Éolien en mer en Bretagne Sud : les associations dénoncent une consultation bâclée et réclament une prolongation du délai

La contestation contre les projets d’éolien flottant au large de Belle-Île et de Groix prend un nouveau tournant. Deux associations locales, AALLPA (Association pour l’application de la loi Littoral dans le Pays d’Auray) et PIEBÎEM (Préserver l’identité environnementale de la Bretagne sud et des Îles contre l’éolien en mer), ont adressé le 15 novembre une lettre ouverte au préfet du Morbihan, aux élus d’AQTA et aux maires concernés. Objectif : obtenir une prolongation du délai de consultation, qu’elles jugent impossible à respecter dans des conditions sérieuses.

7 500 pages à lire en deux mois : mission impossible pour les élus locaux

Le projet AO5, son extension AO9 et l’ensemble des dossiers associés (raccordements électriques, autorisations environnementales, demandes de concession maritime) représentent près de 7 500 pages d’études techniques. Un volume jugé tout simplement inabordable par plusieurs maires, dont celui d’Erdeven, commune directement concernée par l’atterrage.

Lors du conseil municipal du 13 novembre, les élus ont confirmé qu’ils n’avaient matériellement pas pu étudier le document, reçu en septembre sous forme numérique volumineuse, difficilement transmissible et inexploitable dans les délais impartis.

Résultat : certains conseillers ont choisi l’abstention, faute d’information suffisante – un constat que les associations qualifient de démocratiquement préoccupant.

Quiberon, Bangor et Erdeven ont été parmi les premières communes à rendre un avis défavorable.

Mais plusieurs municipalités et l’intercommunalité AQTA n’ont pas encore pu délibérer : leurs conseils sont programmés après la date limite fixée par la préfecture. Or, selon les règles rappelées aux élus, toute non-réponse vaut approbation automatique du projet.

Pour AALLPA et PIEBÎEM, ce mécanisme revient à neutraliser la décision locale, en transformant une absence de vote en soutien tacite.

Une demande claire : prolonger le délai pour permettre un débat réel

Dans leur courrier, les deux associations demandent explicitement au préfet d’accorder un délai supplémentaire, afin que l’ensemble des conseils municipaux puissent se réunir, débattre et rendre un avis argumenté.

Elles rappellent au passage qu’aucune consultation citoyenne de type référendum local n’a été organisée, malgré l’ampleur du projet et ses conséquences paysagères, écologiques, économiques et touristiques.

Selon elles, la moindre des choses est que les élus puissent se prononcer « en connaissance de cause et non par défaut ».

Ce nouvel épisode illustre le climat de tension qui entoure le projet d’éolien flottant en Bretagne Sud :

  • un volume massif de documents, impossible à analyser dans les temps,
  • un calendrier serré imposé par l’État,
  • un mécanisme d’« approbation par silence » vécu comme une pression institutionnelle,
  • et, sur le terrain, une mobilisation croissante de riverains qui refusent que le littoral breton devienne un laboratoire industriel déconnecté de l’avis des populations.

Jeudi 13 novembre, un rassemblement avait déjà eu lieu avant le conseil municipal d’Erdeven pour rappeler l’opposition locale au projet.

Pour les associations, cette précipitation n’est pas seulement problématique : elle est inacceptable, car elle empêche tout débat démocratique structuré sur un aménagement majeur du territoire.

À mesure que les décisions s’approchent, les critiques portent désormais moins sur le fond du projet que sur la méthode : urgence administrative, complexité volontaire des documents, absence de consultation populaire, pression sur les communes.

AALLPA et PIEBÎEM préviennent : si le préfet refuse la prolongation du délai, cela reviendra à imposer un projet massif sans véritable aval des territoires concernés.

Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.

Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine..

Cet article vous a plu, intrigué, ou révolté ?

PARTAGEZ L'ARTICLE POUR SOUTENIR BREIZH INFO

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

ARTICLES EN LIEN OU SIMILAIRES

ST-NAZAIRE

Saint-Nazaire, Donges : Gauthier Bouchet (RN) dénonce le “sectarisme” du maire David Samzun et menace de saisir la justice

Découvrir l'article

Environnement

En Bretagne, retour des grandes marées : trois jours spectaculaires, entre pêche à pied et vigilance accrue

Découvrir l'article

Economie, Environnement, Local

Morbihan. Cléguérec (56) partage désormais son énergie solaire avec ses habitants

Découvrir l'article

Sociétal

Pirate informatique et données de tireurs : la Fédération Française de Tir victime d’une cyberattaque, les préfectures appellent à la vigilance

Découvrir l'article

E brezhoneg, Environnement, Local, Photos de Bretagne, Tourisme, VANNES

Pourmen e Breizh : Berder (56), enez ar pikol gwez

Découvrir l'article

Economie, Environnement

Transition énergétique : la Chambre régionale des comptes épingle la SEM 56 Énergies

Découvrir l'article

Environnement, LORIENT, QUIBERON, Santé, VANNES, Vie Pratique

Morbihan : la pêche aux coquillages interdite sur une grande partie du littoral

Découvrir l'article

E brezhoneg, Education, Local, LORIENT, Société

Ur c’hampus àr un enezenn ag ar Mor bihan ?

Découvrir l'article

Culture, Culture & Patrimoine

Enfermé, au cœur de l’ancienne « maison de correction » de Belle-Île (bande dessinée).

Découvrir l'article

Environnement, Local, VANNES

Morbihan : des auteurs d’incendies condamnés et des suspects appréhendés

Découvrir l'article

PARTICIPEZ AU COMBAT POUR LA RÉINFORMATION !

Faites un don et soutenez la diversité journalistique.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur Breizh Info. Si vous continuez à utiliser le site, nous supposerons que vous êtes d'accord.

Clicky