Le vin demeure un pilier de la culture française, mais son rapport au quotidien se transforme. C’est la conclusion du baromètre IFOP 2025 réalisé pour Vin & Société, qui montre une France fidèle à son patrimoine viticole, tout en adoptant des pratiques de consommation plus rares, plus maîtrisées et davantage ritualisées.
Un attachement culturel indiscutable
Selon cette nouvelle enquête, 94 % des Français continuent de considérer le vin comme un élément constitutif de l’identité nationale.
La quasi-unanimité juge qu’il valorise l’image de la France à l’étranger (92 %) et participe à l’attractivité touristique du pays.
Le vin reste aussi un symbole de l’art de vivre : 84 % des sondés y voient une composante essentielle du mode de vie français.
Au-delà de l’imaginaire, la filière viticole est perçue de manière très favorable : 75 % des Français la jugent respectueuse de l’environnement, 74 % y voient un secteur artisanal de qualité, et 82 % soulignent son rôle dans l’emploi et l’animation de nombreux territoires ruraux.
Une consommation en recul, mais plus sélective
Si le vin reste fortement ancré dans la culture, les usages changent rapidement.
En six ans, la proportion de Français consommant du vin est passée de 85 % en 2019 à 77 % en 2025. Cette baisse ne traduit pas un rejet, mais une évolution des comportements.
Le vin devient une boisson moins quotidienne, davantage associée à des moments précis, des repas choisis ou des cérémonies.
Pour 44 % des personnes interrogées (+12 points depuis 2019), il s’agit désormais d’un produit noble, et 11 % le réservent exclusivement aux grandes occasions.
L’image traditionnelle de la bouteille ouverte à chaque déjeuner s’efface, remplacée par une consommation plus attentive, plus qualitative, et parfois plus symbolique.
La modération devient la norme
Le baromètre révèle que les Français adoptent massivement des pratiques de consommation modérée :
88 % déclarent respecter les repères sanitaires recommandés. Une grande majorité rejette l’idée d’un discours public centré sur l’abstinence ou la réduction forcée : 71 % préfèrent que les pouvoirs publics privilégient la modération et la lutte contre les excès.
Les Français attendent aussi un engagement clair de la filière :
- 89 % estiment qu’elle a un devoir d’information sur la consommation responsable,
- 84 % qu’elle est légitime pour le faire,
- 76 % qu’elle est crédible lorsqu’elle porte ce message.
Malgré cette consommation plus parcimonieuse, les Français continuent de voir dans la viticulture un secteur économique majeur.
Ils la placent parmi les trois filières à soutenir en priorité, au même niveau que l’aéronautique : 31 % la citent spontanément, juste derrière l’industrie pharmaceutique (43 %).
Preuve que le vin, même moins présent sur les tables, demeure profondément inscrit dans le récit national et dans l’économie française.
Un patrimoine à transmettre
Pour Samuel Montgermont, président de Vin & Société, ce baromètre témoigne d’un besoin de repères dans un monde où tout change rapidement. Le vin reste un symbole rassurant, porteur de continuité, mais la filière doit accompagner cette mutation pour maintenir un lien vivant avec la société.
Le vin perd son statut de boisson du quotidien mais renforce sa dimension patrimoniale : il devient un produit de distinction, associé à des moments choisis, consommé avec modération, tout en conservant une charge culturelle exceptionnelle.
La filière, de son côté, est attendue sur son rôle d’acteur responsable, capable de concilier tradition, sobriété et transmission.
Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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