C’est un cri du cœur, et un cri d’alarme. Celui d’une élue bretonne, enracinée, qui voit l’église de son village tomber en ruine dans l’indifférence quasi-générale. Dans un entretien accordé à Tribune Chrétienne, Évelyne Simon-Glory, maire de Plesder (Ille-et-Vilaine), alerte sur l’état préoccupant de l’église Saint-Martin-de-Tours (Des travaux de réfections deviennent urgents et le coût est estimé à plus d’1,5 million d’euros, montant trop élevé pour la petite commune de 800 habitants) et plus largement sur la désaffection des pouvoirs publics envers les églises communales, devenues invisibles dans les priorités budgétaires de la République.
Une église bretonne en péril, un maire démuni
À Plesder, petite commune rurale, l’église subit de lourdes dégradations : infiltrations, fissures, structure fragilisée. Le diagnostic est sans appel. Un cabinet spécialisé de Rennes a chiffré les travaux à 1,5 million d’euros hors taxes. Une somme tout simplement impossible à assumer pour une commune de cette taille. « On aura un peu de DETR (Dotation d’équipement des territoires ruraux), mais c’est insuffisant. Le ministère de la Culture ne pourra pas faire beaucoup plus », confie la maire dans les colonnes de Tribune Chrétienne.
Autre difficulté : l’église n’est pas classée, et n’ouvre donc pas droit aux dispositifs de protection du patrimoine les plus significatifs. Résultat : le maire se retrouve contraint de faire appel aux dons, aux collectes, à la « débrouille » locale.
Ce que dénonce Évelyne Simon-Glory, ce n’est pas seulement le manque de moyens : c’est l’incohérence d’un système qui prétend défendre le patrimoine tout en laissant mourir les églises dans les zones rurales. À l’heure où l’on finance sans compter des centres culturels ou des lieux de culte exotiques, les villages de France doivent mendier pour sauver leurs clochers.
« On voit des mosquées intégralement financées par les fidèles, pendant que nous devons faire la manche pour entretenir nos églises », remarque-t-elle lucidement. Sans haine ni polémique, mais avec une colère froide et légitime.
Et de poursuivre : « Je suis née ici, mon église, c’est mon histoire. C’est mon repère de vie. »
Une foi assumée
Dans une époque où nombre d’élus fuient toute référence au christianisme, Évelyne Simon-Glory assume sa foi sans détours. Elle revendique son attachement à l’église non seulement comme catholique pratiquante, mais aussi comme maire : « Ce n’est pas incompatible. »
Cette parole dérange, car elle met le doigt sur une fracture bien réelle : celle entre une République qui se veut laïque mais oublie ses racines chrétiennes, et un peuple qui, dans ses villages, continue de faire baptiser ses enfants, d’enterre ses anciens à l’église, d’organiser des processions… même discrètes.
La maire de Plesder pose aussi une question à l’institution ecclésiale elle-même : où sont les évêques ? où est l’Église de France ? Que fait-on, au sommet, pour empêcher la fermeture ou la désacralisation silencieuse de centaines d’églises ?
Elle appelle de ses vœux un cadre national clair, une vraie stratégie pour sauver ce qui peut encore l’être. Car à ce rythme, ce ne sont pas seulement des murs qui tomberont : c’est un pan entier de la mémoire française et bretonne qui s’effondrera avec eux.
Le cas de Plesder est loin d’être isolé. Chaque année, des dizaines d’églises communales voient leurs cloches se taire, leurs portes rouiller, et leurs fidèles vieillir, faute de transmission, faute de foi, et faute de moyens. La maire de Plesder, dans sa simplicité, pose une question qu’aucun ministre ne semble vouloir entendre : « Jusqu’à quand allons-nous laisser mourir nos églises ? »
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