’est sans moi…
C’est bien gentil de critiquer l’opposition « gauche/droite », OPPOSITION qui vise à rassembler les droites pour en finir avec le mondialisme qui nous opprime et nous fait disparaître, car qui, plus que la gauche, dénigre la nation quand elle est française ? N’est-ce pas désigner l’obstacle majeur à écarter pour récupérer notre liberté ? La gauche s’est rendue indiscernable, au point de prétendre n’avoir jamais gouverné vraiment depuis 50 ANS, alors que mai 68 a formé idéologiquement les générations postérieures dont le point commun était de supposer que se battre pour se défendre, défendre sa souveraineté, sa nation, sa démocratie, sa liberté; c’était nazi ! d’où De Gaulle traité de fasciste en 68 et chassé du pouvoir. Disons-le franchement, en tenant compte des héritiers idéologiques et psychologiques de mai 68; ceux qui veulent sauver la France, doivent se revendiquer et se rassembler sous ce que la gauche qualifie de « fasciste », synonyme du mal absolu en politique: « être de droite ». Il faut répondre à cette intimidation qui a dominé la politique française, la culture, la façon de décorer sa maison, la manière de se vêtir et de s’exprimer: « oui : c’est cela nous sommes de droite et nous l’affirmons fièrement : nous ne raserons plus les murs et nous enseignerons autre chose que les sornettes de gauche en histoire ! Mais, pour cela, il faut construire cette alternative à l’oppression idéologique de la gauche qui a caractérisé les 50 dernières années, en France, et bien au-delà. Au demeurant, voilà R. Glucksmann qui se prétend « patriote » (ce qui affaiblit singulièrement, le sens de ce mot.
Marine Le Pen, patriote !? Ben voyons !
M. Marc-François de RANCON
Bonjour Monsieur
Si vous m’y autorisez, je vais demander à la rédaction de Breizh-Infos votre adresse mail afin de vous contacter directement.
Jean Goychman
Cher Lustucru, vous dites que:
« C’est bien gentil de critiquer l’opposition « gauche/droite », OPPOSITION qui vise à rassembler les droites pour en finir avec le mondialisme qui nous opprime »
J’ai vécu à partir des années 88 la conversion progressive du RPR gardien de la pensée gaullienne en matière d’Europe vers un fédéralisme mou (Seguin parlait d’un fédéralisme au rabais)
Ce changement était dû à l’influence croissante des giscardiens, déja euro-mondialistes, qui, progessivement ont investi tous les rouages. Amusez-vous à compter ceux qui sont passé par le Bilderberg ou la Commission trilatérale. Et ils sont toujours présents. Edouard Philippe, Bruno Lemaire, darmanin, d’où viennent-ils? Pécresse également, Coppé et tous ceux qui continuent à oeuvrer pour le fédéralisme…
Par contre, il existe une gauche « patriotique » opposée à tout fédéralisme européen. Faites l’analyse du résultat du référendum de 2005 et vous verrez le cumul de ces voix de droite et de gauche sur le « non »