C’est une affaire grave, emblématique de l’impuissance de l’État à garantir la sécurité des Français… tout en leur interdisant de se défendre. Depuis le 18 octobre 2025, une série d’intrusions, de vols d’armes à feu et d’escroqueries visent les licenciés de la Fédération française de tir (FFTir). En cause : un piratage massif de ses bases de données, qui a mis sur le marché noir les coordonnées de près d’un million d’adhérents, actuels ou anciens.
Une fuite massive de données sensibles
Le 20 octobre, le prestataire informatique de la FFTir découvre une « intrusion non autorisée » dans l’ITAC, le système d’information contenant les données personnelles des tireurs sportifs. L’exploitation malveillante d’un compte compromis a permis aux hackers de récupérer adresses, numéros de téléphone, e-mails, états civils et numéros de licence de 250 000 membres actuels, ainsi que de 750 000 anciens. Si la fédération assure qu’aucune information sur la détention d’armes n’était stockée dans ce système, les conséquences ne se sont pas fait attendre.
Des données de licenciés circuleraient désormais sur des forums cybercriminels. Et des individus malintentionnés les exploitent pour localiser, approcher, voire cambrioler des tireurs sportifs.
Vague de cambriolages et d’escroqueries : une inquiétude légitime
Depuis début novembre, plusieurs faits inquiétants ont été signalés :
- À Paris, un faux policier s’introduit chez un licencié pour « contrôler ses armes ». Le tireur, suspicieux, prévient son club de tir et évite de justesse le vol.
- À Nice, un tireur remet cinq armes à un faux agent muni d’un faux formulaire de sécurité. Six personnes sont interpellées après une enquête.
- À Limoges, un ancien garde du corps se fait cambrioler : deux armes de poing et 500 cartouches dérobées.
- À Décines-Charpieu (Rhône), le coffre-fort contenant cinq armes d’une licenciée est emporté en son absence.
- À Orléans ou Haute-Savoie, des tentatives similaires échouent de peu grâce à la vigilance des victimes.
La Fédération appelle ses membres à la prudence. Mais elle se trouve impuissante à protéger les licenciés que son propre système informatique a rendus vulnérables.
L’État : incapable de protéger, mais prompt à désarmer
Il faut le dire clairement : ces vols en série sont une conséquence directe de l’incurie des services de cybersécurité liés à une institution sous la tutelle de l’État. Malgré la mobilisation de la CNIL, de l’Anssi, de la brigade cyber du parquet de Paris, aucune garantie sérieuse n’est offerte aux pratiquants. Pire encore : ni les fichiers informatiques préfectoraux, ni les systèmes de contrôle de détention (SIA, RGA) ne sont à l’abri d’une attaque similaire.
Mais pendant ce temps, que fait l’État ? Il continue de restreindre l’accès légal aux armes blanches comme aux armes à feu pour les citoyens respectueux des lois. Il multiplie les contrôles, les tracasseries administratives, les retraits d’autorisations, voire les campagnes de suspicion contre les détenteurs légaux.
Or, comme le souligne un armurier interrogé par Le Monde, ce qui est arrivé à la Fédération française de tir pourrait très bien arriver demain à la Fédération des chasseurs, ou pire, au fichier national recensant toutes les armes légales. Ces fichiers sont accessibles à de nombreuses personnes, dont les armuriers, et ne bénéficient manifestement pas d’une protection suffisante.
Faillite sécuritaire : et si on laissait enfin les citoyens se défendre ?
Les autorités se montrent bien plus promptes à désarmer les honnêtes gens qu’à garantir leur sécurité. Face à cette réalité, une question dérangeante s’impose : ne serait-il pas temps de redonner aux citoyens le droit de se défendre eux-mêmes ?
Dans un pays où les cambriolages se multiplient, où les forces de l’ordre manquent d’effectifs et où même les détenteurs légaux d’armes sont ciblés, interdire aux Français de posséder et d’utiliser des armes pour leur protection personnelle relève de l’idéologie pure. Une idéologie qui fait le jeu des criminels et des groupes violents, qui eux, ne se soucient guère de la légalité.
En d’autres termes : l’État désarme ceux qu’il est incapable de protéger. Et dans cette affaire, il l’a fait doublement : en exposant les tireurs sportifs à des menaces réelles, et en continuant à leur refuser la liberté de s’organiser et de se défendre.
YV
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